| PAILLARDISE, subst. fém. A. − Caractère ou conduite d'une personne paillarde; penchant prononcé pour les plaisirs de la chair. Synon. débauche, luxure.Il ne fut jamais si ardent à caresser la servante que dans les dernières années de sa vieillesse (...). Mais, dans cet accès même de tardive paillardise, il savait encore le prix de la modération (Aymé, Jument, 1933, p.26).[Pepys] toujours ivre et hanteur de tavernes, devrait nous plaire par sa cocasserie, sa naïveté, morale et immorale, ses colères, son cynisme et sa paillardise (Morand, Londres, 1933, p.21). B. − P.méton. 1. Action témoignant d'une sensualité grossière. Antonia Laurent racontait ces jours-ci qu'à la première visite qu'elle avait faite à Sarcey, il avait voulu immédiatement copuler avec elle sur le fameux canapé, le matelas de ses paillardises (Goncourt, Journal, 1896, p.353). 2. Parole, récit de caractère grivois. Dire des paillardises. −Le fourreau est comme moi, il commence à être piqué, ajouta-t-il à haute voix. −Mais la lame est bonne, mon général! dit le commandant Gilon avec un fier sourire. Le général prit cela pour une paillardise. −Pf... Ça aussi, ça commence à se ralentir. Il ne faut plus que la fille soit trop jeune, ni qu'elle soit trop vieille (Druon, Gdes fam., t.1, 1948, p.171). Prononc. et Orth.: [pajaʀdi:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1489 «débauché» (R. Gaguin, Le Passe-temps d'oysiveté ds Rec. de poés. fr. des XVeet XVIes., éd. A. de Montaiglon, t.7, p.233); note de Rich. 1680, v. paillard. Dér. de paillard*; suff. -ise*; paillardie (1446, Gdf. −1545, Hug.), subst. synon. dér. en -ie* (Nyrop t.3, § 394) n'a pu se maintenir. Fréq. abs. littér.: 20. Bbg. Breslin (M. S.). The Old Fr. abstract suffix -ise. Rom. Philol. 1969, t.22, p.419. _Lewicka (H.). Dat. de mots. Kwart. neofilol. 1954, t.1, p.77. |