| PAQUET, subst. masc. A. − 1. Objet ou assemblage de plusieurs objets lié(s) et/ou enveloppé(s) ensemble. Gros, petit paquet; paquet embarrassant, énorme, léger, lourd, volumineux; faire, défaire, ouvrir un paquet; mettre en, par paquet(s); charger qqn d'un paquet; paquet de linge, de vêtements, de lettres. Les livres sont ficelés à terre en paquets (Goncourt,Journal,1870, p.703): 1. Tous avaient les yeux fixés sur une forme, un paquet gros comme un matelas, qui descendait au fil de l'eau. Hendrijk s'approcha. Il reconnut un ballot de fraudeurs, un grand paquet enveloppé d'une toile imperméable, et ficelé serré.
Van der Meersch,Empreinte dieu,1936, p.72. 2. Objet (ou ensemble d'objets) emballé en vue du transport (notamment par la poste). Synon. colis.Envoyer, expédier, poster, recevoir, remettre un paquet. Paquet ordinaire, recommandé. D'autres tournées de voitures assurent la remise, aux marchands, de leurs paquets [de journaux] respectifs suivant les heures d'ouverture des postes de vente (Civilis. écr.,1939, p.42-1).C'est le bureau de poste, où s'affairent derrière leur guichet l'employé des mandats et celui des paquets (Admin. P. et T.,1964, p.3): 2. MmeBourdelais paya et donna son adresse, car elle était à pied, elle ne voulait pas s'embarrasser les mains. Déjà, derrière la caisse, Joseph tenait la soie, l'empaquetait; et le paquet, jeté dans un panier roulant, fut descendu au service du départ...
Zola,Bonh. dames,1883, p.488. 3. Marchandise conditionnée et prête à la vente; produit de consommation dans son emballage, p.méton. quantité ainsi conditionnée. Paquet de biscuits, de bonbons, de café; paquet de cigares, de cigarettes; paquet entamé; fumer un paquet (de tabac, de cigarettes) par jour. Par tout le quartier régnait un système de troc. Une tasse de café moulu s'échangeait contre un paquet de sel, un cube de miel artificiel contre un kilo de riz (Van der Meersch,Invas. 14,1935, p.322): 3. ... il fumait la pipe en porcelaine qu'il avait rapportée de son évasion d'Allemagne, après Sedan. Sur le fourneau qui contenait, quand il était bien bourré, juste deux tiers de paquet de gris, on voyait dessinée une tête de fille blonde...
Abellio,Pacifiques,1946, p.98. − P. méton. Mode de conditionnement d'une marchandise. Lessive en paquets de 5 kg. Les articles terminés sont conditionnés: triage, ramassage, enveloppage et emballage en boîtes ou en paquets (Brunerie,Industr. alim.,1949, p.20).Sacs constitués par une triple épaisseur de papier kraft, de papier sulfurisé, de papier paraffiné et de pellicules cellulosiques pour la confection des petits paquets (Brunerie,Industr. alim.,1949p.96). 4. En partic. [Les éléments assemblés sont des végétaux] Synon. de bouquet, botte, gerbe.Paquet de céleris, de légumes, de sarments; paquet d'herbe, de branches, de fougères, de feuilles, de ronces. On voit l'équipe (...) aller et venir (...) à travers le blé (...) et laisser de longues jonchées de tiges rousses en paquets, semblables à ces faisceaux que les déesses agrestes foulent de leurs pieds blancs (Pesquidoux,Chez nous,1921, p.142): 4. ... elle ficelait les paquets pour le pot-au-feu d'une si gentille façon, qu'ils ressemblaient à des bouquets; enfin, elle savait faire des petits tas qui paraissaient très gros, rien qu'avec trois carottes ou trois navets.
