| OFFICIER1, verbe intrans. A. − 1. S'acquitter d'une fonction, procéder avec cérémonie et d'une manière quasi-rituelle. Le baron officiant comme un évêque, se faisait apporter sur une assiette un peu de graisse, oignait avec soin les têtes précieuses [des bécasses], en les tenant par le bout de la mince aiguille qui leur sert de bec (Maupass., Contes et nouv., t.1, Béc., 1882, p.4).Dès le matin (...) lui [le médecin] se rend à l'hôpital (...) ce temple de la souffrance où il va «officier» (Wicart, Orateur, t.1, 1936, p.410).[Le] célèbre Rocher de Cancale décrit par Balzac et où officiait le grandiose Baleine (J.-Fr. Revel, Un Festin en paroles, Paris, J.-J. Pauvert, 1979, p.280). 2. Fam., vieilli. Bien officier (à table). Boire et manger avec abondance. Cet homme officie bien (Ac.1835, 1878). B. − RELIGION 1. LITURG. CATH. Célébrer un office religieux, et particulièrement la messe. J'ai officié pour la première fois à la Cathédrale (Dupanloup, Journal, 1850, p.130).Quand je pense que le jour de la Pentecôte, le jour de la fête du saint Esprit, les pères n'ont pas officié à l'église parce que c'était un dimanche et que ledit curé n'avait pas jugé à propos de leur prêter son immeuble (Huysmans, Oblat, t.2, 1903, p.105).C'est le père Gaboreau qui (...) officia en juin dernier, lors du service funèbre à la mémoire de Bernard de Lattre, qui a célébré la grand-messe de Requiem (Combat, 19-20 janv. 1952, p.8, col. 5). 2. P. anal. [Dans une relig. autre que la relig. cath.] Célébrer une cérémonie liturgique. Aux Indes, l'esprit religieux domine le dogme (...). Tout se mêle et se confond, le brahmane officie dans les temples bouddhiques (Faure, Hist. art, 1912, p.165).Bien qu'elles [des danses] prennent place dans des cérémonies religieuses, on doit remarquer qu'elles ne sont jamais exécutées sur l'emplacement où les bonzesses ont officié, mais à côté (Cuisinier, Danse sacrée, 1951, p.123). Prononc. et Orth.: [ɔfisje], (il) officie [-si]. Att. ds Ac. dep. 1694. V. officier2. Étymol. et Hist. 1. 1286-90 «remplir sa charge, son office» (Jean Priorat, Li Abrejance de l'ordre de chevalerie, éd. U. Robert, 2872); 2. 1558 «célébrer un office religieux» (B. des Périers, Nouvelles récréations et joyeux devis, éd. Kr. Kasprzyk, 33, p.152); p.ext. plais. 1680 bien officier «manger et boire copieusement» (Rich.). Empr. au lat. médiév. officiare, att. aux sens 1 et 2 (v. Blaise Latin. Med. Aev. et Nov. gloss.), dér. de officium (office1*). Fréq. abs. littér.: 141. |