| PARC, subst. masc. A. − 1. Parc (à moutons). Clôture légère et transportable servant à enfermer les ovins la nuit en été dans les prés; p.méton., espace ainsi délimité. Synon. parcage.Claies d'un parc; mettre les moutons au parc. Il aperçut auprès d'un parc à moutons la hutte ambulante d'un berger (Maupass.,Contes et nouv., t.2, Saut, 1882, p.11).Le parc est un long quadrilatère démontable de barreaux, qu'un berger attentif déplace chaque soir pour y enclore ses moutons (La Varende,Normandie en fl., 1950, p.55): 1. Dans les grands chaumes, le parc voyageait, ne restait guère plus de deux ou trois jours à la même place, juste le temps laissé aux moutons de tondre les herbes folles; et ce système avait en outre l'avantage de fumer les terres, morceau à morceau.
Zola,Terre, 1887, p.292. 2. Prairie d'élevage notamment bovin, limitée par une clôture fixe. Synon. pacage.Parc d'élevage, d'engraissement; lâcher des troupeaux dans un parc. Les parcs sont d'abord pâturés, durant 1 à 4 jours chacun suivant la végétation, par les vaches laitières en pleine production (Qq. aspects équip. agric., 1951, p.18): 2. À la différence des troupeaux andalous, qui ne connaissent l'enclos que lorsqu'ils vont mourir, d'elle-même la bouvine se massait pour rentrer dans son parc, ceinturé de branchages que roussissait le couchant.
Montherl.,Bestiaires, 1926, p.569. − Parc (domestique). Lieu où sont logés les bestiaux et/ou enclos attenant. Gilbert en arrivant dans le bas de la cour, ne vit qu'un seul homme autour du parc à fumier où les boeufs de Picardie dormaient (R. Bazin,Blé, 1907, p.340): 3. Le «parc», c'est-à-dire l'étable et ses entours, était bien garni au Glaoudi. On comptait là toujours dix-huit ou vingt têtes. (...) tous deux entrèrent dans le parc. Toute une rangée de croupes blanches ou grises (...), les animaux bien à leur place, bien couplés. Boeufs, vaches, bouvillons, génisses.
Pesquidoux,Chez nous, 1923, p.163. P. métaph. Que dira-t-il quand il verra cette chambre? Un vrai parc à cochons! (Mauriac,Th. Desqueyroux, 1927, p.265).♦ Parc volant. Enclos transportable pour bétail. Les cochons, dans un parc volant, au cul de la voiture qui les avait apportés, se mordaient et criaient (Zola,Terre, 1887, p.172). − P. anal. J'ai été au kraal (village) de Taroo, et je l'ai engagé, dans notre intérêt commun, à bien diriger ses prisonniers, à les bien soigner, à les entretenir le mieux possible; et, vrai, j'ai été dernièrement les voir dans leurs parcs... Ils sont magnifiques, gras à lard, les compères! (Sue,Atar-Gull, 1831, p.5). 3. Spécialement a) CHASSE, vx. Enceinte de toile servant à enfermer le gros gibier tel que cerfs, chevreuils, sangliers. (Dict. xixeet xxes.). b) PÊCHE MAR. − Pêcherie fixe, formée d'enceintes de pierres, de pieux ou de filets qui retiennent le poisson. Je me rappelle avoir vu (...), sur les (...) plages, dans les parcs de filets que nos pêcheurs y dressent, des espèces de papillons à quatre ailes (Bern. de St-P.,Harm. nat., 1814, p.194): 4. Les parcs. Ainsi que cela se pratique sur nos côtes de France, on construit ici, sur le bord de la mer, des enceintes en pierres sèches (...) qui s'avancent plus ou moins au large. La haute marée couvre entièrement ces enceintes...
Freycinet,Voy. terres austr., 1815, p.344. ♦ Hauts-parcs. Filets mobiles. Bas-parcs. Filets fixes sur barrages artificiels. Cette méthode (...) aboutit à détruire d'importantes quantités de poissons immatures, ce qui explique qu'en France les filets fixes appelés bas-parcs soient interdits depuis le décret du 1erseptembre 1936. Quant aux hauts-parcs, ils (...) servent surtout à la capture des espèces de passage, harengs, maquereaux, sardines, etc. (Boyer,Pêches mar., 1967, p.48). − Bassin ou enclos aménagé pour l'élevage de certains mollusques. Parcs de l'État; parc à huîtres, aux huîtres (vx) (synon. huîtrière); parc à moules (synon. moulière). Le jour où ton grand-père s'est tourné le poignet, c'était en ravageant les parcs d'huîtres, à Roqueboise (Zola,Joie de vivre, 1884, p.1007).L'observateur remonte la rivière, et voit autant de cormorans qu'il y a de piquets dans l'ancien parc à moules (Alain,Propos, 1934, p.1221): 5. Ces messieurs parlèrent d'abord des huîtres, précisément; et des pertes énormes que devaient subir les parcs d'élevage depuis un an et demi.