Zola,Ventre Paris,1873, p.766. 5. ART CULIN., région. (Marseille). (Pieds et) paquets. Plat composé de pieds de porc et d'estomac de mouton, découpé et roulé en forme de paquets. Nous irons à La Pomme Manger des Paquets Et nous ferons Comme les Marseillais (A. Brun, Le Fr. de Marseille, 1931, p.122). 6. Loc. verb. [Corresp. à supra A 1] a) Fam. Donner (ou un verbe du même parad.) à qqn son paquet (vieilli). Renvoyer, congédier. Recevoir son paquet. Être congédié. Elle faisait deux ou trois jours dans chaque atelier, puis elle recevait son paquet, tellement elle cochonnait l'ouvrage (Zola,Assommoir,1877, p.729). b) Faire son, ses paquet(s) − Rassembler ses affaires personnelles et les emballer en vue d'un départ; p.méton. partir, s'en aller. Synon. plier bagage*.Vanaboste vient nous dire hier à une heure qu'il faut nous préparer à quitter la pension (...). Nous faisons nos paquets en hâte pour partir (Bourget,Crime am.,1886, p.47).Un matin les gendarmes venaient dire qu'on était de la réquisition: il fallait trousser son paquet et suivre les autres recrues (Pourrat, Gaspard, 1922, p.222). ♦ P. métaph. Le jour où l'amour entre dans un coeur, l'honneur fait ses paquets (Feuillet,Scènes et prov.,1851, p.243). − Fam. Se préparer à mourir. Les académiciens crèvent comme des mouches. Il y en a un qui paraît faire son paquet (Mérimée,Lettres ctessede Montijo,t.1, 1844, p.80).Il attendait à côté... que je me décide? Que je fasse enfin mon paquet?... J'étais pas bon!... Et rien que pour l'emmerder... je resterais par terre! (Céline,Mort à crédit,1936, p.44). c) Déballer (ou un verbe du même parad.) (tout) le paquet (fam.). Avouer complètement, dire ce qu'on a sur le coeur. Synon. pop. cracher, lâcher le morceau*.Il (...) le confessa si finement que le pauvre déballa tout le paquet (Pourrat,, Gaspard, 1922p.163).Tu t'obstines. Tu t'accroches à ce journal. Très bien. Je continuerai. Car tu écoutes (...) Le sort en est jeté. Je te sortirai tout le paquet. Je te dirai tout ce que j'entasse depuis des mois (Cocteau,Théâtre poche,1949, p.80).Allons, confesse; ne te contracte pas ainsi, lâche le paquet, soulage-toi (Arnoux,Seigneur,1955, p.130). d) Trouver (ou un verbe du même parad.) le paquet. Découvrir quelque chose de caché. Synon. découvrir* le pot aux roses.«Mais oui...» continuait-il. «C'est si simple! Géraud a surpris le paquet. Il a pardonné, à condition que sa femme ne revoie plus Xavier. (...)» (Bourget,Drame,1921, p.305). e) Risquer le paquet. S'engager dans une affaire hasardeuse pour tenter sa chance; prendre des risques, hasarder. Il me semble que les raisons de ce départ n'existent plus. Du moins (...) Elle hésita, puis risquant le paquet: −«Du moins les raisons que vous m'avez données (...)» (Bourget,Drame,1921p.54).Le gaillard décidé à risquer le paquet pour un billet de cent francs (Van der Meersch,Empreinte dieu,1936, p.60). f) Au fig. Porter, prendre comme un paquet de linge sale. V. linge A 1. B. − 1. Vieilli. Ensemble de lettres réunies sous une même enveloppe et destinées à la même personne; ensemble des lettres ou dépêches portées par le même courrier et destinées à la même personne; p.méton. ce courrier lui-même. Synon. valise* diplomatique.Le paquet d'Angleterre, d'Espagne. Je t'écrirai encore ce soir par le paquet (Balzac,Corresp.,1832, p.96). 2. IMPR. Ensemble d'un certain nombre de lignes de composition généralement liées entre elles par une ficelle avant d'être remises au metteur en pages. Disséminés d'abord, les paquets, de longueurs irrégulières, sont ensuite réunis et tous ramenés à une dimension rigoureusement semblable (E. Leclerc, Nouv. manuel typogr.,1932, p.198). − P. anal. ♦ Paquet de + subst. désignant des valeurs.Quantité plus ou moins importante de; liasse imposante de. Paquets de billets de banque, d'actions, de valeurs. [Il] a pris soin de racheter −oh, pas cher −tout un paquet de créances sur Pedreguilhem (Toulet,J. fille verte,1918, p.277). ♦ Fam. Somme importante. Toucher le paquet aux courses; toucher un gros paquet. Vous ne savez pas ce que vous devriez faire, au lieu de reperdre ce paquet [un gain de jeu], dit Mariolles, que les long drinks et ses jetons remplissent de bienveillance (Toulet,Tendres mén.,1904, p.58). C. − 1. [À propos d'inanimés] a) [Inanimés concr.] Masse importante, quantité plus ou moins importante de quelque chose. À gauche, un paquet de maisons riant dans la pleine lumière (Fabre,Oncle Célestin,1881, p.229).Voilà, j'espère, mon Adèle, un gros paquet de griffonnages. Je me dépêche de le finir en embrassant Didine (...) et toi (Hugo,Fr. et Belg.,1885, p.69): 5. L'on reconnaît les camarades tout proches à leur voix, à leur silhouette, à l'espèce de paquet continu de souffles, de grognements, d'interjections, pétri de consonances familières, qui se déplace en même temps que le petit groupe d'hommes dont vous faites partie. On reconnaît l'ennemi à une différence des silhouettes, à l'autre paquet de rumeurs qu'il forme...
