| NIAISERIE, subst. fém. A. − Caractère niais de quelqu'un, de quelque chose. Le comble de la niaiserie; avoir la niaiserie de faire qqc. La fausseté des jugements de la foule, la niaiserie de ses admirations et la bêtise de ses haines (Flaub.,Éduc. sent.,1845, p.240).Pour compléter l'effigie, on pourrait placer (...) un Greuze et un Boucher d'une niaiserie délicate (Lhote,Peint. d'abord,1942, p.42): 1. ... quand il lui fallut prendre des résolutions suprêmes et se défendre contre la Convention, il [Robespierre] se montra d'une naïveté qui confine à la niaiserie.
Sorel,Réflex. violence,1908, p.146. B. − Ce qui est niais (parole, pensée, écrit, activité humaine, objet concret). Niaiserie sentimentale; dire, écrire, lire des niaiseries; niaiseries philosophiques; c'est une niaiserie; quelle niaiserie de faire telle chose! Misérable vie (...) où l'on s'occupe gravement d'une foule de niaiseries en négligeant les choses les plus essentielles (Maine de Biran,Journal,1817, p.94).Archipel de Pierre Louys: ramassis de pauvretés et de niaiseries calligraphiées, avec brusquement un article excellent (Gide,Journal,1906, p.198): 2. ... c'était une étagère chargée de bibelots enfantins, de chinoiseries insignifiantes et menues... C'était l'âme de Sidonie, cette étagère, et ses pensées toujours banales, petites, vaniteuses et vives, ressemblaient à ces niaiseries.
A. Daudet, Fromont jeune,1874, p.345. − En partic., rare. Ce qui est enfantin, facile à réaliser. Le moyen d'introduire constamment de l'eau par le petit tube est une niaiserie en mécanique (Balzac,Peau chagr.,1831, p.241). Prononc. et Orth.: [njεzʀi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1542 (Meygret [Louis Megret], Polybe, V, 40: ignorance et nyeserie ds Gdf. Compl.); 2. 1579 (Vignier, Sommaire de l'hist. des François, 39 d'apr. H. Vaganay ds Rom. Forsch. t. 32, p.111: c'est une niaiserie). Dér. de niais*; suff. -erie*. Fréq. abs. littér.: 597. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 961, b) 706; xxes.: a) 1152, b) 646. |