Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
NON-VALEUR, subst. fém.
A. −
1. LÉGISL. FINANCIÈRE. Absence de rendement financier (d'une exploitation, d'une forme de perception des impôts indirects).
Admission en non-valeur. ,,Décision de ne pas poursuivre, provisoirement, le recouvrement d'une créance en raison de l'insolvabilité ou de l'absence du débiteur`` (Admin. 1972).
Mise en non-valeur. ,,Décision à considérer une créance comme définitivement irrécupérable`` (Admin. 1972).
P. méton. Créance irrecouvrable. Le défaut de surveillance y ajouta d'autres dommages: des non-valeurs, des oublis, des crédits véreux, des erreurs d'écritures, même des soustractions d'articles (Reybaud, J. Paturot, 1842, p.389).
2. Marchandise non vendue qu'on ne peut porter en recette. Tout produit non demandé est une perte pour le producteur, une non-valeur commerciale (Proudhon, Propriété, 1840, p.232).
B. − Au fig.
1. Absence de valeur (d'une personne ou d'une chose). Il promenait à travers la vie l'âpre conscience de sa non-valeur (Courteline, Train 8h47, 1888, 1repart., ii, p.16).Petite discussion théologique avec un prêtre au sujet de la grâce sanctifiante et de la non-valeur absolue, selon lui, des bonnes oeuvres accomplies hors de l'état de grâce (Bloy, Journal, 1903, p.179).
2. Chose sans valeur. Dans les sociétés modernes, le mort est simplement un zéro, une non-valeur (Goncourt, Journal, 1863, p.1214).
3. Vieilli. Personne considérée comme bonne à rien. Synon. incapable, nullité, zéro.Cette année-ci, nous n'avons guère que des non-valeurs, grâce à cette imbécile de Léocadie Marron, qui a été nous acheter trois filles dont la taille a tourné (Gobineau, Nouv. asiat., 1876, p.30).Lesable haussa les épaules: «Un pauvre sire, un pauvre sire. Il ne voit rien dans les proportions exactes. Il se figure des histoires à dormir debout. Pour nous, c'est une non-valeur» (Maupass., Contes et nouv., t.1, Hérit., 1884, p.476).
Prononc. et Orth.: [nɔ ̃valoe:ʀ]. Ac. 1694: non valeur; 1718, 1740: nonvaleur; dep. 1762: non-valeur. V. non-. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1285 «absence de valeur (de quelqu'un)» (Girard d'Amiens, Cheval de fust, éd. E. Krüger, 5549); b) 1625 «absence de valeur (de quelque chose)» (J.-P. Camus, L'Issue aux censeurs, 612 ds Brunot t.3, p.216: la non valeur d'un mot); 2. a) 1461 dr. «état d'une propriété qui ne produit aucun revenu» (doc., Arch. Nat. S 1043 ds Mém. de la Société de l'hist. de Paris et de l'Île-de-France, t.4, 1877, p.15: lesd. terres, seigneuries et heritages... sont demourés et demorent pour le present en ruine et non valeur); b) 1597 fin. «recette prévue et qui ne s'est pas réalisée» (ap. Kuhn, p.187); c) 1874 «terre, maison, installation qui ne rapporte rien ou presque rien» (Lar. 19e); 3. a) 1863 «chose sans valeur» (Goncourt, loc. cit.); b) 1876 «personne sans valeur» (Gobineau, loc. cit.). Comp. de non-* et de valeur*. Fréq. abs. littér.: 21.