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ODIEUX, -EUSE, adj.
A. − Qui suscite la haine, l'indignation, le dégoût. Acte, crime, spectacle odieux; brutalité, offense odieuse; odieux assassinat, complot, supplice; odieuse action, comédie, façon. L'espionnage, et les délations anonymes, sont des choses atroces et odieuses (Destutt de Tr.,Comment. sur Espr. des lois,1807, p.215):
1. Il osa à peine regarder la comtesse, comme si, à quatre années de distance, le souvenir de son odieuse conduite envers elle et des outrages qu'il avait osé lui faire subir se fût dressé devant lui comme un fantôme vengeur. Ponson du Terr., Rocambole, t.2, 1859, p.25.
Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. [Les Polonais] furent chassés d'Athènes; ils portaient ombrage à la Russie. On les arracha de chez eux avec une brutalité qui ajoutait à l'odieux de cette exécution (About,Grèce,1854, p.74).
[En parlant d'une pers.] Qui inspire le mépris, la haine. L'opinion ne songea pas à s'émouvoir de la façon dont celui qu'on lui présentait comme le plus odieux des traîtres avait été condamné (Martin du G.,J. Barois,1913, p.363).
B. − P. ext.
1. Qui déplaît au plus haut point, qui est insupportable. Odieux chapeau; odieux mensonge; odieux grincement. C'était cette chambre qui la rendait malade; elle la détestait, irritée des deux années qu'elle y avait vécu; elle la trouvait odieuse avec son velours bleu, son immense horizon de grande ville (Zola,Page amour,1878, p.993).L'odieuse couleur moutarde de leurs vareuses s'était fanée au soleil (Vercel,Cap. Conan,1934, p.214).Je ne me pardonnais pas ces odieux cheveux frisés, cette grâce de garçon boucher qui ne séduit que les petites ouvrières d'usine (Nizan,Conspir.,1938, p.227).
Être odieux à qqn. L'idée d'avoir la figure d'un monsieur désagréable en chemin de fer, devant moi, ça m'est odieux, insupportable! (Goncourt,Journal,1872, p.902).Il était jeune; il devait avoir une amie, peut-être plusieurs; c'était naturel. C'était naturel, mais cette pensée était odieuse à la jeune femme (Arland,Ordre,1929, p.305).
Odieux de + subst. indiquant ce qui rend odieux.Est-ce une querelle? Est-ce une épreuve? me disais-je: si c'est une querelle, elle est ignoble de formes. Si c'est une épreuve, elle est odieuse de cruauté (Sand,Hist. vie, t.3, 1855, p.220).La critique est pitoyable, odieuse de bêtise et de nullité (Flaub.,Corresp.,1874, p.137).
2. [En parlant d'une pers.] Qui est désagréable, insupportable. Exploiteur odieux. Je le tourmentais de questions et de reproches. J'étais aigre, insistante, odieuse (Maurois,Climats,1928, p.225).Mes parents ne me trouvaient pas à leur goût: je me rendis franchement odieuse. Ma mère m'habillait mal et mon père me reprochait d'être mal habillée (Beauvoir,Mém. j. fille,1958, p.181):
2. ... il est devenu de la dernière insolence, il m'a dit que j'étais une femme insupportable, odieuse, qu'il ne comprenait pas comment tu avais pu vivre si longtemps avec moi. Flers, Caillavet,M. Brotonneau,1923, II, 4, p.16.
Rendre qqn odieux à qqn.Il me rend odieux à mes enfants; il lui est bien aisé d'être pour eux cent fois plus aimable que moi qui, au fond, suis le maître (Stendhal,Rouge et Noir,1830, p.144).
Prononc. et Orth.: [ɔdjø], [o-], fém [-ø:z]. Martinet-Walter 1973 [ɔ-], [o-] (13/5). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1376 avoir odieus «avoir en haine» (Arch. MM 30, fo82 vods Gdf.); 2. 1549 «détestable» (Est.). B. Subst. 1791-92 «ce qui mérite la haine» (Mirabeau, Collection, t.V, p.237 ds Littré). Empr. du lat. odiosus «désagréable, importun, déplaisant». Fréq. abs. littér.: 2016. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3807, b) 3064; xxes.: a) 2989, b)1884.
DÉR.
Odieusement, adv.a) D'une façon ignoble, d'une manière odieuse. Être odieusement trompé. Elle avait été martyrisée. Elle avait subi une effroyable humiliation, rien ne lui avait été épargné. (...) on avait odieusement abusé de sa jeunesse, de sa faiblesse. On était allé jusqu'à l'interroger nue, dépouillée de tous vêtements (Van der Meersch,Invas. 14,1935, p.253).Un nommé de Cesti et de Jacques Saint-Cère (...) l'avaient fait chanter odieusement (L. Daudet, Brév. journ.,1936, p.21).b) D'une manière fort déplaisante, fort désagréable. C'était au moment même où sa destinée semblait se présenter à lui sous ce paisible aspect que, en quelques mots, cet homme calme, si odieusement calme, jetait en lui le doute le plus atroce (Daniel-Rops,Mort,1934, p.507).J'attends des amis qui sont odieusement en retard (Colette,J. de Carneilhan,1941, p.8).[ɔdjøzmɑ ̃], [o-]. Martinet-Walter 1973 [ɔ-], [o-] (13/5). Att. ds Ac. dep. 1694. 1reattest. 1539 (Jean Calvin, Institution de la Religion Chrestienne, II, 11, 7, éd. J.-D. Benoit, t.2, p.223); de odieux, suff. -ment2*. Fréq. abs. littér.: 66.