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PARALYSIE, subst. fém.
A. − PATHOL. Diminution ou abolition définitive ou passagère de la motricité, généralement causée par une lésion du système nerveux central ou périphérique. Synon. hémiplégie, paraplégie.Paralysie faciale, flasque, intermittente, médiane, motrice, oculaire, phrénique, réflexe; paralysie totale, partielle; attaque de paralysie; être atteint de paralysie. Il fut appelé pour soigner un prêtre de quatre-vingts ans, tombé en paralysie depuis une dizaine d'années et qui venait d'être pris d'une pneumonie aiguë (Goncourt,Journal, 1881, p.119).Mon père était très malade, il avait eu une congestion cérébrale et il lui en restait une paralysie de la main gauche et une légère déformation de la bouche qui abîmait un peu son beau visage (Maurois,Climats, 1928, p.134):
1. Les paralysies d'origine périphérique relèvent le plus souvent d'une thérapeutique médicale si l'on excepte les paralysies obstétricales qui guérissent spontanément et les paralysies traumatiques qui relèvent de la chirurgie. Quillet Méd.1965, p.368.
En partic.
Paralysie agitante. Synon. maladie de Parkinson (Méd. Biol. t.3 1972).
Paralysie sensorielle, sensitive. Perte d'une perception sensorielle. Les paralysies peuvent être motrices ou sensitives (Garcin,Guide vétér., 1944, p.131).
Paralysie générale (progressive). ,,Méningo-encéphalite syphilitique se traduisant par divers troubles neurologiques (...) et psychiques`` (Man.-Man. Méd. 1980). On pourra ainsi dépister des symptômes évoquant le tabès ou la paralysie générale ou une syphilis médullaire (Quillet Méd.1965p.340).
Paralysie infantile. Poliomyélite antérieure aiguë (Méd. Biol. t.3 1972).
P. ext., dans le lang. cour. Impossibilité de se mouvoir entièrement ou partiellement par l'effet d'une cause physique ou psychique momentanée. Mais ses doigts s'étaient roidis, la volonté suprême qui les galvanisait, lui échappait; elle sentait la paralysie remonter lentement le long de son bras (Zola,Th. Raquin, 1967, p.186).Tiens! M. le délégué vient te chercher avec son visage bienveillant. La paralysie me clouait; j'essayai pourtant de me retourner pour voir (Frapié,Maternelle, 1904, p.294):
2. ... je vécus dans ce bosquet, environné de pinsons, de rouges-gorges, de verdiers et de moineaux qui, apprivoisés soudainement par la chaleur et la nourriture, venaient manger dans mes mains et se réchauffer sur mes genoux. Quand ils sortaient de leur paralysie, ils volaient dans la chambre... Sand,Hist. vie, t.3, 1855, p.433.
[P. méton. du compl.] Ces eaux de caves ont un tel refroidissement et une paralysie si subite, que souvent les plus forts nageurs y restent (Hugo,Travaill. mer, 1866, p.279).
P. anal. Arrêt de fonctionnement d'une ville, d'un réseau de communication, d'un système étatique ou économique. Jean sentait les rapports entre l'esprit et les bras dans cette Fabrique indivisible, qui avait tant de personnalité; et la paralysie des bâtiments alentour, les ateliers déserts (...) vingt fours éteints, l'affectaient comme une maladie (Chardonne,Dest. sent. III, 1936, p.115).On observa que la guerre dans l'est de l'Europe fermait des marchés et que, faute d'étendre ceux-ci, la paralysie gagnait l'économie (Lefebvre,Révol. fr., 1963, p.36):
3. ... c'était une fièvre et un désordre introduits dans le sang de l'Allemagne en guerre, l'un de ces grains infimes dont l'accumulation jouerait son rôle dans la paralysie finale de l'organisme nazi. Ambrière,Gdes vac., 1946, p.220.
B. − Au fig. Impossibilité d'agir, d'exercer une fonction intellectuelle, d'extérioriser un sentiment. Cela c'est vraiment le triomphe d'avoir, après quinze ans de paralysie devant l'acte à accomplir, appris à travailler (Du Bos,Journal, 1928, p.182):
4. Comment en sortiraient-ils, en effet, ces misérables qui doutent du sérieux, et qui, à chaque effort qu'ils feraient pour sortir de cette paralysie intellectuelle, seraient arrêtés par l'arrière-pensée qu'eux aussi vont se mettre au nombre de ces badauds dont ils ont ri jadis? Renan,Avenir sc., 1890, p.442.
Prononc. et Orth.: [paʀalizi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. Ca 1256 paralisïes (Dialogue Grégoire, 214, 13 ds T.-L.); xiiies. paralisie (Livre des simples médecines, éd. P. Dorveaux, 138); 1824 paralysie générale (Encyclop. méthod. Méd. t.11); 1869 paralysie infantile (Arch. de physiologie normale et pathologique, p.310 ds Quem. DDL t.8); 2. 1701 fig. «impossibilité d'agir» (Fur.). Empr. au lat. paralysis «paralysie d'un côté du corps», gr. π α ρ α ́ λ υ σ ι ς «action de laisser se relâcher, de laisser aller, d'où relâchement, d'où paralysie»; cf. déjà fin xiies. paralisiun (Edouard Confesseur, 6153 ds T.-L.). Fréq. abs. littér.: 286. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 239, b) 388; xxes.: a) 593, b) 446.