| NAGEUR, -EUSE, subst. et adj. I. − Substantif A. − [Correspond à nager I A] MAR., SPORTS (aviron). Personne maniant les rames, les avirons. Les nageurs (...) doivent être à la fois des athlètes complets (...), des êtres souples ayant le sens de l'équilibre, et de véritables machines à obéir, toute initiative individuelle, même dans le sens de l'effort, étant exclue (J.-A. Foex, J. Merrien, Le Monde merveilleux des sports de l'eau, Paris, Hachette, 1968, p.110). ♦ Nageur d'avant. Brigadier. V. ce mot B 1.Nageur d'arrière. Chef de Nage (d'apr. J. Merrien, Dict. de la mer, Paris, R. Laffont, 1958; ds dict. xxes.). B. − [Correspond à nager I B] 1. Être humain ou animal qui nage ou qui sait nager. Bon, excellent, piètre nageur; nageur débutant, intrépide. Elle saisissait sa félicité comme un nageur saisit la branche de saule pour se tirer du fleuve et se reposer sur la rive (Balzac, E. Grandet, 1834, p.170).Elle avait un costume de grande nageuse, fait d'une seule pièce, serré à la taille par une ceinture et découvrant les hanches (Zola, Joie de vivre, 1884, p.870).Bons nageurs et bons grimpeurs les gnous s'écrasent malgré tout de l'autre côté du fleuve (Mara au Kenya) dans un passage trop étroit (Géo, août 1982, p.47).V. forme ex. 7: −. La plage s'étalait devant eux, avec ses milliers d'enfants et de mamans, et les bonnets clairs des nageurs, sur le bleu de la mer.
Simenon, Vac. Maigret, 1948, p.45. − En appos. C'est comme si l'on retirait à l'apprenti nageur sa ceinture de liège (Sauss.1916, p.55). ♦ Au masc. Maître(-)nageur. Je faisais avec des amis ce qu'on appelle une pleine eau, à l'école de natation, et nous étions suivis par un bateau où se tenaient deux maîtres nageurs (Musset, Confess. enf. s., 1836, p.316).Maître nageur sauveteur. La possession du diplôme de maître nageur sauveteur institué par l'arrêté susvisé du 31 juillet 1951 confère à ses titulaires le droit d'enseigner la natation et d'assurer la surveillance des baignades sous réserve des dispositions des articles 2, 3 et 4, ci-dessous (Journal officiel, 23 avr. 1958, art.1, p.3909). − MAR. Nageur de combat. Synon. de homme-grenouille. (Ds Lar. encyclop.). − P. anal., fam. Personne qui sait se tirer d'affaires en toutes circonstances. François avait monté l'affaire. Il savait bien que Jules présenterait mille compliments de lui, répéterait que, sans lui, il serait en train de bouffer les pissenlits par la racine, ou de donner à manger aux crabes, et le nommerait un fieffé débrouillard, un fieffé nageur (Quéffelec, Recteur, 1944, p.169).V. nager I B savoir nager. 2. Sportif (sportive) qui participe à des compétitions de natation. Un nageur est-allemand (...) qui a participé à Rome au trophée international de natation des Sept-Collines, est volontairement resté en Italie, a-t-on appris hier à la fédération italienne de natation (L'Est Républicain, 17 mai 1984, p.26, col. 8). 3. P. méton. Maillot nageur ou p. ell. nageur. Maillot de bain une pièce adapté à la natation. Un vrai nageur boutonné sur l'épaule (Madame Figaro, 12 mai 1984, p.130). C. − [Correspond à nager I C] BRASS. ,,Vase en tôle étamée rempli de glace, qu'on laisse surnager dans la cuve à fermentation de la bière`` (Duval 1959). Pour régler la température pendant la fermentation [de la bière] on emploie les nageurs ou les réfrigérants (Boullanger, Malt., brass., 1934, p.476). II. − Adj. [En parlant d'un animal] Qui nage ou qui est conformé pour la nage. Décapodes, insectes, oiseaux, reptiles nageurs. Des avirons longs et minces comme les pattes d'une araignée nageuse (Mille, Barnavaux, 1908, p.300).Les Vertébrés (...) forment une série ramifiée, qui a évolués parallèlement à celle des Poissons ou Vertébrés nageurs (Ed. Perrier, Zool., t.3, 1925, p.2727). − P. anal., PÊCHE. Poisson nageur. ,,Leurre pour la pêche des Carnassiers`` (Lar. encyclop.). − Emploi subst. masc. C'est à la terre que les êtres vivants attachent leur destin: le volatile vient y faire son nid, et le nageur vient frayer sur ses rivages (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p.246).Le genre si riche des plongeons, dans ses espèces très-diverses, relie les voiliers aux nageurs (Michelet, Oiseau, 1856, p.42).Les voiliers, avec leurs membranes de chauve-souris ou leurs plumes d'oiseaux (...), les nageurs, aussi effilés que des dauphins (Teilhard de Ch., Phénom. hum., 1955, p.138). Prononc. et Orth.: [naʒoe:ʀ], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1174-87 «rameur» (Chrétien de Troyes, Perceval, éd. F. Lecoy, 8887); 2. 1200 «marin, navigateur» (Chevalier au cygne, 115 ds T.-L.). B.1. Ca 1350 subst. masc. «celui qui sait nager» (Gloss. Bibl. nat. lat. 7692, 5521 ds Roques t.1, p.403: natator, nagour); xves. fém. nageresse (Gloss. lat.-fr., ms. Montpellier H 110, fol. 189 vods Gdf.); 1690 nageuse (Fur.); 2. 1768 adj. «conformé pour la nage» serpent nageur «coluber natrix» (Valm. t.4, p.195); 3. 1876 subst. «[dans les brasseries] flotteur» (R. Deux-Mondes, 15 nov., 3epériode, t.18, p.436). Dér. de nager*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér.: 254. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 313, b) 452; xxes.: a) 332, b) 370. Bbg. Quem. DDL t.16. |