| PALE1, subst. fém. A. − Vanne d'une écluse, d'un réservoir. (Dict. xixeet xxes.). Lever, baisser la pale du moulin (Ac.). B. − Extrémité plate d'une rame, d'un aviron, qui repousse l'eau. Synon. moins usuel palette1.Il y eut le grincement de dix avirons sur les tolets, le floc des pales dans l'eau. Puis, ce fut le silence (Peisson, Parti Liverpool, 1932, p.228).Une rame plantée dans le sol, la pale en haut (T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p.59). C. − Petite planche, plaquette (de métal ou de plastique) fixée ou articulée sur un axe. Synon. palette1. 1. Partie d'une hélice ou d'un ventilateur formée d'ailettes disposées en vrille autour d'un axe et qui agit sur un fluide. [Avec] un profil [d'hélice] peu porteur, (...) il faut une grande largeur de pale (Guillemin, Constr., calcul et essai avions, 1929, p.228).Le ventilateur [du tarare] est composé d'un certain nombre de pales en bois (...) montées sur un arbre horizontal (Ballu, Mach. agric., 1933, p.504).Le tonneau peut être remplacé par une coudreuse, sorte de demi-cylindre en bois à génératrice horizontale, dont le contenu, solution et peaux, est agité par la rotation des pales d'un moulinet légèrement excentré par rapport à l'axe du cylindre (Bérard, Gobilliard, Cuirs et peaux, 1947, p.41). 2. Petite planchette plate à l'extrémité de chacun des bras d'une roue de bateau ou de moulin à eau. Synon. aube3.La langue du beau-père continuait son tapage, faisait à ses oreilles un clapotis claquant, comme dans la rivière les pales d'une roue de moulin (Genevoix, Raboliot, 1925, p.133): . Puis la nuit arriva, au milieu d'un lourd silence que rompaient parfois le cri d'un pélican (...), le bruit du ressac irrité par les rocs ou le gémissement lointain d'un steamer battant les eaux du golf de ses pales sonores.
Verne, Vingt mille lieues, t.2, 1870, p.58. REM. Palade, subst. fém.Coup d'aviron donné par un rameur. P. méton. Distance parcourue par une embarcation à chaque coup d'aviron. On les vit sortir du petit port [les douze chaloupes (...)], donner quelques palades et (...) faire demi-tour pour rentrer à l'abri (La Varende, Tourville, 1943, p.217). Prononc. et Orth.: [pal]. Homon.: pal. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. a) 1360-70 «rame de bateau» (Baudouin de Sebourc, V, 29, éd. L.-N. Boca, t.1, p.124); b) α) 1702 «extrémité plate d'une rame qui agit sur l'eau» (Mémoires de l'Académie des sciences, p.131, sqq. ds Barb. Misc. t.6 p.343);
β) «aube de la roue d'un bateau à vapeur» [1845 (Besch. d'apr. FEW t.7, p.476b)] 1858 (Chesn.);
γ) 1929 «partie d'une hélice qui est entraînée par le moyeu et agit sur l'air» (Guillemin, loc. cit.); 2. 2emoitié du xves. «pièce de bois qui retient les eaux d'une écluse» (Livre des usages, et anciennes coutumes de la comté de Guines, p.41). Var. prob. d'orig. dial. (du prov. pala «pelle», att. début du xiiies. ds Levy (E.) Prov. ou d'un parler de l'Ouest, v. FEW t.7, p.476a-b), de pele, forme anc. de pelle*, du lat. pala «pelle». |