| NUITEUX, -EUSE, adj. et subst. I. − Adj. Qui appartient à la nuit. Il sentait le poids de la forêt d'autour, l'inertie hostile de cette vaste pénombre recélant dans ses assises un grouillement nuiteux et sournois (Aymé, Vouivre, 1943, p.9). II. − Substantif A. − masc. (arg.). Travailleur de nuit et en partic. chauffeur de taxi de service la nuit. J'suis le seul poète qu'ait vendu toute sa plaquette au volant. Les nuiteux, quand ils avaient un touriste frais du jour ou schlass, ils lui barbotaient la pièce. Moi, jamais (Malraux, Espoir, 1937, p.674). B. − féminin 1. Arg. Prostituée. Pour les gonzes noctambules ou pour les amateurs de coucher, la présence d'une ou de plusieurs femmes de garde s'impose: ce sont les nuiteuses qui ne sont de décarrade [congé] qu'une fois par semaine (Galtier-Boissière, Devaux, Dict. arg., 1939, p.29). 2. HABILL. Vêtement féminin de nuit. Du prix qu'atteignent alors, chez les fournisseurs à la mode, sous l'aspect de blouses ou d'étoles, de «nuiteuses», de douillettes ou de polonaises, ces dépouilles des solitudes glacées [les loutres] (D'Avenel, Mécanisme de la vie mod., iv, 1902, 55 ds Quem. DDL t. 3). Prononc.: [nɥitø], fém. [-ø:z]. Étymol. et Hist. 1553 adj. «de la nuit» nuyteuses étoiles (Des Autels, Amoureux repos, sonn. 6 ds Hug.); 1935 subst. masc. «chauffeur travaillant de nuit» (Simonin, J.Bazin, Voilà taxi! p.50). Dér. de nuit*; suff. -eux*. |