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* Dans l'article "ORAL, -ALE, -AUX,, adj."
ORAL, -ALE, -AUX, adj.
A. − Anton. écrit.
1. Qui est émis, qui est énoncé de vive voix, qui est sonore (p. oppos. à graphique). Renseignements, témoignages oraux; faire une déposition orale. Une promesse orale, vu sa situation, n'a rien de sûr (Flaub.,Corresp.,1879, p.237).C'est pour mon goût un de tes plus jolis poèmes, et il me semble très bien évoquer ce que j'avais entrevu dans ton récit oral (Rivière,Corresp.,[Avec Alain-Fournier], 1905, p.110).
2. Qui est diffusé par la parole, que l'on se passe de génération en génération, de bouche en bouche (p. oppos. à ce qui est scriptural, écrit dans un texte). Tradition, transmission orale. Les vieux usages, les vieilles coutumes, les vieux mots, les métiers anciens et singuliers derrière lesquels il y a le passé, l'histoire orale faite par les pâtres du terroir (Proust,Prisonn.,1922, p.375).Les instructions orales des prédicateurs, des confesseurs et de tous ceux à qui incombait la direction des âmes (Faral,Vie st Louis,1942, p.220):
1. ... élargissement du champ d'investigation: analyse des traditions et littératures orales, des «histoires de vie» sous l'angle des problèmes de changements culturels... Traité sociol.,1968, p.450.
LING. Code oral; discours, style oral; communication, expression orale. Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Le code de l'oral et le code de l'écrit ne se confondent pas (...) l'oral dispose souvent de moyens linguistiques, paralinguistiques, extra-linguistiques inconnus à l'écrit: l'intonation, les mimiques, les gestes (D. D. L.1976).
Langue orale. Langue parlée. Il existe «des» langues orales (...). La langue parlée est différente de la langue écrite. Personne n'a jamais élaboré une grammaire du langage oral (L. Bellenger, L'Expression orale,Paris, P.U.F., 1979, p 4).
ENSEIGN. Qui se déroule de vive voix. Enseignement, exposé oral; épreuve orale. Les examens oraux commençaient presque aussitôt après l'admissibilité (Rolland,J.-Chr.,Antoinette, 1908, p.902).Des cours oraux de révision dont la périodicité est réduite précisément à cause de l'éloignement et de la dispersion des intéressés (Robert,Artis.,1966, p.174):
2. Il revécut quelques secondes de son examen oral de grec, l'instant exact où il avait commis sa faute: il revoyait le vert du tapis et le doigt du professeur, écrasé sur Les Choéphores... Martin du G.,Thib.,Belle sais., 1923, p.823.
Emploi subst. masc. Examen ou partie d'examen qui consiste uniquement en interrogations orales. Oral de contrôle. Il passa son écrit et son oral tant bien que mal. Dans le programme latin-grec, rien ne concernait les nouvelles préoccupations du personnage qu'il s'était mis à incarner (Aragon,Beaux quart.,1936, p.110).Il comptait quitter Paris, et à son retour il préparerait son oral avec Sartre et Nizan (Beauvoir,Mém. j. fille,1958, p.328).
B. − Qui a rapport à la bouche, qui appartient à la bouche. Synon. buccal.
1. BIOL. Leur appareil oral [des chenilles] est construit sur le plan des insectes à mâchoires, quoiqu'on n'en retrouve aucune trace dans les papillons (Cuvier,Anat. comp.,t.3, 1805, p.323).Le canal angulaire, qui se dirige en arrière (...) et se bifurque à son extrémité pour fournir (...) une branche dirigée vers le bas, le canal mandibulaire ou canal oral (E. Perrier, Zool.,t.3, 1903, p.2506).[Des mutations, chez la Drosophyle], qui transforment les lobes oraux en appendices analogues à des tarses (Cuénot, J. Rostand, Introd. génét.,1936, p.63).
PHARMACOL. Par voie orale. Par la bouche. Médicament administré par voie orale (sirop, cachet, pilule) et non par voie parentérale (injection intraveineuse, intramusculaire), ni rectale (lavement, suppositoire) ou externe, sur la peau (topique) (Man.-Man.Méd.1977).
2. PHYSIOL., PHONÉT. Le courant d'air oral et nasal, les vibrations du larynx (Perrot,Ling.,1953, p.34).
[En parlant d'un phonème] Dans l'articulation duquel l'air phonatoire passe uniquement par la cavité buccale, non par les fosses nasales. Anton. nasal.En français, les voyelles orales les plus ouvertes [ε], [oe], [ɔ], [ɑ] se distinguent ainsi des voyelles nasales correspondantes [ε ̃ ], [œ ̃], [ɔ ̃], [ɑ ̃]. Les consonnes occlusives [b] et [d] sont orales (Mounin1974).
