| OBTEMPÉRER, verbe intrans. [Surtout dans le lang. de l'admin. et de la police] Obéir, se soumettre sans discuter. Obtempérer à une loi, un ordre, un règlement; contravention pour refus d'obtempérer. Les deux fonctionnaires obtempérèrent à l'injonction du conseiller d'État (Balzac,Cous. Bette,1846, p.264).(Un gendarme:) −Je vous arrête parce que je vous arrête (...). Allons, obtempérez ou je vous appréhende (Malot,R. Kalbris,1869, p.109):. ...on apprit bientôt que lui-même [Noguès], ainsi que les autres résidents, gouverneurs, commandants supérieurs, obtempéraient aux sommations de Pétain et de Weygand et acceptaient l'armistice.
De Gaulle,Mém. guerre,1954, p.72. − Littér. Synon. déférer, acquiescer.Obtempérer à un voeu, une prière. Trois années d'études suffisent [en droit], en sorte que si tu avais pu obtempérer à nos désirs quand nous t'en avons parlé pour la première fois il y a deux ans, nous ne serions peut-être plus un fardeau pour toi (Hugo,Corresp.,1818, p.300).Les sourcils de Pharaon se contractèrent de fureur; mais il resta dans son endurcissement, et ne voulut pas obtempérer à la supplication de Mosché (Gautier,Rom. momie,1858, p.332). Prononc. et Orth.: [ɔptɑ
̃pere], (il) obtempère [-pε:ʀ]. Ac. 1694, 1718: obtemperer, dep. 1740: -pé-. Étymol. et Hist. 1377 (doc. ds Gdf. Compl.). Empr. au lat. class. obtemperare, de même sens que le fr., littéralement «se modérer devant» (ob, temperare, v. tempérer). Fréq. abs. littér.: 48. |