| OFFRANDE, subst. fém. A. − RELIG. Don que les fidèles offrent à un dieu, à Dieu pour l'honorer. 1. [Dans les relig. antiques] Les parties de la victime destinées à l'offrande sont recouvertes de graisse, et consumées avec des libations sur des charbons embrasés (Chateaubr.,Martyrs,t.1, 1810, p.152). 2. [Dans la liturg. cath. et romaine] a) Obole. Offrande propitiatoire, votive. Déposer une offrande dans le tronc de l'église (About,Grèce,1854, p.279): . Sur une nappe d'un blanc immaculé recouvrant leur margelle ou sur une table placée tout contre, formant autel, les femmes (...) ont disposé un crucifix, un cierge, un verre d'eau bénite avec une branche du buis des Rameaux, du sel et une gracieuse offrande de beurre et d'oeufs, quelquefois du lard.
Menon, Lecotté,Vill. Fr.,t.1, 1954, p.73. ♦ Faire son offrande. Cette jeune veuve qu'on avait vu venir en humble pèlerine faire son offrande à ce naissant sanctuaire (Montalembert,Ste Élisabeth,1836, p.181). b) Don du pain, du vin et de la quête recueillie qui sont disposés sur l'autel pour être offert à Dieu par l'assemblée liturgique. Le disciple, qui a reçu gratuitement, doit donner gratuitement, et faire à Dieu des offrandes cultuelles (Léon1975, s.v. don). c) Procession en usage à certaines messes (enterrement, mariage) et pendant laquelle les fidèles baisent la patène présentée par le prêtre et offrent leurs dons. Aller à l'offrande. C'était fini, l'offrande était faite, le célébrant s'en allait, accompagné du cérémoniaire, des thuriféraires et des acolytes, après avoir prié Dieu de bénir les époux (Zola,Rêve,1888, p.206). B. − P. anal. Présent dont on gratifie quelqu'un pour lui prouver son dévouement, son attachement. Il n'est pas jusqu'à ces gens du peuple qui ne s'empressent d'apporter leur offrande (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène,t.2, 1823, p.541). ♦ Apporter qqc. en offrande. Elle apporta en offrande sa robe de noces, lorsque d'épouse tendrement chérie elle fut devenue veuve errante et exilée (Montalembert,Ste Élisabeth,1836p. vi). − P. anal. Tout homme et toute femme devraient penser continuellement à ceci que le bonheur, j'entends celui que l'on conquiert pour soi, est l'offrande la plus belle et la plus généreuse (Alain,Propos,1923, p.473). Prononc. et Orth.: [ɔfʀ
ɑ
̃:d]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 offrende «don que l'on offre à Dieu» (Roland, éd. J. Bédier, 3861); 2. a) ca 1200 «antienne qui précède l'offrande du pain et du vin» (Jean Renart, Escoufle, éd. Fr. Sweetser, 232); b) ca 1260 «cérémonie pratiquée à certaines messes, où le prêtre présente la patène à baiser et reçoit les dons des fidèles» (Rutebeuf, Miracle de Théophile, 232 ds OEuvres compl., éd. E. Faral et J. Bastin, t.2, p.187); 3. ca 1270 «don, présent» (Richart le beau, 2460 ds T.-L.). Empr. au lat. médiév. offerenda, subst. du fém. du lat. offerendus «qui doit être offert», adj. verbal de offerre, v. offrir. Offerenda est att. au sens de «offrande faite par les fidèles à l'Église» au xes. (Nov. gloss.), au sens de «offertoire, partie de la messe» dès le ixes. (Amalarius, ibid.), au sens de «antienne de l'offertoire» au xes. (Blaise Lat. chrét.). Fréq. abs. littér.: 600. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 956, b) 920; xxes.: a) 657, b) 846. |