| ORIEL, subst. masc. ARCHIT. Fenêtre en encorbellement faisant saillie sur un mur de façade et formant ainsi une loggia s'ajoutant à la pièce, notamment en Alsace, en Suisse et dans les pays du Nord. La fenêtre d'en bas −en forme d'oriel −fait saillie sur la façade (Bourget,Ét. angl.,1888, p.121).L'oriel, (...) c'est-à-dire la vieille bretèche à pans coupés du Moyen Âge, disparaît des façades unies, percées de grandes surfaces vitrées (Morand,Londres,1933, p.31).Prononc.: [ɔ
ʀjεl]. Étymol. et Hist. 1879 (E. Bosc, Dict. d'archit., t.3, Paris, 1879: Oriel, s. m. −Oratoire de très-petite dimension, puisqu'il est pratiqué dans l'épaisseur d'un mur); 1888 «fenêtre en saillie» (en Angleterre) (Bourget, loc. cit.); 1889 (Havard t.4: Oriol, s.m.; Oriel, s. m.; Horieul, s. m. −Portique, galerie, passage couvert); 1889 (Gde Encyclop.: Il y avait quelquefois un autel dans l'oriel, et ce n'est que plus tard, et par extension, que ce mot a été appliqué à de petites tours de guet établies au-dessus des portes d'entrée des châteaux ou aux emplacements projetés de nos jours en saillie sur le nu de la façade des maisons, où ils continuent le vide des baies et croisées, et qu'on appelle bay-window). Issu de l'a. fr. (surtout anglo-norm. et norm.) oriol, eurieul, horieul «porche, galerie, corridor» (1174-76 Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, C.f.m.a. 5401 et 5405, cf. aussi Gdf. et Havard pour les formes eurieul et horieul) qui est à l'orig. de l'angl. oriel att. aux mêmes sens dep. le xives. et a désigné une construction en saillie sur un bâtiment munie d'une fenêtre puis, p. ell. de window dans oriel window, une fenêtre en saillie (1805 ds NED). L'a. fr. oriol, d'orig. obsc. (cf. FEW fasc.119, t.23, p.19a), pourrait représenter un empr. demi-savant au b. lat. auleolum (TLL s.v., encore att. en lat. médiév. au sens de «chapelle, petit sanctuaire» ds Du Cange), dimin. de aulaeum «rideau, tenture, baldaquin» rapproché de aula «cour» avec dissimilation faisant passer *oliol à oriol (Tilander ds Studia romanica, Gedenkschrift für E. Lerch, 1955, p.410) et peut-être rapprochement par fausse étymol. avec les représentants de la famille du lat. orare «prier» qui expliquerait le sens de «oratoire» attribué à oriel. Le fr. mod. oriel au sens de «fenêtre en saillie» est empr. à l'angl., mais le terme a été dès l'orig. rapproché de l'a. fr. oriol ou de ses variantes. Bbg. Archit. 1972, p.31. |