| * Dans l'article "NYMPHE,, subst. fém." NYMPHE, subst. fém. A. − MYTH. GR. et ROM. Divinité féminine secondaire personnifiant les forces vives de la nature, qui hantait les eaux, les bois et les montagnes, et qui est représentée sous la forme d'une gracieuse jeune fille. Nymphe bocagère, champêtre, farouche, timide; nymphe d'un fleuve; choeur, troupe de nymphes; nymphe des arbres (dryade, hamadryade); nymphe des sources, des rivières (naïade); nymphe des bois et des montagnes (oréade); nymphe de la mer (néréide). Là j'épie à loisir la nymphe blanche et nue, Sur un banc de gazon mollement étendue (Chénier, Bucoliques, 1794, p.32).Et vers vous, nymphe, nymphe, ô nymphe des fontaines, Je viens au pur silence offrir mes larmes vaines (Valéry, Alb. vers anc., 1900, p.82).J'aimai la nymphe Egérie qui inspirait à Numa, dans une grotte, au bord d'une fontaine, des lois sages (A. France,Pt Pierre, 1918, p.249).V. faune1ex. de Musset, Hugo et Rimbaud, hamadryade ex. de Durry, napée ex. de Valéry: . Les satyres ont poursuivi dans les bois
Les pieds légers des oréades.
Ils ont chassé les nymphes sur les montagnes,
Effarouché leurs sombres yeux,
Saisi leurs chevelures comme des ailes...
Louïs, Aphrodite, 1896, p.25. − P. méton. OEuvre d'art, statue représentant une nymphe sous la forme d'une femme nue, demi-nue. Les nymphes de marbre sous les marronniers (A. France, Lys rouge, 1894, p.22).Les Grecs ont à leur proue des nymphes sculptées gigantesques (Giraudoux, Guerre Troie, 1935, p.124). − [P. réf. à la beauté de la nymphe] Beauté, grâce, formes de nymphe. Notre voisine a de beaux yeux bleus, des cheveux blonds fins comme de la soie, une taille de nymphe et une main charmante (Karr, Sous tilleuls, 1832, p.81). ♦ Cuisse* de nymphe. B. − Littér. Jeune fille, jeune femme gracieuse et bien faite. La belle danseuse Bastienne, nymphe superbe et paisible, requérait aussi de son couturier une triple mousseline sur sa gorge pour une robe de dîner (Colette, Entrave, 1913, p.10). ♦ P. plaisant. Jeune fille, femme attachée à un lieu, à une fonction ou ayant un comportement ou des ressemblances avec une nymphe. La nymphe des lieux. La nymphe de l'endroit [la servante], tablier blanc, les mains ruisselantes, remplit à la mesure voulue les verres qu'on lui tend (A. Daudet, N. Roumestan, 1881, p.193).Élisa nymphe des tuyaux et des vannes Cessant d'arroser (Mallarmé, Vers de circonst., 1898, p.103).Éprouver, à l'ombre de la meule, la complaisance d'une nymphe rustique que l'air chaud enivre (Adam, Enf. Aust., 1902, p.263). C. − ANAT., gén. au plur. Replis membraneux placés de chaque côté de l'orifice vaginal sous les grandes lèvres. Synon. petites lèvres.Deux espèces de petites lèvres appelées nymphes, parce qu'on leur a attribué l'usage de diriger le jet de l'urine, qui (...) bordent la moitié supérieure de la vulve en-dedans des grandes lèvres (Cuvier, Anat. comp., t.5, 1805, p.122). D. − ENTOMOL. Insecte arrivé au deuxième stade de son évolution au cours duquel il passe de l'état de larve à celui d'insecte parfait. Synon. pupe.Son âge premier [de l'insecte] (celui de larve) dure longtemps, et celui de nymphe, enfin son