| NIQUEDOUILLE, NIGUEDOUILLE, adj. et subst. Familier I.− Adj. Niais, nigaud. Synon. bêta.Comme il [Renan] assistait aux répétitions d'un petit à-propos assez niquedouille, d'un 1802, donné à la Comédie-Française en l'honneur de Hugo, je l'entendis déclarer qu'il ne s'était jamais autant diverti (L. Daudet, Hérédo,1916, p. 35).J'omets alors de dire à Maurras la chose importante qui m'avait amené dans son bureau, et mon air niquedouille nous fait rire tous les deux (L. Daudet, Maurras,1928, p. 112). II.− Subst. Personne niaise, nigaude. Synon. bêta, nigaud.Et toi qui t'amuses, depuis deux heures à me retourner sur le gril. Je suis un niquedouille, un Jean-Nivelle, un Cadet-Rousselle, un coquecigrue (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 93): − (...) Puisque je te dis que c'est la carrière... − La carrière, tatatata! Si pour des histoires de cul, tu te mets à me raconter que tu veux faire ta carrière, ça ne prend pas, niquedouille! Je ne suis pas né d'hier.
Aragon, Beaux quart.,1936, p. 226. − [En position devant un nom de qualité] Niquedouille de + subst.Vous avez entendu, Messieurs, car je m'adresse à tous, la proposition de cette niguedouille de sonneur (Arnoux, Abisag,1919, p. 55). Prononc. et Orth. : [nik̬duj], [nigduj]. Ac. 1935 : nique-, nigue-; Littré : nigue-; Rob. : nique-, nigue-; Lar. Lang. fr. : nique-, nigue-, nic-. Étymol. et Hist. 1654 Niquedoüille nom d'un personnage sot et ridicule [dans la bouche d'un paysan parlant patois] (Cyrano de Bergerac, Pédant joué, II, 2 ds
Œuvres, éd. J. Prévot, p. 184 : Tenez, n'avous point veu Niquedoüille, qui ne sçauret rire sans montrer les dants?); 1690 subst. masc. niquedouille (Regnard, Les filles errantes ou les intrigues des hôtelleries, I, 2 : Voilà un vrai niquedouille); av. 1763 id. niguedouille (Panard, Chans. vaud., Œuvr., t. 3, p. 363 ds Littré). Prob. altération, à l'aide du suff. péj. -ouille*, de Nicodème, v. nigaud et nicaise, FEW t. 7, p. 108b; v. aussi J. Prévot, Cyrano de Bergerac poète et dramaturge, 1978, p. 154. |