| PAL, subst. masc. A. − Pieu aiguisé à son extrémité. Pal de bois, de fer. Mais l'orgueilleux rigide est fiché tout seul dans la terre comme un pal; l'aveuglement et la solitude éternelle sont sa part (Claudel,Repos 7ejour,1901, II, p.830).Le mur tombait à la manière d'une herse, laissant passer le jour au travers des colonnades rectilignes comme des pals d'acier (Faure,Hist. art,1912, p.304). − En partic. Pieu employé comme instrument de supplice sur lequel on empalait un condamné; p.méton., supplice, en usage surtout en Orient, consistant à empaler un condamné. Le pal (...) sur lequel l'Inquisition faisait asseoir l'impie qui ne voulait pas confesser son crime (Stendhal,Mém. touriste, t.1, 1838, p.293).Digne du pal C'est tout le mal Que je souhaite à cette gent impie (Verlaine,OEuvres compl., t.3, 1896, Invect., p.342). B. − AGRICULTURE 1. Outil de fer servant de plantoir pour la vigne. Le pal peut être courbé à la partie inférieure et ouvert de façon à saisir le plant comme une griffe pour le mettre en terre (Brunet,Matér. vitic., 1909, p.86). 2. Pal injecteur. Appareil servant à injecter dans le sol des engrais liquides ou des insecticides. Synon. pal distributeur.Le pal injecteur [de l'injecteur Bourgeois] (...) est formé par un compresseur ayant un corps de pompe horizontal et armé d'une aiguille creuse très dure (Brunet,Matér. vinic.,1925, p.526).L'emploi du pal injecteur d'engrais en solution est peu efficace et coûteux (Boulay,Arboric. et prod. fruit.,1961, p.98). C. − HÉRALD. Pieu posé debout, divisant l'écu de haut en bas et dont la largeur est égale au tiers de l'écu. Les armes de la famille Spada, c'est-à-dire une épée posée en pal sur un écusson ovale, comme sont les écussons italiens, et surmonté d'un chapeau de cardinal (Dumas père, Monte-Cristo, t.1, 1846, p.294). REM. 1. Contre-pal, subst. masc.,hérald. ,,Pal divisé en deux parties, l'une d'émail et l'autre de métal`` (DG). 2. Contre-palé, -ée, adj.,hérald. ,,Où chaque moitié des pals s'oppose à une moitié d'émail différent`` (DG). Prononc. et Orth.: [pal]. Att. ds Ac. dep. 1694. ,,Son pluriel est paux, ou pals`` (Ac. 1762-1835), ,,... pals, ou paux`` (Ac. 1818), ,,... pals`` (Ac. 1935). Étymol. et Hist.1. a) [Fin du xies. «pieu, poteau» (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t.1, 765)]; fin du xiies. «id.» (Béroul, Tristan, éd. E. Muret4, 3144); b) av. 1549 «instrument de supplice» (Marguerite de Navarre, Heptaméron, Nouvelle X, éd. M. François, p.770); 2. hérald. [1297, ms. du xves. (Rôle d'armes de l'ost de Flandre ds Archivum Heraldicum, t.73, 1959, p.4)]; 1660 (Oudin, Esp.-Fr.); 3. a) 1803 agric. (Boiste); b) 1877 pal distributeur (C. r. de l'Ac. des sc., t.84, p.697); 1890 pal injecteur (Lar. 19eSuppl.). Empr. au lat. palus «poteau, pieu», v. aussi pieu. La forme pal «pieu» se trouve plus anciennement dans des textes norm. et anglo-norm. (ca 1175, Benoît, Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 34816; v. aussi T.-L., s.v. pel). Fréq. abs. littér.: 55. DÉR. 1. Palé, -ée, adj.,hérald. [En parlant d'un écu ou d'une figure] ,,Écu chargé de pals alternativement de métal et d'émail en nombre impair`` (L'Hist. et ses méth., 1961, p.763). − [pale]. − 1reattest. ca 1280 hérald. (Adenet Le Roi, Cléomades, éd. A. Henry, 719: L'escu d'or palé de vermeil); de pal, suff. -é*. 2. Palée, subst. fém.Rang de pieux enfoncés dans la terre de façon à former une digue ou à soutenir des ouvrages de terre, de bois ou de maçonnerie. Palée de stabilité. V. lierre* ex. de Bourde.− [pale]. − 1reattest. 1296 (Doc. ds Chartes et documents de l'Abbaye de Saint-Magloire, éd. A. Terroine et L. Fossier, t.2, p.115); de pal, suff. -ée, v. -é. |