| * Dans l'article "NIELLER2,, verbe trans." NIELLER2, verbe trans. ORFÈVR. [Correspond à nielle3] Orner de nielles un bijou ou une pièce d'orfèvrerie. Nieller la poignée d'un sabre (Ac). − P. métaph. Luttant contre l'ombre, la clarté de la grosse lampe basanait un morceau de cuir, niellait un poignard de paillettes étincelantes (Proust, Guermantes 2, 1921, p.97). REM. Niellé, -ée, part. passé adj.Cette orfèvrerie (...) est une réunion de six pièces (...) toutes disposées sur une table de bronze recouverte d'argent niellé (Grandjean, Orfèvr. XIXes., 1962, p.46).P. métaph. Une haute et molle toiture, dont l'ardoise, niellée de verdures et de lichens safranés (Châteaubriant, Lourdines, 1911, p.5). Prononc. et Orth.: [nj
ε
le], [-e-], (il) nielle [nj
ε
l]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. Fin xies. judéo-fr. neeler (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t.1, 738); ca 1100 or neielez (Roland, éd. J. Bédier, 684); 1532 nieslé (Dépenses secretes de François Ierds Comptes des bâtiments du roi, éd. L. de Laborde, t.2, p.214); 1676 nieller (Félibien). Dér. de l'a. fr. neel «émail noir» (att. de la fin du xies., Raschi, Gl., 735, à la 2emoitié du xiiies., fragm. d'un roman de cheval. anon. ds Romania t.66, p.93), neial (Benoît de Ste-Maure, Troie, 14935 ds T.-L.) issu avec substantivation du lat. nigellus «noirâtre», dimin. de niger «noir». DÉR. 1. Niellage, subst. masc.Opération qui consiste à nieller un ouvrage d'orfèvrerie. Le niellage d'une pièce d'orfèvrerie (Lar. 19e). − [nj
ε
la:ʒ
]. − 1reattest. 1854 (Tolhausen frères et Gardissal, Dict. technol. fr.-angl.-all., d'apr. FEW t.7, p.129 a); de nieller2, suff. -age*. 2. Nielleur, subst. masc.Graveur de nielles. Lorsque Hidari Zingoro, architecte, ciseleur, forgeron, marteleur de cuivre et de bronze, nielleur (...) édifiait les temples de Nikkô sur l'ordre du Shogûn Yemitsou, il prenait possession (...) des réalités intérieures (Faure, Hist. art, 1912, p.207).− [nj
ε
loe:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1878. − 1reattest. 1826 (Duchesne, Essai sur les nielles, p.41 ds DG); de nieller2, suff. -eur2*. 3. Niellure, subst. fém.Art, travail du nielleur; résultat de ce travail. C'est un chevalier marqué, grand, svelte, souple et fort sous les fines niellures d'une superbe armure noire (Lorrain, Sens. et souv., 1895, p.316).P. métaph. Des eaux grises à peine bleues, ridées de niellures insensibles (Fromentin, Voy. Égypte, 1869, p.81).− [njεly:ʀ], [-e-] − 1resattest. a) ca 1150 neelüre «gravure incrustée d'émail noir dans un objet de métal précieux» (Floire et Blancheflor, éd. J.-L. Leclanche, 449), b) 1812 niellure «art de graver en nielle» (Mozin-Biber); de nieller2*; suff. -ure1*. |