Romains,Hommes bonne vol.,1938, p.68. − [Le compl. déterminatif désigne un élément naturel, notamment l'eau, la brume, les nuages] Paquet de brouillard, d'embruns; paquet de buée, d'écume. Tout cela ruisselait sous les paquets de pluie que la rafale chassait par la porte (A. Daudet, Contes lundi,1873, p.153).Le pont [d'un cargo] tremble, la cheminée crache des paquets de feu qui éclairent les repliements soyeux de l'eau déchirée (Giono,Poids du ciel,1938, p.58). ♦ Paquet d'eau, de mer. Grosse vague; masse d'eau de mer qui s'abat d'un seul coup. Dès novembre ce n'étaient que grains et bourrasques et, durant les nuits, de lourds paquets de mer couraient le long des jetées (Lorrain,Sens. et souv.,1895, p.234).V. cabrer ex. 12. − [Le compl. déterminatif désigne les viscères] Il se mit à tirer, et tout le gosier saignant de la bête sortit avec un paquet d'entrailles (Maupass.,Contes et nouv.,t.1, Femme de Paul, 1881, p.1223).Deux chevaux gisaient (...) on en ramenait deux autres, perdant des paquets de boyaux (Laforgue,Moral. légend.,1887, p.89).Mon estomac descendait, je le sentais flotter dans le vide, soutenu par le grêle paquet de mes intestins (Vialar,Pt jour,1947, p.42). − Loc. adj. ou adv. En paquet(s) ♦ [À propos d'un élément nombrable] En un groupe compact. Les processus d'accélération et de freinage aboutissent à un groupement des électrons en paquets qui se forment dans des régions où ils sont freinés par l'onde qui, en moyenne, récupère ainsi de l'énergie (Hist. gén. sc.,t.3, vol. 2, 1964, p.279). ♦ [À propos d'un élément non nombrable] En une masse soudaine. La pluie qui le guettait s'appliqua en paquet sur sa figure (Barbusse,Feu,1916, p.124).Le sang tombait en paquet sur son visage (Giono,Batailles ds mont.,1937, p.196). b) [Inanimés abstr.] Jeter au public de tels paquets de confidences avant que le temps ait tout refroidi, c'est, en quelque sorte, se rendre soi-même responsable de ce qu'ils contiennent (Sainte-Beuve,Nouv. lundis,t.1, 1861, p.190). − [Le compl. déterminatif désigne des propos désagréables] Paquet de sottises. Archambaud songea qu'il allait se trouver tout à l'heure en face de cette même foule prête à soutenir de ses acclamations les paquets d'injures que ne manqueraient pas de prodiguer des orateurs à l'adresse du maréchal (Aymé,Uranus,1948, p.236). − Loc. verb., fig. ♦ Donner (ou un verbe du même parad.) son paquet à qqn. Faire une réponse qui réduit quelqu'un au silence. −Quand je pense à ce que nous devons aux Cavailhès... Un propre à rien aurait tout perdu. Léonie avait déjà atteint la porte lorsqu'elle reçut cette flèche. −Je lui ai servi son paquet, dit la malade avec une satisfaction profonde (Mauriac,Chemins mer,1939, p.130). ♦ Recevoir (ou un verbe du même parad.) son paquet. S'entendre dire des choses peu agréables (et méritées). Chacun de nous aura bien son petit paquet au jour du jugement dernier (Fabre,Chevrier,1867, p.189). ♦ Lâcher qqc. (tout) d'un paquet. Parler sans retenue de quelque chose (qu'on avait sur le coeur). Monferrand (...) fit entrer le prêtre (...) Lui qui usait d'une diplomatique réserve, dès qu'il se trouvait devant un membre du clergé, lâcha tout d'un paquet l'affaire de Barthès (Zola,Paris,t.1, 1897, p.313). 2. [À propos d'êtres animés] a) Groupe serré, compact d'individus. Paquet d'assaillants, de fugitifs, de gamins, de gens, de voyous. Tout paquet de prisonniers, inférieur à cinq cents hommes, doit être passé à la mitrailleuse (Martin du G.,Thib.,Épil., 1940, p.952): 6. L'incroyable paquet d'hommes, ce noeud monstrueux de nudité et de vêtements, avait des sursauts soudains qui se replaquaient au plancher, à la natte de paille. La volonté de tuer.