Romains,Hommes bonne vol., 1938, p.154. 4. Parc (à bébé). Petit enclos léger, de forme diverse, facilement transportable, permettant à un enfant en bas âge de jouer en sécurité et d'apprendre à marcher. Mettre, faire jouer un bébé dans son parc. Bébé y joue assis, puis à quatre pattes, il apprend ensuite à se tenir aux barreaux; avec leur aide il se relève et marche en se tenant au rebord du parc (...). Dispersez dans le parc les divers jouets favoris. (...) il existe actuellement des parcs mobiles isolant l'enfant du sol et montés sur roulettes (P. Bouffard,L'Enfant jusqu'à trois ans, Paris, éd. du Seuil, 1965, p.173). B. − 1. Parc(-)aux(-)Cerfs a) HIST. Maison d'un quartier de Versailles bâtie sur l'emplacement d'une réserve de gibier dépendant du château, où des rencontres galantes auraient été ménagées à Louis XV. L'établissement du Parc-aux-Cerfs donna l'idée des petites maisons, asiles mystérieux et consacrés au plaisir, d'où les femmes de la cour finirent par chasser les courtisanes (Jouy,Hermite, t.3, 1813, p.19). b) P. anal. Lieu réservé à des rendez-vous galants. «Eh! Pourquoi se serait-elle cachée», me suis-je dit? De toutes les biches du Parc-aux-Cerfs, celle-là était sans contredit la plus pieuse (Vigny,Mém. inéd., 1863, p.165).Dieu me pardonne! Ce maudit baron me fait parler une langue de Parc aux Cerfs (Boylesve,Leçon d'amour, 1902, p.56): 6. ... il avait toujours trois maîtresses, celle qu'il était en train de quitter, la régnante et celle à laquelle il faisait la cour pour l'avenir. Il devait tenir en réserve quelque grisette dans son vivier! dans son Parc-aux-cerfs! Il est très Louis XV, le gaillard!
Balzac,Cous. Bette, 1846, p.112. 2. Étendue plus ou moins vaste de terrain boisé entièrement clos, dépendant généralement d'une propriété (château, manoir, maison de maître, etc.) et comprenant des pelouses, des massifs de verdure, des arbres. Synon. jardin (d'agrément*).L'échappée sur le parc du couvent voisin, avec la solitude de ses grandes allées et ses arbres centenaires (Rolland,J.-Chr., Maison, 1909, p.1028).Le paysage de mon enfance comprenait un immense parc avec allées, bosquets, pavillons, petits ponts bossus sans eau en dessous, et aussi une pièce d'eau (Triolet,Prem. accroc, 1945, p.294): 7. À travers les vitres trempées de pluie, je voyais le parc, si noble, si calme, les courbes majestueuses des pelouses, les vieux arbres solennels...
Bernanos,Journal curé camp., 1936, p.1153. SYNT. Parc d'un château, d'une maison (de maître), d'un manoir; allées, arbres, coin(s), clôture, entrée, extrémité, fond, grilles, lisière, massifs, mur(s), ombrages, pelouses, porte(s), verdures d'un parc; chambre, fenêtre, pièce qui donne sur, qui (s')ouvre sur un parc; beau, grand, immense, petit, vaste, vieux parc; parc immense, magnifique, solitaire, abandonné, anglais, à l'anglaise; descendre, (r)entrer, s'enfoncer, errer, jouer, se promener dans un parc; faire le tour d'un parc, faire un tour de parc; promenade dans un parc. ♦ Parc d'agrément*; parc paysagé*. 3. Lieu public dans une ville, une commune, constitué par des espaces verts. Synon. jardin* (public).Parc public, municipal; parc Monceau, Montsouris (à Paris); parc de Versailles; gardien, grilles d'un parc; parc bien entretenu; aller, descendre, se promener au parc; promenade(s) au parc. Errant à travers Paris (...), gagnant le parc du Luxembourg, il y restait à parcourir des journaux, à regarder les passants (Arland,Ordre, 1929, p.119).Dans les parcs provinciaux les bancs demeurent presque tout le temps vacants pendant les matinées de semaine (Céline,Voyage, 1932, p.473): 8. Tous les jours on me conduit dans le grand parc que je vois de mes fenêtres et qui s'appelle «la Pépinière». Quelquefois, il y a de la musique et du monde (...). L'énormité des arbres −des tilleuls pour la plupart −étonne mes yeux...
