| * Dans l'article "NATIF, -IVE,, adj." NATIF, -IVE, adj. A. − [En parlant d'une pers.] 1. Natif (de) + compl. de lieu.Qui est originaire de tel endroit (lieu de résidence de la famille pendant un certain temps). Moi, Eudore, fils de Lasthénès, natif de Mégalopolis en Arcadie, et chrétien, salut! (Chateaubr.,Martyrs,t.3, 1810, p.19).He'lem-Bey, c'est un fakir célèbre, natif de Rueil et prénommé Victor (Queneau,Pierrot,1942, p.37). a) Loc. pléonastique, pop., vieilli ou p. plaisant. (Être) né natif (de). Ce matelot, que vous avez pris pour un Danois, [nous dit le Concierge de la prison] est né natif de Dunkerque (Vidocq,Mém.,t.2, 1828-29, p.187).L'avoué nous donne des renseignements sur le pays, dont il est né natif, comme on dit chez nous (Sand,Prom. autour vill.,1860, p.112). b) Emploi subst. Synon. indigène, naturel.Je trouve un extrême intérêt dans mes entretiens journaliers avec les natifs [de Perse] et je suis loin d'en avoir aussi mauvaise opinion qu'on se plaît à le faire en Europe (Gobineau,Corresp.[avec Tocqueville], 1855, p.241).Il est inutile de rien espérer des autorités locales. Tous les natifs s'entendent contre nous (About,Roi mont.,1857, p.185): 1. Mes collègues m'avaient bien indiqué des adresses de natifs qui se feraient un plaisir de me montrer leur ville; mais il s'agissait exclusivement de docteurs, de professeurs, d'écrivains et je me méfiais.
Beauvoir,Mandarins,1954, p.302. 2. LING. Locuteur* natif. B. − [En parlant d'une manière d'être, d'une faculté, d'un sentiment] Que l'on possède en naissant. Synon. inné.Qualités natives; cruauté, générosité native. Vous êtes bonne, d'une bonté native, involontaire et que la froide réflexion ne peut pas vous ôter (Sand,Lélia,1833, p.19).Il se sentait spontanément à l'aise avec ces mystiques généreux, dont la révolte avait la même origine que la sienne: une native sensibilité à l'injustice (Martin du G.,Thib.,Été 14, 1936, p.33): 2. Cette distinction native du style, ces nuances délicates et fines font plaisir à étudier. On reconnaît la différence du français appris et du français de prime source. Ce dernier est bien plus aisé; le premier manque souvent de naturel.
Amiel,Journal,1866, p.74. C. − MINÉR. [En parlant d'un corps simple, notamment un métal] Qui se trouve dans le sol à l'état pur. Argent natif. Dans la région des Chilkat, au nord, on trouvait des pépites de cuivre pur. Ce cuivre natif était martelé et transformé en objets variés (Page,Dern. peuples primit.,1941, p.110).Le minerai contenant l'or à l'état natif est broyé, soit dans des batteries de pilons, soit dans de longs tubes (Guillet,Techn. métall.,1944, p.95). Prononc. et Orth.: [natif], fém. [-i:v]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. 1ertiers xiies. «originaire (d'un lieu)» [fr.-prov.] natiz nomin. masc. sing. (Albéric de Pisancon, Alexandre, 18, in Elliott Monographs, 38, p.38); 1409 (Enq., A. Sarthe, E 3, 26 ds Gdf. Compl.: Il est natif de la dite paroisse) [J. Froissart, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t.11, p.79: ou bon pays de Haynnau dont je suis natif; mais cf. éd. L. Mirot, III, 18, t.12, p.70: en la ville de Valenciennes, dont je suy de nation]; 2. 1762 «que l'on apporte en naissant» sérénité native (J.-J. Rousseau, Émile, II ds OEuvres, éd. B. Gagnebin et M. Raymond, t.4, p.420: Ses yeux ... ont au moins toute leur sérénité native; en note: Natia. J'employe ce mot dans une acception italienne faute de lui trouver un sinonime en françois. Si j'ai tort, peu importe, pourvu qu'on m'entende); 3. 1762 or, argent natif (Ac.). B. Subst. 1. 1560 natif de «personne née dans un pays déterminé» (Bonivard, Ancienne et nouvelle police de Genève, 20 d'apr. FEW t.7, p.45a); 2. spéc. 1829 «personne originaire d'un pays peu civilisé» (V. Jacquemont, Lettre à P. F. Jacquemont, 5 nov. in Corresp., t.1, p.110 ds Rey-Gagnon, Anglic.). Empr. au lat. nativus, v. naïf. A 2 est l'adaptation de l'adj. ital. natio, natia «inné, naturel» xiiies. ds DEI, issu du lat. B 2 est empr. au subst. angl. native qui, signifiant ca 1450 «celui qui est né dans la servitude», a désigné au début du xviiies. «celui qui n'est pas Européen, qui appartient à une race peu civilisée». Fréq. abs. littér.: 459. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 717, b) 785; xxes.: a) 636, b) 536. DÉR. Nativement, adv.De naissance, de nature, par l'effet de dispositions innées. Beauté contestable, créature ordinaire, dotée nativement de tous les mauvais instincts, et cependant séductrice par certains côtés (Murger,Scènes vie boh.,1851, p.273).J'ai la déplorable originalité de préférer à tout (en art de couleur et de ligne) l'ornement comme les Égyptiens, les Gothiques, les Persans l'on conçu nativement (Valéry,Corresp.[avec Gide], 1891, p.94).− [nativmɑ
̃]. − 1reattest. 1554 «de par sa nature» (Le Caron, 9b, d'apr. H. Vaganay ds R. Ét. rab. t.2, 1904, p.264), ex. isolé jusqu'à 1829 (Balzac, Chouans, p.91); de natif, suff. ment2*. − Fréq. abs. littér.: 22. BBG. −Gohin 1903, p.326. |