| NATAL, -ALE, adj. Relatif à la naissance. ♦ ASTROL. Thème natal. Synon. de thème de naissance*.Les sages (...) connaissent le thème natal de l'univers, et peuvent dire le domicile des planètes au moment même de la création du monde (Gautier, Rom. momie, 1858, p.308).Une renommée égale à mes malheurs; de noirs détriments qui balancent des victoires admirables. Voilà mon thème natal (Arnoux, Seigneur, 1955, p.130). A. − [Le subst. désigne un pays, une région, une ville] Où l'on est né. Maison, province, terre natale. Saint-Malo est la ville natale de Duguay-Trouin, l'un des plus grands hommes de mer qui aient paru (Chateaubr., Mém., t.1, 1848, p.44).L'amour du sol natal, de la terre française où notre race a pris la nourriture de son corps et la nourriture de son âme (Barrès, Cahiers, t.11, p.1917, p.231): J'aimais le retour à Paris, à la maison. Ah, la béatitude de retrouver l'écrin qu'est le pays natal où tout s'adapte si bien au corps, où tout est fait pour vous: la langue, la température, le paysage, la rue, la chambre, le lit, chaque bruit...
Triolet, Prem. accroc, 1945, p.331. B. − [Le subst. désigne une langue, un parler] Qui a été appris(e) dès l'enfance. Synon. maternel.Arnoux (...) zézayait des caresses en patois marseillais, son langage natal. − «Ah! brave Pichoûn, mon poulit rossignolet!» (Flaub., Éduc. sent., t.1, 1869, p.138).La voix changeante et comme voilée, où l'imperceptible accent de la langue natale n'était plus qu'une sorte de chant grave (Bernanos, Joie, 1929, p.565). C. − RELIG. CATHOL. ♦ Eau natale. Eau du baptême (qui fait naître à la vie chrétienne). (Dict. xixeet xxes.). ♦ Jour natal. Jour anniversaire de la mort d'un saint (et de la naissance à la vie éternelle) (Dict. xixeet xxes.). REM. Natalement, adv.,hapax. De naissance. Que signifiait cet isolement de l'insoucieux seigneur anglais? Subissait-il quelque attaque de spleen? − Lui, ce coeur si natalement joyeux! Impossible! (Villiers de L'I.-A., Contes cruels, 1883, p.103). Prononc. et Orth.: [natal]. Att. ds Ac. dep. 1694. ,,Le masculin n'a point de pluriel`` (Ac. 1762-1878). ,,Le pluriel natals est rare`` (Ac. 1935). ,,Nataux et surtout prénataux gagnent du terrain`` (Le Gal ds Dupré 1972). Étymol. et Hist. Av. 1514 sa maison natale (J. Lemaitre de Belges, Couronne margaritique ds
Œuvres, éd. J. Stecher, t.4, p.29); 1584 pays nataux (Du Bartas, 2eSemaine, Colonies, p.253 ds Hug.); id. natelle terre (Id., op. cit., Capitaines, p.483, ibid.). Empr. au lat. natalis adj. «de naissance, relatif à la naissance»: dies, locus natalis. Natalis dies et, par substantivation natalis «jour de la naissance, jour anniversaire» dans la lang. class., qui a désigné dans la lang. eccl., outre la Nativité du Christ (natalis Christi; v. Noël), la fête d'un martyr, d'un saint, jour anniversaire de sa mort, c'est-à-dire de sa naissance à la vie éternelle (v. Aug., Serm., 310, 9 ds Blaise Lat. chrét.: ut natales vocet pretiosas martrum mortes), de là la désignation des fêtes relig.: lat. médiév. natale «fête annuelle» viies., Sacramentaire de Gélase ds Nierm.; plur. natales «les quatre principales fêtes liturgiques» xiies. ds Nov. gloss.; d'où l'empr. a. fr. natal, subst. masc., plur. nataus 1241 ds Gdf., cf. 3equart xiiies. Jeu-parti, Jean Bretel à Lambert Ferri ds A. Långfors, Rec. gén. des jeux-partis, LII, 35, p.196. Fréq. abs. littér.: 792. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1146, b) 984; xxes.: a) 1194, b) 1144. Bbg. Gohin 1903, p.297. |