| NIQUE, subst. fém. A.− 1. Vx et pop. Dent d'enfant : ... Une couche de haine,
De sarcasme et d'horreur y venait adhérer
Quand elles se mettaient à me considérer.
Ces infernales dents, ces adorables niques
Qui se faisaient un jeu de paraître ironiques.
Rollinat, Névroses,1883, p. 312. 2. Loc. fam. Faire la nique (à qqn/à qqc.). Faire de la tête un signe de mépris ou de moquerie à l'encontre de quelqu'un ou quelque chose. Synon. se moquer.« Philippe sera écrasé un de ces jours », dit Larzac. « Est-ce bête de faire la nique aux taxis quand on n'a qu'une jambe! » (Bourget, Drame,1921, p. 126).Cet effort devenait pour eux une sorte de détente, d'oubli, de nique faite à la gêne (La Varende, Dern. fête,1953, p. 47). − Au fig. Il s'agit avant tout de bafouer quelques décrets relatifs aux proportions et de faire la nique à la nature, par respect de la peinture (Arts et litt.,1936, p. 18-7). B.− Arg., loc., vx. Être nique de mèche. N'être nullement complice. J'ai fait mon coup de vague sans nique de mèche (Virmaitre, Dict. arg. fin-de-s.,1894, p. 195). Prononc. et Orth. : [nik]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin xiiies. [ms.] dire nic « ne pas se soucier, se moquer de » (Vies des Pères, éd. A. Weber, 27 ds T.-L.) : ca 1370 faire la nique (Jean Lefèvre, Lamentations de Matheolus, II, 1056 ds T.-L. : On voit que femme qui fornique Seult faire a son mari la nique); 2. xive-xves. nique « rien du tout » [v. FEW t. 7, p. 140b et 142b, note 1] (Renart, éd. E. Martin, XII, 1486, t. 3, p. 460, add. du ms. E : Une sause faite de nique Por lamor de quiqueliquique). Terme expressif issu du rad. nik- marquant l'indifférence, le dédain, la moquerie (cf. le sicilien nnicchitti nnicchitti, loc. négative plais. nicheja « offense, dispute »), de là, la désignation d'objets de peu de valeur, de vétilles (cf. triquenique « baliverne, bagatelle », Hug., ainsi que le port. nica « choses insignifiantes, bagatelles », FEW t. 7, p. 142a). Fréq. abs. littér. : 28. DÉR. Niquer, verbe intrans.Au jeu de dés, amener au premier jet le point que l'on a annoncé. (Dict. xixeet xxes.). − [nike], (il) nique [nik]. − 1reattest. 1792 (Encyclop. méthod. Jeux, s.v. krabs, p. 141); de nique, le joueur semblant par sa virtuosité et son audace, faire la nique à son partenaire, dés. -er. |