| NIABLE, adj. A. − Dont l'existence peut être récusée ou mise en doute. Synon. contestable; anton. indéniable.Quelles que soient les différences des habitudes mentales chez les différents peuples, l'existence de certains traits fondamentaux n'est pas niable (Vendryes, Langage, 1921, p.134).Ce qui est indéfinissable n'est pas nécessairement niable (Valéry, Variété IV, 1938, p.259). B. − Dont la vérité ou le bien-fondé peut être récusé(e) ou mis(e) en doute. Ainsi nous verrons, par exemple, que la propriété étant démontrée fausse par ses conséquences, la formule contraire, la communauté, n'est pas du tout vraie pour cela, mais qu'elle est niable en même temps et au même titre que la propriété (Proudhon, Syst. contrad. écon., t.1, 1846, p.68).Ce ne serait, en tout cas, qu'un ragot de domestique, toujours douteux, niable (Arnoux, Chiffre, 1926, p.221). − Proverbe. Tout mauvais cas est niable (Ac. 1798-1935). On peut toujours nier une faute commise ou dont on est accusé. − Il n'est pas, point niable que + prop. Il n'est pas contestable que. Il n'est pas niable, certes, que ce rendez-vous n'ait porté et ne doive encore porter des fruits précieux (Arts et litt., 1935, p.64-18): . Il n'est point niable, pourtant, qu'une science nous paraîtra toujours avoir quelque chose d'incomplet si elle ne doit pas, tôt au tard, nous aider à mieux vivre.
M. Bloch, Apol. pour hist., 1944, p.XIII. C. − Dont la valeur ou la validité peut être déniée. Il est féroce, parfois immonde et ordurier, mais son talent n'est pas niable et les Goncourt, au dîner Magny, avaient, sur ce point, raison contre Sainte-Beuve (L. Daudet, Brév. journ., 1936, p.209). Prononc. et Orth.: [njabl̥]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1662 ([Arnaud], La Logique ou art de penser, Paris, p.101). Dér. de nier*; suff. -able*. Fréq. abs. littér.: 24. |