| PANNÉ, -ÉE, adj. Vieilli, pop. [En parlant d'une pers.] Pauvre; qui est sans argent, dans la misère. Mon père connaissait beaucoup un Lannemaze qui habitait Dijon (...). C'était le frère, qui est mort panné. Le fils de celui-là mange maintenant la fille à Weber... six millions de dot! Il était sans le sou et s'est fait épouser! (Estaunié, Empreinte, 1896, p.134).Quand je l'ai ramassé dans la boue, ce beau monsieur panné, couvert de sales dettes... affiché à son cercle... quand je l'ai sauvé de la crotte... Ah! il ne faisait pas le fier! (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p.352).− Emploi subst. Il fallait (...) qu'ils entrassent dans sa maison, tous les pannés titrés qu'on cite dans les feuilles; et ils y entreraient pour voir la figure d'un homme qui a gagné cinquante millions en six semaines (Maupass., Bel-Ami, 1885, p.329): . Le faubourg Saint-Germain a bien aussi les siennes [des barrières], mais moins parlantes aux yeux et à l'imagination des «pannés». Ceux-ci, auprès d'une grande dame plus simple, plus facile à confondre avec une petite bourgeoise, moins éloignée du peuple, n'éprouveront pas ce sentiment de leur inégalité, presque de leur indignité...
Proust, J. filles en fleurs, 1918, p.638. Prononc. et Orth.: [pane]. Homon. pané. Att. ds Ac. dep. 1878. Selon Lar. Lang. fr.: panné ou pané. Étymol. et Hist. 1828-29 «qui est dans la panne, ruiné, misérable» (Vidocq, Mém., t.3, p.105). Dér. de panne3* «misère»; suff. -é*. Fréq. abs. littér.: 13. |