| ONDULER, verbe A. − Emploi intrans. 1. [Le suj. désigne la surface de l'eau] Former des ondes; avoir un mouvement d'ondulation. Nous étions littéralement sous l'eau, dont les vagues ondulaient sur nos têtes (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t.2, 1823, p.524). − En périphrase factitive. Le vent faisait onduler l'eau de ce lac (Ac.). 2. P. anal. a) Être animé d'un mouvement qui rappelle celui des ondes à la surface de l'eau, le plus souvent sous l'effet du vent, de l'eau. Synon. ondoyer (v. ce mot I A 1).Blés, seigles qui ondulent; barque qui ondule. Deux quinquets allumés devant la porte de la baraque ondulaient au vent (Alain-Fournier, Meaulnes,1913, p.167).La houppelande du cocher, qu'ils apercevaient par la vitre, ondulait par grands plis au trot du cheval (Aragon, Beaux quart.,1936, p.308). − Emploi pronom., rare. Les moissons qui se ploient et s'ondulent aux vents comme une mer (Flaub., Smarh,1839, p.108). b) Se mouvoir d'une manière fluide, avec souplesse. Synon. ondoyer (v. ce mot I A 2).
α) [Le suj. désigne un animal, une pers., ou une partie de son corps] Danseur qui ondule; taille qui ondule. [Une chatte] tendait son cou, ondulait, et quand je cessais de la toucher, se redressait et poussait sa tête sous ma main levée (Maupass., Contes et nouv.,t.2, Chats, 1886, p.1059).Une femme brune d'une beauté quantitative, dont les hanches ondulent à la hauteur des consommations (Martin du G., Devenir,1909, p.45). − [P. méton. du suj.] Voyez là-bas Corysandre en Ophélie! (...) La voici qui vient à nous; comme sa démarche ondule (Péladan, Vice supr.,1884, p.114).
β) [Le suj. désigne un ensemble de pers., d'animaux] Bientôt on ne vit plus la tête du bataillon; puis la compagnie elle-même ondula dans la brume (Dorgelès, Croix de bois,1919, p.36): c) Présenter une ligne, une forme faite de courbes alternativement concaves et convexes. Synon. ondoyer (v. ce mot I A 3).Plancher qui ondule; cheveux qui ondulent; collines, labours qui ondulent à l'horizon. La tranchée toujours déserte (...) a pris un aspect délabré et bizarre. Les parapets sont en ruines; des éboulements font onduler le sol comme des montagnes russes (Barbusse, Feu,1916, p.220).La route ondula entre des prairies soignées (Malègue, Augustin,t.2, 1933, p.244): 1. Ce matin, la brise de mer agitait le store, et des reflets dansaient sur les murs laqués, rose brique, nus jusqu'à la frise de liserons chocolat, qui ondulait sous la corniche.
Martin du G., Thib.,Épil., 1940, p.770. d) [Le suj. désigne un son] Croître et décroître alternativement. Synon. ondoyer (v. ce mot I A 4): 2. On joue du piano, là-bas,
De l'autre côté de la rue.
(...) Les notes glissent par les mailles
Des rideaux, passent la croisée,
Rencontrent des rayons de gaz;
Le son me vient sur la clarté,
Et j'écoute onduler vers moi
Une musique à flamme jaune.
Romains, Vie unan.,1908, p.46. B. − Emploi trans. Rendre ondulé. Onduler les cheveux au fer. Fourches à onduler les cheveux (Littré). − [P. méton. du compl. d'obj. dir.] Machines à onduler les unes et à décrépeler les autres (Morand, New-York,1930, p.216). Prononc. et Orth.: [ɔ
̃dyle], (il) ondule [ɔ
̃dyl]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. 1746 «avoir un mouvement sinueux» (Nollet, Essais, 66 d'apr. FEW t.7, p.31b); fig.1768 (Diderot, Salon de 1767, p.259: les sons glissent où le sens doit les faire onduler); 2. 1835 «avoir une forme sinueuse» (Lamart., Voy. Orient, t.1, p.595: chaîne de montagnes de Galilée qui ondule gracieusement à l'horizon); 1860 en parlant des cheveux (Michelet, Journal, p.588); 3. 1839 emploi pronom. (Flaub., loc. cit.); 4. 1868 emploi trans. «rendre ondulé» (Littré). Dér. régressif de ondulation*. Fréq. abs. littér.: 359. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 239, b) 706; xxes.: a) 678, b) 536. DÉR. 1. Ondulateur, subst. masc.,télécomm. Appareil télégraphique récepteur très sensible, utilisé dans l'exploitation des câbles sous-marins (d'apr. Lar. encyclop. 1963). − [ɔ
̃dylatoe:ʀ]. − 1reattest. 1890 (Lar. 19eSuppl.); de onduler, suff. -(at)eur2*. 2. Ondulement, subst. masc.a) [En parlant d'un animal ou d'une pers.] Mouvement d'un corps, d'une partie du corps qui ondule (supraA2b). Ondulements de reptile; ondulements du cou, des épaules. Ce sont des balancements du torse (...), des mouvements qui portent la taille à droite ou à gauche, comme une sorte de danse de la taille, où tout est ébauché dans l'ondulement (Goncourt, Journal,1862, p.1177).b) Suite de courbes (supraA2c). Il souffle une tourmente de neige, et la neige chassée, soulevée, s'étale, circule, se roule, a des ondulements, des courbes d'étoffes ou de chevelures (Gide, Voy. Urien,1893, p.62).P. métaph. Le désir d'une perfection plastique et sonore, toujours plus grand, amène à ciseler chaque vers spécialement et nuit à l'ondulement de la période entière (Gide, Corresp.[avec Valéry], 1891, p.56).− [ɔ
̃dylmɑ
̃]. − 1reattest. 1862 (Goncourt, loc. cit.); de onduler, suff. -ment1*. 3. Onduleur, subst. masc.,,Convertisseur d'énergie électrique produisant un courant alternatif à partir d'un courant continu`` (Vauge 1980). − [ɔ
̃dyloe:ʀ]. − 1reattest. 1963 (Lar. encyclop.); de onduler, suff. -eur2*. BBG. −Quem. DDL t.25 (s.v. ondulateur). |