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OSIER, subst. masc.
I.
A. − Saule de petite taille aux rameaux longs, fins et flexibles. Osier blanc; osier jaune; osier rouge; branche, brin, lien d'osier; baguette, badine d'osier; plantation d'osiers. Les végétaux aquatiques, au contraire, ont des tiges souples et des feuilles sessiles, comme les osiers, les saules, les joncs et les roseaux (Bern. de St-P.,Harm. nat.,1814, p.221):
. ... Le mai le joli mai a paré les ruines De lierre de vigne vierge et de rosiers Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes... Apoll.,Alcools,1913, p.112.
ARBORIC. Tête d'osier. ,,Forme d'un arbre qu'on a étêté, autrement dit têtard, de manière à former une espèce de boule`` (Littré). On taille les jasmins d'Espagne en tête d'osier (Ac. Compl.1842).
B. − P. méton.
1. Au sing. Rameaux de cet arbre, utilisés dans la confection de liens et d'ouvrages de vannerie. Berceau, cage, claie, panier, fauteuil d'osier, en osier; couper, tresser l'osier, de l'osier. Je n'ai rien rencontré de pareil nulle part. La pierre est là tordue et tricotée comme de l'osier (Hugo,Rhin,1842, p.376).L'osier pour fournir une ligature souple et pratique doit être séparé en trois parties (ou brins) (Brunet,Matér. vitic.,1909, p.152).Il ratait ses paniers. Il lui arrivait de perdre son osier dans sa paillasse, d'en casser les plus belles branches (Queffélec,Recteur,1944, p.173).
Arg. Châle, cachemire d'osier. Hotte du chiffonnier. V. châle B rem. et cachemire ex. 2.
Loc. fam. [P. allus. aux tiges d'osier qui n'ont pas de noeud] Franc comme l'osier. Très franc, incapable de dissimulation, de ruse. Ma petite, dit Monsieur Pillerault, tu acquiers un bon mari. Il a le coeur chaud et des sentiments d'honneur: c'est franc comme l'osier et sage comme un enfant-Jésus (Balzac,C. Birotteau,1837, p.41).
Être pliant, souple comme (de) l'osier. Être conciliant et accommodant. (Dict. xixeet xxes.).
2. Au sing. et au plur.
a) Brin, lien d'osier. On l'attache [un arbuste] à son piquet par un osier qui le ceint d'un lien d'or (Pesquidoux,Chez nous,1921, p.109).Tu sais (...) la belle figure qu'on y fait à la vierge de ces pays, comme regard et comme bras pliés pour tenir l'enfant, avec des courbes pareilles à celles des osiers quand on prépare la corbeille (Giono,Baumugnes,1929, p.18).
b) Littér. Objet, ouvrage en osier. La contre-maître, qui était sortie depuis plus de deux heures, rentra, un lourd panier au bras. Toutes les ouvrières se précipitèrent sur elle, criant: −Faites-nous voir! la contre-maître souleva la serviette qui recouvrait l'osier (Huysmans,Soeurs Vatard,1879, p.326).
II. − Arg. Argent. Le problème de l'osier ne se présentait pas tout simple (...) la façon de refiler ces deux briques à cette souris sous un motif vraisemblable, et sans qu'elle aille en miauler (Simonin,Touchez pas au grisbi,1953, p.222).Pourquoi qu'on se taillerait pas en province? (...) −T'as de l'osier? −Non, J'suis sans un (Le Breton,Razzia,1954, p.179).
REM. 1.
Osiériculteur, subst. masc.Arboriculteur spécialisé dans la culture de l'osier. (Ds Rob. Suppl. 1970, Lexis 1975).
2.
Osiériste, subst. masc.a) Synon. de osiériculteur. (Dict. xxes).b) Marchand d'osier (Ds Rob. Suppl. 1970, Lexis 1975).
3.
Osiériculture, subst. fém.Culture de l'osier. [Les écoles d'agriculture] sont au nombre de quarante environ, réparties dans toute la France (...). Quelques-unes sont spécialisées. Exemple: Écully-Rhône (arboriculture), Carcassonne (viticulture), Hyères-Antibes (horticulture) (...), Fayl-Billot (Haute-Marne) (osiériculture) (Mounierds Hist. instit. et doctr. pédag.,1941, p.369).
Prononc. et Orth.: [ozje]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1190 «saule de petite taille, aux rameaux flexibles» (Hermann de Valenciennes, Li romanz de Dieu et de sa mère, éd. I. Spiele, 178, 186); 2. 1380 «rameau d'osier, employé pour la confection de liens et d'ouvrages de vannerie» (Comptes de l'hostel de Charles VI ds Havard); 3. 1935 «argent» (d'apr. Esn.). Dér. régr. de l'a. fr. osiere, fém. (fin du xies., Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t.1, 757; ca 1215, Aymeri de Narbonne, 1752 ds T.-L.), att. une 1refois au viiies. sous la forme lat. auseria «bosquet, groupe d'arbres» (Vita S. Memorii ds Monumenta Germaniae historica, Scriptores rerum Merovingicarum, t.3, p.103, 104), collectif qui remonte à *alisaria, dér. de l'a. b. frq. *alisa «aune». Le passage de «aune» «saule» peut être dû au fait que les deux types d'arbres croissent au bord de l'eau (FEW t.15, 1, p.25; M. Pfister ds R. Ling. rom. t.37, 1973, p.141). Au sens 3, d'orig. incertaine, Esn., suivi par Cellard-Rey, rapproche osier de os* «argent» et de jonc* «or (métal)», ce dernier servant également en vann. Fréq. abs. littér.: 355. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 279, b) 698; xxes.: a) 657, b) 502. Bbg. Wartburg (W. von). Fr. osier. In: [Mél. Orr (J.)]. R. Ling. rom. 1967, t.31, pp.32-34.