| NASSE, subst. fém. A. − Instrument de pêche qui se pose au fond de l'eau, en forme de panier cylindrique oblong, fabriqué en osier, en filet ou en fil métallique, muni d'un goulet par lequel le poisson peut entrer mais non ressortir. Nasse à goujon, à langouste; poser des nasses; pêcher à la nasse. Je voulus voir ce solitaire, qui m'offrit d'aller lever ses nasses. Et j'acceptai (Maupass., Contes et nouv., t.1, Père Judas, 1883, p.100).Supiat Gueule-de-Renard allait saisir, dans la cache où il les mettait à sécher, la sixième nasse à anguilles, lorsqu'il entendit un bruit de branches remuées (R. Bazin, Blé, 1907, p.203): 1. Les casiers et les nasses, quelles que soient leurs formes et leurs matières de fabrication, sont destinés à faire entrer le poisson dans un piège fermé d'où il ne pourra plus sortir. Dans notre pays on distingue les nasses (paniers cylindriques en jonc ou en fil métallique), qui comportent une ou deux ouvertures en entonnoir, et les casiers...
Boyer, Pêches mar., 1967, p.47. − P. anal. 1. Filet servant à la capture des oiseaux. La nasse pour prendre les oiseaux se place auprès d'un buisson, autour duquel on aura semé du grain (Baudr.Chasses1834). 2. Panier ou cage d'un usage quelconque. Beppo sollicitait l'attention du passant au moyen d'un criquet blotti sous une pincée d'herbe dans une petite nasse de jonc (Gide, Caves, 1914, p.682): 2. Au plafond, un noir réseau de poutres magnifiquement enfumées, auxquelles pendent toutes sortes de choses joyeuses, des paniers, des lampes, un garde-manger, et au centre une large nasse à claire-voie où s'étalent de vastes trapèzes de lard.
Hugo, Rhin, 1842, p.29. B. − Au fig. Situation fâcheuse, embarrassante; piège, traquenard. Il emprunte à droite et à gauche; et quand il faudra payer à la fin, il se sauvera en Angleterre, et nous laissera dans la nasse. Je vous le prédis, ça ne peut pas tourner autrement (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t.1, 1870, p.102).Ce ne fut pas Christophe qui fut pris dans la nasse parisienne, ce fut Olivier (Rolland, J.-Chr., Amies, 1910, p.1102). − Familier ♦ Être dans la nasse. Être dans l'embarras, être dans le pétrin (fam.). Nous redeviendrions amis comme autrefois; et puisque tu es dans la nasse, eh bien! on t'en tirera (A. Daudet, Nabab, 1877, p.117). ♦ Tomber dans la nasse. ,,Tomber dans le piège`` (Ac. 1935). Prononc. et Orth.: [nas], [nɑ:s]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1194-97 (Hélinant, Vers de la mort, XX, 9 ds T.-L.: Mors [...] Tu as tramail et roiz et nasse Por devant le haut homme tendre); ca 1200 fig. metre en sa nasse (Godefroy de Bouillon, 54, ibid.); 1216 këus en la nasse (Guillaume Le Clerc, Fergus, 161, 28, ibid.). Du lat. nassa «nasse de pêcheur», au fig. «difficulté, mauvais pas». Fréq. abs. littér.: 66. Bbg. Delb. Matér. 1880, p.210. _ Sain. Sources t.2 1972 [1925] p.149, 164. |