| NATIONALISATION, subst. fém. A. − Action de nationaliser; état de ce qui est propre à une nation, la caractérise. Une des marques de la complète nationalisation d'un dieu est l'introduction de son nom dans les noms propres d'hommes (Renan,Hist. Isr., t.1, 1887, p.198). B. − 1. Action de transférer du privé au public la propriété de certains biens ou moyens de production; résultat de cette action. Nationalisation du capital, des propriétés privées. L'autobus était à peu près complet, et le receveur désagréable. L'origine de tout cela, il faut la rechercher dans la journée de huit heures et les projets de nationalisation (Queneau,Exerc. style, 1947, p.129).Dire que tu peux remplir des colonnes et des colonnes pour réclamer des nationalisations! Travail et justice: tu crois que ça sera marrant? Et la nationalisation des bites, c'est pour quand? (Beauvoir,Mandarins, 1954, p.159). 2. ÉCON. POL. Action de transférer, en partie ou en totalité, du privé au public un secteur de l'appareil productif, du système bancaire ou financier, dont la direction est assurée par un conseil d'administration et qui est géré en fonction des intérêts de la collectivité nationale; résultat de cette action. Nationalisation des mines, de la sidérurgie, du transport public; lois de nationalisation. Marx et Engels, dans l'ordre industriel, se contentent d'abord de la nationalisation des chemins de fer: il n'y a même pas la nationalisation des mines acceptée aujourd'hui par les radicaux-socialistes (Jaurès,Ét. soc., 1901, p.xxii).La nationalisation ne saurait être réduite au seul transfert de propriété: privé ou public. Indispensable, le transfert de propriété n'est pas suffisant (...) il doit être suivi de choix, de critères de gestion et de développement de la démocratie, de telle sorte, que soient combattus la bureaucratie, l'étatisme, les gâchis et que prévale l'efficacité sociale (J.-C. Gayssot, Industrie: l'efficacitéds Économie et Politique, sept. 1981, no53, p.34): . ... pour porter l'économie française au niveau qu'exige le progrès ces sources doivent être développées dans les plus vastes proportions, (...) il y faut des dépenses et des travaux que seule la collectivité est en mesure d'accomplir, la nationalisation s'impose. Dans le même ordre d'idées, l'état se voit attribuer la direction du crédit. En effet, dès lors qu'il lui incombe de financer lui-même les investissements les plus lourds, il doit en recevoir directement les moyens. Ce sera fait par la nationalisation de la banque de France et des grands établissements de crédit.
De Gaulle,Mém. guerre, 1959, p.96. REM. Nationalisable, adj.[En parlant d'une entreprise, d'un secteur] Qui remplit les conditions pour être nationalisé. Groupe nationalisable. Dans chaque entreprise nationalisable, ce qui est à l'ordre du jour ce n'est plus la recherche de profits financiers effrénée, mais le développement de l'activité nationale et régionale, et de l'emploi et ce, de façon équilibrée et compétitive (J.-C. Gayssot, Industrie: l'efficacitéds Économie et Politique, sept. 1981, p.36). Prononc.: [nasjɔnalizasjɔ
̃]. Étymol. et Hist. 1796 (Le Néologiste Français, s.v. démoralisation ds Ranft, p.120: un vol manifeste: la nationalisation des biens des émigrés!); 1869 (G. de Molinari, J. des économistes, juin, in Le Mouv. soc., 12 ds Dub. Pol., p.351: la nationalisation du sol). Dér. de nationaliser*; suff. -(a)tion*. Fréq. abs. littér.: 30. Bbg. Dub. Pol. 1962, p.351. |