3. PSYCHOL., PSYCHANAL., PSYCHIATRIE. Phase orale, stade oral. Premier stade du développement psychoaffectif de l'enfant, caractérisé par le fait que le nourrisson trouve son plaisir dans l'alimentation, l'activité de la bouche et des lèvres. Une sensibilité particulière de la gorge et de la bouche chez notre sujet, qui pourrait être liée à l'histoire de sa libido et à la phase orale de la sexualité (Merleau-Ponty,Phénoménol. perception,1945, p.188).Sa libido [de l'enfant] passe d'abord par le stade oral. La bouche est érotisée (Choisy,Psychanal.,1950, p.44).V. anal ex.10.
Type oral. Type caractérisé par des fixations relevant étroitement de celles du stade oral. Le caractère hystérique serait une combinaison du type oral agressif et du type phallique (Delay,Psychol. méd.,1953, p.158).
REM. 1.
Oralisation, subst. fém.Expression orale, transposition orale. Quant aux «exercices d'oralité et d'oralisation» quels sont-ils [dans le texte ministériel fixant le programme de la 1reannée des collèges]?: des exercices de diction et de récitation (J. Peytardds Pratiques,1977, no17, p.15).
2.
Oralité, subst. fém.a) Caractère oral (du discours, de la parole, du langage). Dès que les sociétés ont dépassé le stade de l'oralité, apparaissent auprès des institutions de droit public des hommes de plume chargés de mettre par écrit les décisions des chefs responsables (L'Hist. et ses méth.,1961, p.633).b) Psychol., psychanal. ,,Premier stade d'évolution de la libido qui réalise la satisfaction des pulsions et concerne la zone corporelle orale: alimentation, succion, baiser, incorporation buccale, morsure, parole`` (Thinès-Lemp. 1975).
Prononc. et Orth.: [ɔ ʀal], plur. masc. [-o]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1610 «qui se fait par la bouche» (P. Coton, Institution catholique, II, p.1173 ds R. Philol. fr. t.43, p.130: manducation orale); 1674 «qui se transmet par la bouche» loi orale (Richard Simon, Cérémonies et Coustumes qui s'observent aujourd'hui parmi les juifs, t.1, p.75); 1868 subst. et adj. oral, examen oral (Littré); 1765 phonét. adj. (Encyclop. t.11); 1805 biol. «qui concerne la bouche» (Cuvier, loc. cit.). Dér. sav. du lat. os, oris «bouche»; suff. -al*. Fréq. abs. littér.: 217. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 303, b) 127; xxes.: a) 402, b) 353.
DÉR.
Oralement, adv.De vive voix, au moyen de la parole. Répondre oralement ou par écrit; transmettre oralement. Une de ces chansons innombrables, sorte de chansons de geste, écloses spontanément, homériquement, du cerveau populaire, sans qu'on puisse en dire l'auteur, sans qu'elles aient jamais été imprimées, ni peut-être écrites, et qui se sont diffusées ainsi oralement, de bouche en bouche (Van der Meersch,Invas. 14,1935, p.366).Donc, Jérôme, d'après ce que tu m'as confié cette nuit, oralement ou muettement, tu te montres en somme assez content de ton sort (Arnoux,Seigneur,1955, p.102).Après avoir invité le candidat à présenter oralement des explications complémentaires, ils [les membres du jury] prononcent l'admission ou l'ajournement (Encyclop. éduc.,1960, p.232). [ɔ ʀalmɑ ̃]. Att. ds Ac. 1935. 1reattest. 1829 (Cousin, Hist. philos. XVIIIes., t.2, p.381); de oral, suff. -ment2*. Fréq. abs. littér.: 14.
BBG.Borel-Maisonny (S.). Lang. oral et écrit. Neuchatel, 1960, 2 vol., 268 p. + 197 p. _ Enseigner l'oral? Fr. auj. 1977, no39, pp.5-83. −François (D.). L'Oral, les oraux et leur gramm. Fr. Monde. 1979, no145, pp.40-45. _ Moreau (M. L.). Fr. oral et fr. écrit. Fr. mod. 1977, t.45, pp.204-242. −Quem. DDL t.24 (s.v. oralisation).