| NÛMENT, adv. Rare et littér. A. − De manière nue, directe; sans déguisement. Synon. crûment, franchement.Une espèce de pudeur l'empêchait de raconter nûment ce qu'avait été là-bas sa vie de chaque jour (Martin du G., Thib., Pénitenc., 1922, p.791).V. barbifiant B. B. − Tel quel, sans condition. Sans parti-pris social ni moral, sans peser les bénéfices de ses guerres ni la valeur de son despotisme administratif, ils aiment Bonaparte: nûment... Oui, nûment, et sans circonstances! (Barrès, Déracinés, 1897, p.247). Prononc. et Orth.: [nymɑ
̃]. Ac. 1694-1762: nuement; 1798-1878: nû- et nue-; 1935: nû-; Littré: nû- ou nue-; DG: nu- et vieilli nue-; Rob.: nû- ou nue-; Lar. Lang. fr.: nû- ,,on écrit aussi parfois nuement``. Étymol. et Hist. 1. Ca 1210 «en état de nudité» (Dolopathos, 143 ds T.-L.: sa char nüe, Que ge sentoie nüement); 2. 1213 «simplement, sans rien ajouter» (Faits des Romains, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, p.601, 30); 3. ca 1350 «sans déguisement, sans fard» (Gilles Le Muisit, Poésies, I, 28 ds T.-L.: Et nüement (doies) dire tes fais et purement sans rien celer, sans rien tenir). Dér. de nu2*, nue; suff. -ment2*. |