| NASEAU, subst. masc. A. − Orifice externe des narines des animaux, notamment du cheval, par lequel ils respirent et exerçent leur odorat. La respiration est courte, haletante. On remarque des naseaux dilatés et un faciès anxieux (Garcin, Guide vétér., 1944, p.95): 1. Il ramena trois fois à l'éperon, à la cravache, et quand la bête se bloquait, il la châtiait rudement. À la troisième reprise, De Scève empoigna sa cravache par le bout et écrasa les naseaux, un geste de charretier!... Dans un concours hippique, la foule l'eût injurié, en criant: «Assez!»
Vercel, Cap. Conan, 1934, p.184. SYNT. Naseaux brûlants, fumants, humides, écumants, ouverts; larges, longs, puissants naseaux; fendre, frapper les naseaux; expirer, prendre les naseaux; les naseaux fument, frémissent, saignent. B. − P. anal et p. plaisant. [En parlant de pers.] [Dufferein-Chautel] lance machinalement de longs jets de fumée par les narines, − j'allais dire les naseaux (Colette, Vagab., 1910, p.163): 2. Un jour, je fus convoqué par mon marchand de dessins, et, au lieu d'approcher, dès mon entrée en sa boutique, ce carton que l'on suspend, céleste avoine, aux naseaux des notaires ou des boursiers qui ont dételé une heure pour chasser les Pillement, il me poussa vers trois dessins posés à plat sur un tréteau, ainsi qu'on pousse un enfant, sur une montagne suisse, vers la table protégée de verre qui explique le paysage et indique les cimes.
Giraudoux, Siegfried et Lim., 1922, p.18. ♦ Déboucher ses naseaux. ,,Étudier le terrain. Mot à mot: renifler, ouvrir ses narines`` (Larch. Suppl. 1889, p.79). Débouche tes naseaux pour éventer une souricière (Griso, [18] 80) (Larch. Suppl.1889,p.79). ♦ Vieilli. Fendeur de naseaux (le plus souvent au plur.). Fanfaron. Trois greluchons apparurent avec des airs de fendeurs de naseaux (Queneau, Pierrot, 1942, p.26). Prononc. et Orth.: [nazo], [nɑ-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Fér. 1768: nazeau. Étymol. et Hist. 1520 naseaulx «narines (de l'homme)» (G. Michel, trad. Suétone, V, 181 rods Hug.); 1573 naseaux «id. (de l'animal)» ici, d'un taureau (R. Garnier, Hippolyte, 2033 ds Tragédies, éd. W. Foerster, t.2, p.70). Dér. de nez*; suff. -eau*. Fréq. abs. littér.: 237. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 348, b) 365; xxes.: a) 353, b) 302. |