Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
OUVRAGER, verbe trans.
A. − Rare. [En raison de l'ouvrage, du travail considérable que requiert la minutie, la façon délicate et parfois compliquée avec lesquelles sont exécutés certains objets]
1. Ouvrer, travailler quelque chose délicatement et avec une grande minutie dans les détails.
Empl. abs. M. Langlois trouve que le gothique normand diffère beaucoup du gothique allemand, et que l'anglais se rapproche plus de l'allemand que du normand. Les Anglais, plus riches, ouvragent plus (Michelet, Journal, 1831, p.81).
P.métaph. [La montagne] mêle une noble mousse Aux rocs qu'un tonnerre ouvragea: C'est de l'Espagne encore douce Et de la France âpre déjà (Rostand, Musardises, 1890, p.197).Dans son oeuvre [de Le Sidaner] (...) le soleil souriait parfois, posant une tache d'or sur l'appui d'une fenêtre, ouvrageant quelques clairs filigranes sur le sol (Mauclair, De Watteau à Whistler, 1905, p.254).
2. Enrichir (quelque chose) d'ornements divers. J'entrevoyais cela à travers une merveilleuse grille de fer du temps de Jeanne la Folle, ouvragée par les ciseleurs magiciens du quinzième siècle, toute chargée de fleurs, d'arabesques et de figures (Hugo, Alpes et Pyr., 1885, p.191).
P.métaph. Garde-toi d'ouvrager le plaisir charnel comme un orfèvre (Ch. Guérin, Coeur solit., 1904, p.101).
Empl. pronom. passif. Se couvrir d'ornements divers. Le temple prend une allure plus dégagée, mais moins puissante. Ses surfaces s'encombrent d'ornements parasites, ses supports s'ouvragent, faiblissent. Un effort fébrile d'exprimer plus que l'architecture ne le peut trahit l'énervement des croyances et la désobéissance aux lois (Arts et litt., 1935, p.58-9).
B. − P.anal., dans le domaine de la mus., de la litt.Enrichir de fioritures (le jeu d'un instrument), de péripéties, de rebondissements (l'action d'une pièce de théâtre) au risque de compliquer ou de surcharger inutilement. Ouvrager un air. Le milieu de la pièce [de MmeSand] se traîne dans ce qu'elle croit des développements de caractères et qui ne sont que des moyens d'ouvrager l'action (Delacroix, Journal, 1853, p.123).Ancelet donne (...) une autre raison de l'habitude prise par certains musiciens d'ouvrager leurs basses à l'extrême (La Laurencie, Éc. fr. violon, 1922, p.172).
Empl. pronon. passif, p.méton. [À propos de la mélodie] L'époque qui s'étend de 1730 aux environs de 1750 peut être considérée comme une époque de transition durant laquelle la mélodie (...) se pomponne, s'ouvrage de mille manières (La Laurencie, Éc. fr. violon, 1924, p.162).
Prononc. et Orth.: [uvʀaʒe], (il) ouvrage [uvʀa:ʒ]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist.1. xves. [ms.] ouvragé «qui a reçu des façons délicates ou compliquées» ici en parlant d'un objet d'orfèvrerie (Froissart, Chron., éd. Buchon, III, XXI, t.II, p.433: un arcle d'or ouvragé sur des pierres precieuses [éd. L. Mirot, t.XII, p.166: ung ciercle et ouvraiges sus de pierres precieuses]); cf. 1424 champ d'or ouvragé d'angle (Chapelles du roy Ch. VI, Piéc. rel. à l'Hist. de Fr., XIX, 226 ds Gdf. Compl.); 2. ca 1540 ouvrager «façonner d'une façon compliquée» (Jacques Yver, Le Printemps, Première histoire, éd. P.Jourda, p.1138). Dér. de ouvrage*; 1 suff. ; 2 dés. -er.