Gyp,Souv. pte fille, 1927, p.20. ♦ Parc (zoologique). Synon. jardin* zoologique, zoo (fam.).Le parc zoologique de Stellingen, près Hambourg (...), s'est fait une spécialité de l'élevage, du dressage et de la vente des animaux destinés aux exhibitions de cirque (Arts et litt., 1935, p.7616).Le parc zoologique du bois de Vincennes, installé à l'occasion de l'exposition coloniale internationale de 1931 (Encyclop. éduc., 1960, p.247). 4. a) Parc national. Vaste territoire de réserve naturelle, bénéficiant d'un statut de protection assez strict en vue de la sauvegarde rigoureuse des richesses naturelles (faune, flore, sol, sous-sol, atmosphère, eaux, environnement), et ouvert au public à des fins récréatives, éducatives et culturelles (d'apr. Biol. t.2 1970, Barr. 1974, Jur. 1981). Parc national Albert (au Congo); parc (national) des Écrins (dans les Alpes). Les États-Unis (...) ont les premiers donné l'exemple de ces sortes de musées naturels, qui portent le nom de «Parcs nationaux», et qui sont de vrais «conservatoires» de la vie végétale et animale, ainsi que de toutes les richesses naturelles (Brunhes,Géogr. hum., 1942, p.197).Des Cerfs de toutes ramures; des Tigres, des Loups, des Renards, des Blaireaux (...). En somme un paysage assez voisin de ce que nous cherchons à préserver par lambeaux, dans nos parcs nationaux, au Zambèse, au Congo ou en Arizona (Teilhard de Ch.,Phénom. hum., 1955, p.166). b) Parc (naturel) régional. ,,Zone peuplée et exploitée, où un plan régional d'aménagement du territoire et de développement touristique vise à établir une harmonie entre des activités de loisirs et des activités traditionnelles, rurales et artisanales, tout en assurant la conservation de l'environnement`` (Envir. 1976). Parc (naturel) régional de Lorraine, du Vercors. Des parcs régionaux au sein desquels serait recherché un équilibre entre la production de la nature et les fréquentations de détente et où constructions et activités devraient pouvoir être soumises à des disciplines particulières (Belorgey,Gouvern. et admin. Fr., 1967, p.386). c) Parc forestier domanial. ,,Zone boisée constituée par le gouvernement d'un pays (ou d'un État) en vue de la récréation du public ou de la conservation des ressources naturelles ou historiques`` (Métro 1975). 5. GÉOGR., GÉOPHYS. Paysage de parc. ,,Formation végétale basse, généralement herbacée, parsemée d'arbres isolés ou en bouquets`` (George 1970). Les paysages de parc subarctique (Géogr. gén., 1966, p.519 [Encyclop. de la Pléiade]). C. − P. anal. (supra A) 1. a) Parc (de stationnement). Terrain ou bâtiment public aménagé pour le stationnement temporaire des véhicules. Synon. parking, aire de stationnement*, zone de stationnement*.Parc souterrain, (non) gardé, payant, à bicyclettes, à motos; parc(-)autos (fam.); garer, mettre sa voiture dans un parc. Est-ce que je peux vous poser quelque part? demanda Murray en se dirigeant vers le parc à autos (Beauvoir,Mandarins, 1954, p.442).Prévoir la rénovation urbaine, les parcs de stationnement, les espaces verts, les centres commerciaux (Fonteneau,Conseil munic., 1965, p.117): 9. Les parcs de stationnement général s'établissent au voisinage des centres commerciaux et administratifs, le plus souvent au coeur des grands ensembles et des quartiers.
