| PARADISIAQUE, adj. A. − Qui appartient au paradis, qui est du paradis. Demeures paradisiaques. Les scènes laïques de la tentation sont conformes à celles de l'iconographie religieuse. Adam et Ève s'y voient toujours séparés par le tronc de l'arbre paradisiaque (Fulcanelli, Demeures philosophales, t.1, 1929, p.217): 1. La représentation du festin paradisiaque se retrouve (...) dans les peintures des catacombes: le vin y est versé par la Paix et la Charité. On donnait évidemment une signification spirituelle aux aliments et à la boisson dont se réjouissaient les élus.
Encyclop. univ.t.61970, p.240. − P. anal. Jardin, lumière, nature paradisiaque. Sous les berceaux de jasmins et de chèvrefeuilles, j'éprouvai des impressions d'enchantement paradisiaque, d'éden. Tout avait poussé et fleuri (Loti, Rom. enf., 1890, p.77).Cette retraite était paradisiaque et romantique à souhait avec les bouquets en étoile des palmiers impériaux qui se balançaient en planant dans la nuit du tropique, à plus de trente mètres de hauteur (Cendrars, Lotiss. ciel, 1949, p.298): 2. ... une prairie paradisiaque, non pas verte mais d'un blanc si éclatant à cause du clair de lune qui rayonnait sur la neige de jade, qu'on aurait dit que cette prairie était tissue seulement avec des pétales de poiriers en fleurs.
Proust, Temps retr., 1922, p.736. B. − [P. réf. au bonheur ressenti par les âmes en paradis] 1. Céleste, divin, merveilleux. Béatitude, bonheur, félicité, paix paradisiaque. Tout est pour vous merveilleux, transportant, paradisiaque (Léautaud, Théâtre M. Boissard, 1943, p.196). ♦ État paradisiaque. État d'innocence. Est-ce (...) à l'innocence? à la grâce que l'enfance doit sa puissance d'attraction? C'est en bonne partie au bien qu'elle nous fait. Elle nous replace dans l'état paradisiaque, elle nous rend bons, aimants, sympathiques (Amiel, Journal, 1866, p.144). 2. Agréable, qui satisfait pleinement. Séjour paradisiaque. Un climat paradisiaque, une température océanienne (...) ne variant que de deux à trois degrés, entre 25 et 28 (A. Daudet, Port-Tarascon, 1890, p.40). − Empl. subst. J'ai fait connaissance avec la morphine. Un peu déçu. Elle a bien assourdi les douleurs (...) mais sans apporter en surplus rien du paradisiaque que j'avais escompté (Gide, Journal, 1940, p.17). Prononc. et Orth.: [paʀadizjak]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1553 «du paradis» (G. Postel, Des Merveilles du Monde, s.l., p.93 d'apr. R. Arveiller ds Fr. mod. t.21, p.214), ex. isolé; à nouv. en 1842 (Ac. Compl.); spéc. 1855 «qui évoque, qui rappelle le paradis terrestre» (Sand, Hist. vie, t.3, p.32: un rêve de fraternité paradisiaque); 1860 (Baudel., Paradis artif., p.347). Empr. au lat. chrét. paradisiacus «de paradis, céleste» et «de paradis terrestre» (Blaise Lat. chrét.). Fréq. abs. littér.: 51. |