Aragon,Beaux quart.,1936, p.474. − SPORTS ♦ Peloton d'une course, notamment cycliste. Tous les concurrents finissent en paquet (L'Auto,17 juin 1905ds Petiot 1982). ♦ RUGBY. Groupe des huit avants d'une équipe. Synon. pack2.Oui, deux paquets d'avants redoutables en présence (Arnoux,Solde,1958, p.46).Loc. verb. Former le paquet, jouer en paquet, ,,pour indiquer que les avants jouent en groupe serré au cours d'une partie`` (Comment parlent sportifs ds Vie Lang., 1952, p.232). − Loc. verb. fig. Mettre le paquet ♦ [Le suj. désigne un sportif ou une équipe] Fournir un gros effort, donner son maximum. H. eut beau mettre le paquet, il termina à 3/4 de longueur (Le Miroir des sports,29 sept. 1931ds Petiot 1982). ♦ P. ext., fam., pop. Mettre en oeuvre tous les moyens en vue d'obtenir un résultat; ne pas lésiner. Ils avaient demandé à être reçus par une personnalité importante du gouvernement et aujourd'hui ils «mettaient le paquet» en se présentant tous trois: le chef suprême, son adjoint politique et son adjoint militaire (Y. Courrière, La Guerre d'Algérie,IV, Les Feux du désespoir, 1971ds Gilb. 1980). b) Ensemble d'animaux formant un tas, une masse. Paquet de vers, de reptiles, de chenilles. Des paquets de mouches fixés aux coins des yeux, des narines et des lèvres, font de ces singuliers rejetons, moins précoces que leurs soeurs, des enfants beaucoup moins aimables (Fromentin,Été Sahara,1857, p.152).Tambelle, la lice (...) que je vis, ces jours-là (...) emmenant le paquet des chiens (...) sur la piste (...) suivant cette odeur du cerf mâle (...) qui fuit, qu'on force (Vialar,Pt jour,1947, p.236). D. − P. anal. 1. Personne corpulente, sans formes, qui a du mal à se mouvoir et dont l'allure n'est pas agréable. Paquet de graisse. Comme corps, c'est [Marguerite] un paquet; comme intelligence, tranchons le mot, c'est une bûche (Renard,Écorn.,1892, p.251). − Empl. adj., rare. Elle est devenue paquet (Ac.). 2. Personne qui ne sait pas se mouvoir, gauche. Du reste, excellente comédienne. −Elle!... Un paquet! Elle ne sait où mettre les pieds et les mains (Zola,Nana,1880, p.1098). 3. Personne mal habillée. On voyait si peu de femmes bien habillées (...) Il ne prenait pas plaisir à voir marcher des paquets. Mais qu'une femme passât devant lui ayant le rythme et la ligne, il l'en bénissait (A. France,Lys rouge,1894, p.143). 4. Fam. a) Paquet d'os. Personne très maigre. Recuit, dégraissé, paquet d'os et de tendons, coriace et bien cordé (...), je vivais en enragé (Arnoux,Rhône,1944, p.258). b) Paquet de nerfs. Personne très nerveuse. C'était [Whistler] un paquet de nerfs et un sarcasme continuel (L. Daudet, Ariane,1936, p.142). 5. Pop., vieilli. Enfant sur le point de naître. (Dict. xixeet xxes.). Déposer son paquet. REM. 1. Paquet-cadeau, subst. masc.Paquet contenant un cadeau, enveloppé d'un emballage fantaisie. Elle prend des dattes en branches, et c'est reparti. Ce n'est pas qu'elle souhaite un paquet-cadeau, c'est qu'elle se demande si elle ne ferait pas mieux d'investir dans des abricots secs (Cl. Courchay, Un Ami de passage, Paris, Le Livre de poche, 1983, p.50). 2. Paquet-poste, subst. masc.Colis acheminé par la poste. Les paquets-poste recommandés peuvent être délivrés à la concierge. En cas d'absence ou de refus de cette dernière, ils doivent être présentés à l'appartement (Le Monde,20 mars 1981, p.31). 3. Paqueton, subst. masc.,région. (Canada). Paquet, baluchon. Les hardes du Survenant et son paqueton ne pendaient plus au mur (Guèvremont,Survenant,1945, p.254). Prononc. et Orth.: [pakε]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. a) α) 1368 parquet «assemblage de plusieurs choses attachées ou enveloppées ensemble; objet enveloppé pour être transporté plus commodément ou pour être protégé» (doc. ap. A. Thierry, Rec. de monuments inédits de l'hist. du Tiers Etat, 1resérie, t.1, p.632); 1388 paquet (doc. ap. B. et H. Prost, Inventaires mobiliers ... des ducs de Bourgogne, t.2, p.333);
