| NABOT, -OTE, subst. Péj. Personne de très petite taille et mal conformée. Synon. avorton.Chaque demi-heure, passait derrière nous [à la Faculté] un nabot triste et enchifrené (L. Daudet,Morticoles,1894, p.174).Le maître s'arrêta et le nabot gras aux mollets en allumettes (...) l'imita aussitôt (Arnoux,Zulma,1960, p.91).♦ Rare au fém. Le vieux coquin avait fait entrer à l'atelier sa maîtresse, une ignoble nabote, grêlée comme la Hollande (Huysmans,Soeurs Vatard,1879, p.85).Une pauvre nabote au visage huileux, se lamente (Gide,Journal,1914, p.438). − Emploi adj. Le vieux lardon se trémousse alors tout autour de la barrière... Il voulait regarder par-dessus... Il était nabot... Il voyait pas bien (Céline,Mort à crédit,1936, p.298).Il reste entravé dans la croissance de ses membres inférieurs, infirme, nabot, inapte aux sports, et grotesque, au surplus (Huyghe,Dialog. avec visible,1955, p.254). Prononc. et Orth.: [nabo], fém. [-ɔt]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1549 subst. masc. nabot (Est.); 1611 subst. fém. nabote (Cotgr.); 1653 adj. nabot (Scarron, Dom Japhet d'Arménie, IV, 3 ds
Œuvres, éd. Amsterdam, 1737, t.7, p.163). Prob. forme dénasalisée de nain bot, nimbot (Est. 1549), nambot (1597, G. Bouchet ds Hug.), comp. de nain* subst. et de bot1* désignant des objets ou des êtres de petite taille: a. fr. bot «nabot» (ca 1170, Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 1020, v. gloss. s.v.; très rare; cf. liég. bota «petite femme»; vaud. boté «petit bout d'homme», vaud. et fribourgeois botasõ «enfant de petite taille» ds FEW t.15, 2 p.39b). Fréq. abs. littér.: 37. Bbg. Joret (Ch.). Nabot. Romania. 1880, t.9, pp.435-436. _ Sain. Sources t.1 1972 [1925] p.101; t.2 1972 [1925] p.85, 295, 298. |