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PANTALONNADE, subst. fém.
A. −
1. Farce burlesque, faite de plaisanteries grossières et gauloises d'un goût douteux. La pantalonnade entra au théâtre de l'hôtel de Bourgogne avec Turlupin, Gautier-Garguille, Gros-Guillaume (Lar. 19e).
P. métaph. On n'y prouvait pas la divinité de Jésus-Christ par Mahomet ou par la bataille de Marengo. Ces pantalonnades théologiques, qu'on faisait applaudir à Notre-Dame, à force d'aplomb et d'éloquence, n'avaient aucun succès auprès de ces sérieux chrétiens (Renan,Souv. enf.,1883, p.216).
2. Synon. de boufonnerie, farce (v. ce mot B 1).La Mort est variée à l'infini, mais toujours bouffonne à l'instar de la vie, qui n'est qu'une sérieuse pantalonnade (Chateaubr.,Mém., t.4, 1848, p.109).Tringle qui, manifestement, se croit changé en papillon, s'élance et voltige dans la pièce (...) c'est (...) toute une floraison de pantalonnades, chahuts, gamineries, etc. (Courteline,Conv. Alceste, M. Tringle, 1926, II, p.157).
B. − Attitude, comportement, discours ridicule ou hypocrite destiné à tromper, à égarer et qui ne peut être pris au sérieux. Ses écrits prétendus sérieux me donnent une insurmontable fatigue, car l'espièglerie simulant la profondeur, impatiente comme toutes les prétentions burlesques, sans amuser comme les drôleries pures. Cette sagesse feinte n'est que pantalonnade (Amiel,Journal,1866, p.130).Sans s'arrêter aux pantalonnades des faux patriotes qui prétendent fonder notre puissance militaire sur l'infatuation d'une ignorance galonnée et sur l'universelle domination du mensonge (Clemenceau,Vers réparation,1899, p.56).Le Mort Vivant (...) s'achève en assez médiocre pantalonnade (Gide,Journal,1905, p.173).
Prononc. et Orth.: [pɑ ̃talɔnad]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1613 pantalonade synon. de mascarade* (Fanfares des Roule Bontemps, p.72 ds Hug.); 1631 pantalonnade «sorte de danse bouffonne» (Saint-Amant, Le Melon, 158 ds OEuvres, éd. J. Lagny, t.2, p.22); av. 1679 au fig. «comédie bouffonne» (Cardinal de Retz, Mém., éd. A. Feillet, t.2, p.236). Dér. de pantalon*; suff. -ade*. Fréq. abs. littér.: 21.