| NONCHALAMMENT, adv. A. − Avec lenteur, indifférence, négligence. Est-ce donc pour que vous laissiez nonchalamment, dans cette constitution, des vices essentiels (...) que 26 millions d'hommes ont mis entre vos mains le redoutable dépôt de leurs destinées? (Robesp.,Discours, Marc d'argent, t.7, 1791, p.164).Elle se plaignit de la migraine; puis demanda nonchalamment ce qui s'était passé dans la soirée (Flaub.,Mme Bovary, t.1, 1857, p.118).Ces énormes crocodiles qui se lèvent nonchalamment au passage du bateau (Gide,Voy. Congo,1927, p.848).Puis tous deux, nonchalamment, choisirent un dictionnaire sur un des rayons (Sartre,Nausée,1938, p.205). B. − Avec abandon, indolence. Alors Cadmus, déguisé en berger, appuyé nonchalamment contre un chêne... (Dupuis,Orig. cultes,1796, p.159).Mrs Edith, du coin sombre où elle est nonchalamment étendue, nous salue de ces mots: «Ah! voici M. Rouletabille avec son ami Sainclair (...)» (G. Leroux,Parfum,1908, p.113). Prononc. et Orth.: [nɔ
̃
ʃalamɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1429 nonchalamment (Alain Chartier, Traité de l'espérance, éd. Paris, Samuel Thiboust, 1617, p. 272); 3equart xves. nonchalentement, L'Abuzé en court, éd. R. Dubuis, p. 69). Dér. de nonchalant*; suff. -ment2*, d'abord accolé à la forme fém. anal. en -e (Nyrop t.3, §610, 1oet 2o). Fréq. abs. littér.: 198. |