troisième âge, durent généralement très-peu (Michelet, Insecte, 1857, p.56).Dans les métamorphoses de la larve en nymphe et en insecte parfait (...) il n'y a pas de ligne de démarcation tranchée entre l'instinct de l'animal et le travail organisateur de la matière vivante (Bergson, Évol. créatr., 1907, p.140). ♦ Nymphe (des lépidoptères). Synon. chrysalide.V. anatomie ex. 2. REM. Nymphatique, adj.,p.plaisant. [Sur le modèle de lymphatique, en parlant du tempérament] Porté vers les nymphes. Tu [Pluton] fais semblant de croire que le bonheur se trouve près des Grâces et des Nymphes, toi!... Ce n'est pas mon avis, à moi!... Il paraît que je [Jupiter] ne suis pas d'une nature nymphatique! (Crémieux, Orphée, 1858, I, 4, p.38). Prononc. et Orth.: [nε
̃:f]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 2emoitié xiies. «divinité des fleuves, des bois ou des montagnes, représentée sous les traits d'une jeune fille, dans la mythologie» (Narcisse, éd. M. Thiry-Stassin et M. Tyssens, 677); b) 1630 «fille galante» (A. d'Aubigné, Les Avantures du Baron de Faeneste, II, XVIII ds OEuvres, éd. Réaume et de Caussade, t.2, p.473); 2. 1599 anat. (Hornkens, Recueil de dict. françoys, espaignolz et latins); 3. 1682 «larve d'insecte» (Journal des Savants, p.208); 4. 1780 nymphe de Ternate «espèce de martin-pêcheur» (Buffon, Hist. nat. des oiseaux, t.7, p.197). Empr. au lat. nympha, lui-même empr. au gr. ν
υ
́
μ
φ
η «divinité», «jeune fille ou jeune femme», en anat. «clitoris» et «chrysalide de l'insecte». Fréq. abs. littér.: 851. Fréq. rel. littér: xixes.: a)1724, b) 1873; xxes.: a) 1145, b) 455. DÉR. 1. Nymphal, -ale, -aux, adj.[Correspond à nymphe D] , entomol. Qui se rapporte à la nymphe des insectes. État, stade nymphal; enveloppe nymphale. Ces mues (...) divisent (...) la vie de l'animal en trois périodes: la période larvaire, la période nymphale (E. Perrier, Zool., t.2, 1897, p.1402).− [nε
̃fal], masc. plur. [-o]. − 1resattest. a) 1530 «de nymphe (divinité)» (Le Venite des prisonniers du Chastelet de Paris ds Recueil de poésies fr., éd. A. de Montaiglon et J. de Rothschild, t.11, p.255), b) 1897 «qui concerne la nymphe des insectes» (E. Perrier, loc. cit.); de nymphe, suff. -al*. 2. Nymphette, subst. fém.Très jeune fille au physique attrayant, au charme trouble et provocant provenant de son immaturité. Il advient parfois que de jeunes vierges, entre les âges limites de neuf et quatorze ans, révèlent à certains voyageurs ensorcelés, qui comptent le double ou le quintuple de leur âge, leur nature véritable (...) ce sont des créatures élues que je me propose de désigner sous le nom générique de «nymphettes» (V. Nabokov, Lolita, trad. par E. H. Kahane, Paris, Gallimard, 1973 [1959], p.27).− [nε
̃fεt]. − 1reattest. a) 1512 «petite nymphe» (J. Lemaire de Belges, 1reEpitre de l'Amant Verd ds OEuvres, éd. J. Stecher, t.3, p.12: les Fees et Nymphettes) −1611 (Cotgr.), répertorié par Guérin 1892, b) 1959 (V. Nabokov, loc. cit.); de nymphe, suff. -ette (-et*); au sens b de l'angl. nymphet (Nabokov, Lolita, 1955 ds NED Suppl.2). BBG. −Hasselrot (B.). Pt Suppl. de dimin. fr. St neophilol. 1959, t.31, p.38 (s.v. nymphette). |