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ORGUEILLEUSEMENT, adv.
A. − Avec orgueil, avec infatuation. Anton. humblement.Penser, postuler orgueilleusement qqc.; se mettre orgueilleusement au-dessus des autres. Je suis le marquis de Coq-Héron, répondit orgueilleusement Venture, et le duc est mon ami intime (Ponson du Terr.,Rocambole,t.5, 1859, p.99).Exprimant à maintes reprises son dédain pour l'étude des êtres inférieurs et (...) déclarant orgueilleusement qu'«une mouche ne doit pas tenir plus de place dans la tête d'un naturaliste qu'elle ne tient dans la nature» (J. Rostand,Genèse vie,1943, p.42):
1. ... c'était la vraie royauté de l'or, solide, trônant sur des sacs pleins; et, cette royauté, (...) il se flattait orgueilleusement de l'avoir conquise par lui-même, en capitaine d'aventure qui emporte un royaume d'un coup de main. Zola,Argent,1891, p.273.
− P. anal.
1. Avec exagération. Elle (...) casa la table et les livres de papa dans la chambre qu'on appelait orgueilleusement la grande chambre, qui logeait déjà deux lits et qui n'était, faut-il le dire, qu'une très modeste petite chambre (Duhamel,Notaire Havre,1933, p.176):
2. Cette république est pleine d'écoles. Il n'y a pas de petit hameau qu'on y qualifie orgueilleusement de ville, qui n'ait plusieurs maîtres d'enseignement. Baudry des Loz.,Voy. Louisiane,1802, p.186.
2. Avec majesté. La place où s'élève orgueilleusement aujourd'hui le Palais-de-Justice (Balzac,Illus. perdues,1843, p.681).
♦ [P. réf. au premier des péchés capitaux] Ma fille, mon enfant, ne pensons point orgueilleusement, gardons-nous du péché d'orgueil (Péguy,Myst. charité,1910, p.130).
B. − Avec orgueil, avec fierté. Regarder qqn orgueilleusement. Elle parlait orgueilleusement de son fils aîné, un grand gaillard qui, après s'être engagé dans un coup de tête, venait d'arriver très vite au grade de lieutenant (Zola,Nana,1880, p.1152).Au premier étage un musée, entretenu avec piété par la Société des Fils de la Révolution, montre orgueilleusement des meubles d'époque, une antique cheminée ornée de drapeaux confédérés en faisceaux (Morand,New-York,1930, p.53).
Prononc. et Orth.: [ɔ ʀgoejøzmɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 «(frapper) impétueusement» (Roland, éd. J. Bédier, 3199); 2. 1erquart du xiies. «d'une manière orgueilleuse» (Grand mal fit Adam, 17 ds T.-L.). Dér. de orgueilleux*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér.: 98.