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ORANGER1, subst.
A. − BOT., subst. masc. Arbre des régions tempérées chaudes, très répandu dans les pays méditerranéens, du genre citrus, de la famille des Aurantiacées, dont les feuilles restent toujours vertes, dont les fleurs sont très parfumées, et qui porte des oranges. Bois, plantation d'orangers. Elle vint à Cannes, connut le soleil, aima la mer, respira l'air des orangers en fleur (Maupass., Contes et nouv., t.2, Prem. neige, 1884, p.420).Faust existe éternellement par soi, vieux en ce matin jeune. Mignon chante et danse éternellement loin du soleil et des orangers (Alain, Propos, 1922, p.459).
Rem. Sans déterm., oranger désigne l'oranger doux p. oppos. à l'oranger amer ou bigaradier.
Fleur d'oranger. [Symb. de la virginité] Les mariées portent une couronne de fleurs d'oranger (Ac.1878-1935).
[En parlant de certains produits, pharm. ou culinaires, qui tirent parti du parfum très suave de cette fleur] Sirop de fleurs d'oranger.
Eau de fleurs d'oranger. ,,Solution diluée d'essence de néroli additionnée d'un peu de magnésie ou produit de la distillation des fleurs d'orangers`` (Duval 1959). V. eau II A 2 a ex. de Morand et de Cendrars.
Essence de fleurs d'oranger. ,,Liquide incolore, d'odeur fine, retiré des fleurs de Citrus vulgaris`` (Duval 1959).
Huile de fleurs d'oranger. Huile essentielle obtenue en distillant avec de l'eau des fleurs d'oranger. L'huile de fleurs d'oranger vendue par les droguistes n'est autre chose que de l'essence de bergamote qui a digéré quelque temps sur de la fleur d'oranger (Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog., t.2, 1821, p.507).
B. − Vieilli, subst. masc. (oranger), subst. fém. (orangère). (Fruitier) oranger. Marchand d'oranges. Voici Bordier [aux Halles] (...). C'est le rendez-vous des fruitiers-orangers et des orangères (Nerval, Bohême gal., 1855, p.151).
Prononc. et Orth.: [ɔ ʀ ɑ ̃ ʒe]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1388 bot. orengier (doc. ds B. et H. Prost, Inventaires mobiliers et extraits des comptes des ducs de Bourgogne, t.2, no2721); spéc. a) 1552 fleurs d'orangiers au propre (Rabelais, Quart Livre, éd. R. Marichal, chap.7, p.57); 1826 couronne de fleurs d'oranger, symb. de la virginité (Hugo, Bug-Jargal, p.212); b) 1796 eau de fleurs d'oranger (Napoléon Ier, Lettres Joséph., p.27). B. 1694 marchand oranger (Arrêt du Conseil d'État in Lespinasse, Métiers de Paris, t.1, p.492 ds Fonds Barbier; 1713 orangère (Hamilton, Grammont, p.295 ds DG); 1803 oranger (Boiste). Dér. de orange*; suff. -(i)er*. Fréq. abs. littér.: 590. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1166, b) 809; xxes.: a) 968, b) 497. Bbg. Quem. DDL t.18 (s.v. orangère).