β) 1845 «emballage, objet manufacturé (en papier ou en carton)» (Besch.); b) α) 1464 «ensemble de lettres destinées à la même personne» (doc. ap. Isambert, Rec. gén. des anc. lois fr., t.10, p.488);
β) 1690 «ensemble des lettres que porte un courrier» (Fur.); c) α) ca 1485 faire son paquet «se préparer à partir» (Myst. du V. Testament, éd. J. de Rothschild, 15981);
β) 1585 faire son paquet «se préparer à une mort prochaine» (N. Du Fail, Contes et discours d'Eutrapel ds OEuvres facétieuses, éd. J. Assézat, t.2, p.216); d) 1606 hasarder le paquet (Du Villars, Mém., VIII ds Gdf. Compl.); 1692 risquer le paquet (La Fontaine, Fables, La Ligue des rats); 2. a) 1588 le paquet s'adresse à «ces paroles, ces ordres s'adressent à» (Nicolas de Montreux [Ollenix du Mont-Sacré], Sec. liv. des berg. de Juliette, fo253 vods Gdf. Compl.); b) av. 1630 paquet «ce qui est pénible à supporter ou à faire, ce qui constitue une épreuve» (A. D'Aubigné, Vie, I, 62 ds Hug.); c) 1640 donner le pacquet à qqn «donner, faire une critique sévère et méritée à quelqu'un» (Oudin Curiositez); 3. 1765 impr. «lignes de composition liées ensemble pour être remises au metteur en pages» (Encyclop.); 4. a) α) 1798 «personne encombrante, stupide ou maladroite» (Ac.);
β) 1803 «personne habillée sans goût» (Boiste);
γ) 1803 «personne corpulente» (ibid.); b) α) 1831 paquet de mer (Will.);
β) 1868 paquet d'eau (Littré); c) 1873 paquet de «grande quantité de» (Zola, Ventre Paris, p.880); d) 1931 mettre le paquet «employer les grands moyens» (Miroir des sports, 29 sept. ds Petiot); 5. 1914 rugby «ensemble des avants» (La Vie au grand air, 21 févr., ibid.). Dér. du m. fr. pacque «ballot (d'étoffe)» (1410 pakke, Stat. Henri VI, an XI ds Gdf. t.3, p.51c [celui-ci prob. empr. à l'angl. pack]; 1510 pacque, Rouen ds Gdf.), empr. au néerl. pak (att. en 1199 dans un texte de lat. médiév. sous la forme pac, v. NED, s.v. pack subst.1. Dans le domaine angl., pacca «paquet» est att. en 1286 (Latham), et l'angl. pack «id.», prob. empr. au néerl., av. 1225 (NED). Cf. aussi le lat. médiév. d'Angleterre paccettum (1304 ds Latham). Au sens 5, francisation de pack2*. Fréq. abs. littér.: 3014. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2845, b) 5493; xxes.: a) 5152, b) 4347. DÉR. Paquetier, subst. masc.,vieilli, impr. Typographe qui compose les lignes et les assemble en paquets avant de les remettre au metteur en pages. Sur le premier feuillet de la copie, le metteur en pages inscrit le nom du paquetier, le caractère, la justification, l'interligne (E. Leclerc, Nouv. manuel typogr.,1932, p.200).− [paktje]. Att. ds Ac. 1835, 1878. − 1resattest. a) 1565 «marchant ambulant» (Le Livre de Podio, éd. A. Chassaing, I, 180 ds IGLF), empl. isolé, b) 1803 impr. (Boiste); de paquet, suff. -ier*. BBG. −Bäcker (N.). Probleme des inneren Lehnguts... Tübingen, 1975, pp.285-287. _ Becker (K.). Sportanglizismen im modernen Französisch. Meisenheim, 1970, 47, 201, 335. _ La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p.316. _ Quem. DDL t.6, 13, 16, 27. _ Wind 1928, p.92. |