| NÉGOCIATEUR, -TRICE, subst. A. − Celui, celle qui négocie une affaire, qui s'entremet pour conclure un accord, un marché. Habile négociateur. MmeChabrier-Rieder s'offrant comme négociatrice du mariage (Léautaud,Journal littér.,1910, p.10): 1. ... il ne pouvait pas davantage songer à priver de récompense la courageuse et dévouée négociatrice qu'il avait là, devant lui, assise dans sa robe noire et souriant avec tant de bonté. Il signa le billet et reçut de madame Verrière l'assurance aussi formelle que verbale qu'il ne serait point inquiété...
Miomandre,Écrit sur eau,1908, p.222. B. − En partic. 1. Diplomate ou délégué représentant un état, chargé de négocier un accord, un traité. Le Parlement avait dû s'incliner devant la volonté du roi, mais il restait attaché à son principe et il gardait surtout rancune au négociateur du Concordat, le chancelier Duprat (Bainville,Hist. Fr.,t.1, 1924, p.149).Jean Monnet, dont la mission de négociateur économique aux États-Unis devient incompatible avec une fonction ministérielle dès lors qu'est créé le département de l'économie nationale (De Gaulle,Mém. guerre,1959, p.5): 2. Y eut-il une sorte de rivalité de métier entre l'empereur et M. Delcassé, le premier grand amateur de diplomatie et de paix, négociateur inlassable en mainte circonstance où n'importe lequel de ses aïeux eût tiré le glaive, le second plus novice mais d'autant plus enragé à ce noble jeu?
Maurras,Kiel et Tanger,1914, p.149. 2. Délégué mandaté d'un groupe, chargé de défendre les intérêts de celui-ci au cours d'une négociation sur un point de politique économique ou sociale. Une grande entreprise accordait à ses salariés des avantages substantiels, non pour éviter de rencontrer les négociateurs syndicaux, mais pour s'entendre avec eux (Reynaud,Syndic. Fr.,1963, p.181). C. − Celui, celle qui privilégie la négociation par rapport à divers moyens d'action ou de pression. Emploi adj. Mais il ne faudrait pas se hâter de conclure que les mineurs ont ainsi rejoint le camp des syndicats négociateurs, bornés au calcul de leurs avantages et de leurs moyens de pression (Reynaud,Syndic. Fr.,1963p.152). Prononc. et Orth.: [negɔsjatoe:ʀ], fém. [-tʀis]. Ac. 1694, 1718: ne-; dep. 1740: né-. Étymol. et Hist. 1. 1370 «négociant» (Oresme, Ethiques d'Aristote, L. VIII, 9, éd. A. D. Menut, p.425); 2.1391 «administrateur, régisseur des affaires de quelqu'un» (lettre de rémission ds Du Cange, s.v. negotium 1); 3. 1618 negotiaceur [sic] «celui qui négocie une affaire publique ou privée» (A. d'Aubigné, Hist. univ., t.2, p.270). Empr. au lat. negotiator «négociant, banquier», dér. de negotiari (négocier*). Fréq. abs. littér.: 93. Bbg. Tracc. 1907, p.158. |