| OBSÉQUIOSITÉ, subst. fém. A. − [À propos d'une pers. et p. méton., de son caractère, de son comportement] Défaut de quelqu'un qui est obséquieux, manifestation de ce trait de caractère. Synon. servilité.Obséquiosité du sourire, des manières, de la politesse, du visage. Poli jusqu'à l'obséquiosité, il se tenait toujours les reins à demi courbés, dans la position de quelqu'un qui salue ou qui invite (Flaub.,MmeBovary,t.1, 1857, p.118).Cette obséquiosité propre aux mères qui ont des filles à marier (Moselly,Terres lorr.,1907, p.228).Il se dépense (...) en formules de politesse poussées jusqu'à l'obséquiosité, en serments alternés avec une sorte d'effacement humble qui semble manifester une crainte des maladresses de son insistance (Mounier,Traité caract.,1946, p.493). B. − P. méton., au plur., vieilli. Actes, paroles obséquieuses. Synon. flatteries.Être las des obséquiosités de qqn. Bonjour, docteur, lui dit Rodolphe. Le médecin, flatté de ce titre inattendu, se répandit en obséquiosités (Flaub.,MmeBovary,t.1, 1857p.179).Condé (...) avec ses obséquiosités de courtisan envers le maître et même envers les ministres (Sainte-Beuve,Nouv. lundis,t.1, 1862, p.336). REM. Obséquience, subst. fém.,hapax, synon.Le gouvernement de Louis-Philippe se livre à un double excès d'arbitraire et d'obséquience auquel le gouvernement de Charles X n'aurait jamais songé (Chateaubr.,Mém.,t.4, 1848, p.52). Prononc. et Orth.: [ɔpsekjozite]. Martinet-Walter 1973: [-kjo-], [-kjɔ-] (10/7). Prononc. [-kɥi-] ds Land. 1834 et en tant que var. ds Passy 1914, Barbeau-Rodhe 1930, Warn. 1968. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1504-09 «dévouement» (J. Lemaire de Belges, Couronne margaritique, éd. J. Stecher, t.4, p.148); 2. 1823 «caractère d'une personne obséquieuse» (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t.1, p.903); 3. 1838 «complaisance poussée à l'excès» (Michelet, Journal, p.278). Dér. sav. de obséquieux*; suff. -(i)té*. Fréq. abs. littér.: 38. Bbg. Greimas (A.-J.). Nouv. dat. Fr. mod. 1952, t.20, p.304. |