| NIMBER, verbe trans. A. − Entourer, orner d'un nimbe. Synon. auréoler.Nimber la tête d'un Saint. Un antique trône d'évêque se voit à l'église de Saint-Marc de Venise (...) [Sur] les faces latérales (...) un Christ nimbé (...) est entouré de six ailes déployées (Lenoir, Archit. monast., 1852, p.357). B. − 1. Entourer une personne ou une chose d'un halo, d'un cercle lumineux. Jenny avait, elle aussi, sans y penser, franchi le seuil et se tenait au milieu du sentier, arrêtée devant Jacques et nimbée de lumière (Martin du G., Thib., Belle sais., 1923, p.966).Les tours découronnées s'enveloppaient d'une brume légère où les lumières de la ville jetaient ce rose inquiétant, ce reflet d'incendie et de fin du monde qui nimbe les capitales (Green, Journal, 1935, p.43). − Emploi pronom. De quel rayonnement se nimbait le beau visage de mon amie! (Gide, Si le grain, 1924, p.453). 2. Au fig. Entourer, auréoler. Nimber qqn de gloire. Elle apparaissait plus désirable de tous ces hommages, de tous ces regards qui la nimbaient d'une brûlante auréole de désirs (Vogüé, Morts, 1899, p.236).Un vocabulaire spécial à l'usage de la cour est censé nimber d'une auréole de sainteté le roi et sa suite (Lowie, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p.323). Prononc. et Orth.: [nε
̃be], (il) nimbe [nε
̃:b]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. a) 1852 part. passé «entouré d'un nimbe» (Lenoir, loc. cit.); b) 1876 trans. «pourvoir d'un nimbe» (Journal officiel, 14 mai, p.3263, 3ecol. ds Littré Suppl. 1877); 2. a) 1863 «entourer comme d'un nimbe» (Goncourt, Journal, p.1276: sa jupe relevée derrière elle en queue de paon et qui la nimbe); b) 1877 part. passé «entouré, auréolé» (A. Daudet, Nabab, p.163: visage (...) nimbé de cheveux bruns). Dér. de nimbe*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 53. |