| OMNISCIENCE, subst. fém. Science infinie que l'on attribue à Dieu. Jésus se retourna en disant: «Qui m'a touché?» Il ne savait donc pas qui le touchait? Cela contredit l'omniscience de Jésus (Flaub., Tentation, 1874, p.47):1. ... la Sainte Écriture attribue au Verbe, elle attribue au Saint-Esprit la vertu créatrice ou sanctificatrice, l'éternité, l'immutabilité, l'immensité, l'omniscience, la toute-puissance, etc.; donc le Verbe, donc le Saint-Esprit est vraiment Dieu.
Théol. cath.t.41920, p.1069. − P. ext. Connaissance de toutes choses. Je comprends jusqu'au fond, puisque maintenant je peux tout comprendre même sans l'avoir éprouvé, ayant l'omniscience, je comprends ce que tu me dis de ton ennui, et de ce dégoût de tout bonheur (Rivière, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1908, p.329).Dès l'aube de leurs rapports, les parents sont pour l'enfant de véritables dieux: la toute-bonté, la toute-puissance, l'omniscience (Mounier, Traité caract., 1946, p.96): 2. Il n'est pas d'épaules humaines sur quoi faire reposer l'omniscience. Cette omniscience, dont on avait voulu faire un attribut de «Dieu», on n'a que trop enjoint à l'homme d'y prétendre, dans la mesure où il se concevait «à son image». Il faut en finir du même coup avec ces deux balivernes.
Breton, Manif. Surréal., Prolégomènes à un 3eManif., 1942, p.20. Prononc. et Orth.: [ɔmnisjɑ
̃:s]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1734 «science infinie que l'on attribue à Dieu» (Voltaire, Traité de métaphysique, chap. 7 ds OEuvres complètes, Paris, Garnier, t.22, p.220); 2. 1831 p. ext. «science, connaissance de toutes choses» (Michelet, Hist. romaine, t.1, préf., p.II). Empr. au lat. médiév. omniscientia «science infinie (en parlant de Dieu)» (v. Blaise Latin. Med. Aev.), de omni- (v. omni-) et scientia (v. science). L'angl. a déjà empr. le mot au lat., en son sens relig., en 1612 (v. NED). Fréq. abs. littér.: 19. Bbg. Darm. 1877, p.219. |