| OLIFANT, subst. masc. [Au Moy. Âge] Petit cor d'ivoire, taillé dans une défense d'éléphant. L'olifant de Roland. Roland emplit son cor d'ivoire et, comme d'un lys qui se déverserait dans une rose, il en appuie le bord incliné sur la lèvre de son amie. Elle ne sait pas que, bientôt, c'est le même olifant qui recevra la pourpre rosée, échappée des veines rompues du comte (Jammes, Robinsons, 1925, p.133).Les très rares olifants parvenus jusqu'à nous ont été sauvés parce qu'ils ont été incorporés à des trésors d'église (Duchartre1973).Prononc. et Orth.: [ɔlifɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1878. Lar. Lang. fr. note la var.: oliphant, att. chez Flaub., St Julien l'Hospitalier, 1877, p.80. Étymol. et Hist. Ca 1100 «ivoire» (Roland, éd. J. Bédier, 609); id. «cor» (ibid., 1702). Par synecdoque de olifant «éléphant» ca 1165 (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 7897), forme plus pop. en a. fr. que éléphant*, empr. au lat. elephantus, gr. ε
̓
λ
ε
́
φ
α
ς, -α
ν
τ
ο
ς qui connaissent également le sens de «ivoire». Fréq. abs. littér.: 25. Bbg. Brücker (F.). Die Blasinstrumente in der altfranzösischen Literatur. Giessen, 1926, p.7. _Gili Gaya (S.). Alfana. Revista de Filologia espanola. 1949, t.33, p.146. |