| NEURASTHÉNIQUE, adj. et subst. I. − Subst. et adj. A. − [Correspond à neurasthénie A] Chez le neurasthénique, le sentiment d'impuissance à diriger ses idées s'accompagne de fatigue et d'un sentiment de malaise dans les appareils musculaires de l'attitude et de l'orientation (Mounier, Traité caract., 1946, p.653): . Dans la bourgeoisie actuelle, sur dix femmes qui ont achevé d'élever leurs enfants, dix hommes parvenus aux échelons supérieurs de leur carrière, on en voit neuf qui n'agissent plus que pour combler le vide effroyable de l'ennui. Ceux qui n'y réussissent pas vont grossir l'armée des neurasthéniques, clientèle de choix pour les médecins de riches.
J.-R. Bloch, Dest. du S., 1931, p.134. B. − [Correspond à neurasthénie B] (Celui, celle) qui est atteint(e) de neurasthénie. Cette enfant, si saine jusque dans ses rêveries, et qui gardait en elle un fond de sérénité rustique, se sentait mal à l'aise dans cette ville, au milieu des Parisiennes neurasthéniques et agitées (Rolland, J.-Chr., Foire, 1908, p.787). − P. métaph. C'est le printemps avec son ciel neurasthénique, ses langueurs, son avant-goût de la mort (Green, Journal, 1935, p.4). II. − Adj. [Correspond à neurasthénie A] Relatif à la neurasthénie. Trouble neurasthénique. Tant de déboires, de souffrances, (...) l'impossibilité de trouver jamais une heure de recueillement, une heure de silence, l'avaient jeté dans un état d'épuisement et d'irritation neurasthénique (Rolland, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p.1278).Le docteur, cependant, poussait MmeVerdurin à laisser jouer le pianiste, non pas qu'il crût feints les troubles que la musique lui donnait −il y reconnaissait certains états neurasthéniques −mais par cette habitude qu'ont beaucoup de médecins de faire fléchir immédiatement la sévérité de leurs prescriptions (Proust, Swann, 1913, p.206). Prononc. et Orth.: [nøʀastenik]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1880 méd. adj. (Arndt, trad. ds Lar. 19eSuppl. 1890); 1893 subst. (Durkheim, Divis. trav., p.306); 2. 1905 «qui est abattu» adj. (Rolland, J.-Chr., Adolesc., p.349); 1909 subst. (Rolland, J.-Chr., Maison, p.933). Dér. de neurasthénie*; suff. -ique*. |