| OUISTITI, subst. masc. A. − ZOOL. Mammifère simien de petite taille, à longue queue non préhensile, pourvu de griffes et aux oreilles terminées par un pinceau de poils blancs. Ouistiti pygmée. Les ouistitis aplatissant leur nez court au treillis de la cage, énervés par un tumulte inusité et très-attentifs à ce qui se passait comme s'ils étaient en train de faire une étude raisonnée de la grimace humaine avaient un magnifique modèle dans le médecin irlandais (A. Daudet,Nabab,1877, p.91).J'avais embarqué à Rio, 67 ouistitis, des ouistitis-lions à crinière oxygénée, une race en voie de disparition (...) qui sont des petits princes fragiles que je nourrissais de bananes du pays, de riz, de blanc de poulet (Cendrars,Lotiss. ciel,1949, p.14). − P.anal., fam. Personne curieuse, au comportement étrange à qui l'on ne peut faire confiance. Le jeune fourrier hausse les épaules [à Vauthier]: «T'as trop d'esprit, grand ouistiti; ça t'fera mourir» (Genevoix,Seuil guitounes,1918, p.231).L'ignominie de cette foule parisienne, jadis il l'avait haïe (...). Maintenant, cette ignominie il l'aimait (...). Le gorille latin, l'ouistiti parisien, la pétroleuse à teint de limande, le sans-culotte à la bouche cloaqueuse et à la voix de fille, tous ces gens gris tendus vers le mal faire (...) −ce fumier battu de soleil (...), c'était cela dont il recouvrait sa terre, et qui la faisait germer si dru (Montherl.,Lépreuses,1939, p.1506). ♦ Fam. Drôle de ouistiti. Drôle de numéro, de zigoto. (Dict. xixeet xxes.). B. − Arg. Pince à deux mors qui permet, de l'extérieur, de faire tourner la clé restée dans une serrure. Je lis dans le titre de l'article qu'elle avait [une cambrioleuse] vingt-sept ouistitis qu'on a saisis (...). Ces ouistitis sont tout bonnement des petites pinces de cambrioleur, nommées ainsi dans l'argot du métier (Léautaud,Journal littér.,2, 1908, p.150). Prononc. et Orth.: [wistiti]. Selon Barbeau-Rodhe 1930 et Rob. ni élision ni liaison: le ouistiti, des/ouistitis mais le ouistiti ou l'ouistiti selon Grev. 1964, § 103. Att. ds Ac. dep.1835. Plur. des ouistitis. Étymol. et Hist.1. a) 1767 zool. (Buffon, Hist. nat., t.15, p.95); b) 1918 d'une pers. (Genevoix, loc. cit.); 2. 1908 arg. «pince de cambrioleur» (Léautaud, loc. cit.). 1 a nom donné à cet animal d'après son cri (Buffon, loc. cit.); b p.ext. de sens comparable à «un drôle d'oiseau» (v. oiseau); 2 d'apr. Esn. apparenté à truc à la ouispince qualifiant tout outil ingénieux (att. en 1909) qu'il rapproche de vis et de pince. Fréq. abs. littér.: 25. |