Gds ensembles habit., 1963, p.19. b) Parc des sports. Vaste terrain de sports aménagé dans une commune par la municipalité pour des compétitions sportives. Parc des Princes (à Paris). Les municipalités qui trouvent de l'argent pour installer une salle des fêtes ou un parc des sports (Civilis. écr., 1939, p.48-13). c) Parc d'attractions. Vaste lieu public d'attractions foraines. V. attraction ex. 15. d) Parc résidentiel (de loisirs). Terrain destiné au stationnement des habitats mobiles (maisons tractables ou caravanes résidentielles) et comportant l'équipement nécessaire à des séjours prolongés. Le parc résidentiel de loisirs est en fait un caravaning plus spécialement conçu pour les week-ends et les courts séjours (Le Monde dimanche, 2 août 1981, ds R. Trad. 1983, no22, p.42). 2. Spécialement a) DÉFENSE
α) Lieu d'entrepôt militaire pour les vivres, les munitions, le matériel. Parc des munitions, des vivres, à fourrage, à munitions. Tout l'après-midi nous visitons les magasins, les parcs, les richesses de l'arrière [du front italien] (Barrès,Cahiers, t.11, 1916, p.173).Le Commandant (...) nous envoie survoler, à sept cents mètres d'altitude, les parcs à tanks de la région d'Arras (Saint-Exup.,Pilote guerre, 1942, p.271): 10. ... à Grenoble, le 14 novembre, la Résistance fait sauter le parc d'artillerie, où munitions, essence, véhicules, sont entreposés par les Allemands.
De Gaulle,Mém. guerre, 1956, p.279.
β) P. méton. Corps d'armée affecté au service de la maintenance d'un type de matériel technique. Parc régional du génie; commandant du parc. L'armée serbe devait être ravitaillée en munitions par le grand parc d'artillerie de l'armée d'Orient (Joffre,Mém., t.2, 1931, p.47).Je passe au parc d'artillerie qui, sous les ordres du commandant Boutet, met en état le matériel français (De Gaulle,Mém. guerre, 1954, p.241).
γ) Réunion de véhicules, de matériel de guerre. Napoléon: (...) Monsieur le maréchal de Trévise, vous établirez votre camp à Mennecy (...). Les bagages et le grand parc seront dirigés sur Orléans (Dumas père, Napoléon, 1831, iv, tabl. 14, 1, p.95). b)
α) INDUSTR. Entrepôt d'usine, aire de stockage à ciel ouvert. Parc à ferrailles. Les terre-pleins aménagés sur les môles, (...) au fond des darses et des bassins, comportent des aires de stockage à ciel ouvert ou «parcs» et des surfaces couvertes (M. Benoist, Pettier,Transp. mar., 1961, p.188).
β) PÉTROCHIM. Aire de stockage de réservoirs ou d'appareils pétroliers. Parc à brut. Partout s'installent (...) des stations maritimes de ravitaillement en mazout. À Singapour, les Anglais avaient construit un gigantesque parc à mazout. −Les mers s'étaient couvertes d'une vraie «flotte pétrolière» (Brunhes,Géogr. hum., 1942, p.205). c) P. méton., ÉCON. Nombre total des véhicules, appareils ou installations dont dispose une collectivité (entreprise, armée, pays) à un moment donné, dans une région déterminée. Parc de machines-outils, des deux-roues, des ordinateurs; parc automobile, ferroviaire, fluvial, routier français. Notre parc de locomotives et de voitures à voyageurs a triplé depuis la Libération, celui des wagons doublé (Pineau,S.N.C.F. et transp., 1950, p.124).Le parc mécanographique des chèques postaux compte 9000 machines comptables modernes à deux ou six compteurs et 4000 machines diverses (Admin. P. et T., 1964, p.36). ♦ P. anal. Parc immobilier Depuis 1919 (...) l'âge moyen du parc immobilier atteignait soixante-treize ans. (L'Express, 5-11 avril 1965, p.38, col.3 ds Quem. DDL t.25). Prononc. et Orth.: [paʀk]. Homon. parque. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. 1160-74 «grande étendue de terres et de bois clôturée, où l'on garde et élève en liberté des animaux pour la chasse» (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 5841); a) 1881 «dans les Montagnes Rocheuses, vallée située à haute altitude, entièrement ceinturée par les montagnes ou les rochers très élevés qui l'entourent» (E. de Laveleye, Excursion aux nouvelles découvertes minières du Colorado [1878], p.421 ds Rey-Gagnon Anglic.); b) 1935 parc zoologique (Arts et litt., loc. cit.); 2. a) ca 1220 «espace clôturé, planté d'arbres fruitiers, verger» (d'apr. FEW t.7, p.665b); cf. 1341 (Guillaume de Machaut, Remède de fortune, 786 ds OEuvres, éd. E. Hoepffner, II, 229); b) 1664 «grande étendue de terre et de bois clôturée et aménagée pour la décoration d'un château, ou l'agrément, ou la promenade» petit parc de Versaille (Comptes, I, 7 ds Rommel, p.83); 1945 parcs municipaux (Gracq, Beau tén., p.79); c) 1878 nom propre Parc national [de Yellowstone] «en Amérique du Nord, site naturel qui appartient à l'État et auquel l'accès du public est réglementé» (Langford, in le Parc national des États-Unis [1870-1872], trad. de l'angl. par E. Delerot, Le Tour du monde, t.XXVIII, p.326, Hachette [2esem. 1874] ds Rey-Gagnon Anglic.); 1954 le parc «id.» (S. de Beauvoir, L'Amérique au jour le jour, 2 mars 1947, p.131, ibid.); d'où d) 1902 «en France, vaste territoire où la nature est protégée et éventuellement aménagée pour l'agrément et l'éducation du public» (R. mens. Touring Club de France, mai, 197a ds Quem. DDL t.17); 3. a) 1269-78 «clôture mobile où on enferme le bétail quand il couche dans les champs; espace ainsi clôturé» (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 20215); b) 1690 «pâtis entouré de fossés où l'on met les boeufs à l'engraissement» (Fur.); 4. 1320-40 «parquet d'une cour de justice» (Jean de Condé, Messe des oiseaux, éd. J. Ribard, 654); en partic. 1769 le parquet, au Châtelet (Voltaire, OEuvres compl., XIV, 328 : Savoir les motifs de l'arrêt rendu par le parc civil); 5. a) fin xives. «camp fortifié» (Froissart, Chron., éd. S. Luce, III, 169: un grant parch près d'un bois, derrière son host, et là mettre et retraire tous chars et charrettes); 1616 parc des poudres «endroit où est entreposé le matériel de l'artillerie d'une armée en campagne» (D'Aub., Hist.I, 292 ds Littré); 1678 parc d'artillerie (Guillet, 2epart.); b) 1823 «ensemble des véhicules dont dispose une armée» (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t.1, p.680); c) 1894 «ensemble des machines dont dispose une entreprise, un pays» ici «wagons et locomotives dont dispose un réseau de chemin de fer» (Bricka, Cours ch. de fer, t.2, p.272); d) 1945 parcs à autos «place réservée dans une ville au stationnement des voitures» (Sartre, Villes d'Amérique [Art. du Figaro] ds Situations III, p.105); 6. 1611 «clôture faite de filets, de claies, etc., au bord de la mer pour prendre ou conserver le poisson» (Cotgr.); en partic. 1723 «lieu aménagé au bord de la mer pour y cultiver les huîtres» (Savary); 1765 parc aux huîtres (Encyclop. t.11); 1848 parc à huîtres (FLaub., Champs et grèves, p.410); 7. 1922 «petite clôture basse et pliante formant une enceinte dans laquelle les enfants en bas âge apprennent à marcher» (Duham., Plaisirs et jeux, p.33 ds Rob.). D'un b. lat. parrĭcus att. au viiies. (Lex Ripuaria, 82 ds FEW t.7, p.667b) et signifiant «enclos» lui-même dér. d'un pré-lat. *parra «perche» conservé dans l'esp. parra «espalier», et, avec une consonne initiale sonore, dans le fr. barre*; les représentants de parricus sont att. dans tout le territoire gallo-rom., et, en outre, dans les pat. lombards et en a. catal. (FEW t.7, p.667b); parricus est passé très tôt dans les lang. germ. (a. h. all. pfarrich, m. h. all. pferrich, all. Pferch, angl. parrock); le cheminement inverse est impossible à cause du p- initial et du suff. d'origine lat.; le sens 1 a est empr. à l'anglo-amér. park (lui-même empr. à l'angl. park, du fr. parc «enclos où sont enfermés les animaux pour la chasse») att. dès ca 1797 au sens de «endroit clos où l'on conduisait les buffalos, les orignaux etc... pour les abattre» (Americanisms); le sens 2 c est empr. à l'anglo-amér. [Yellowstone] National Park, nom donné à l'immense territoire constitué en réserve par le Congrès américain le 1er mars 1872, l'expr. national park apparaissant dès 1841 (Americanisms, s.v. National Park); le sens 5 a a été repris par camp fin xves. (v. ce mot). Fréq. abs. littér.: 2499. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2182, b) 4628; xxes.: a) 4933, b) 3318. Bbg. Baist (G.). Parra und parc. R. Hispanique. 1895, t.2, pp.205-207. _ Dossiers de mots : tourisme. Néol. Marche, 1979, no12, p.171 (s.v. parc résidentiel). _Tilander (G.). Notes lexicogr. et étymol. Romania. 1937, t.63, pp.293-295. |