| MÉTÉORE, subst. masc. A. − GÉOPHYS. Phénomène, perceptible dans l'atmosphère ou à la surface du globe, qui peut consister en une manifestation aqueuse, gazeuse, électrique ou optique. Météore électrique, igné. Des météores, comme neige, grêle, pluie, tonnerre, ouragans, trombes marines ou terrestres (Voy. La Pérouse,t. 1, 1797, p. 186).Les vents, appelés météores aériens, sont les résultats de la situation thermométrique (...) les nuages appelés aussi météores aqueux sont des conséquences du régime des vents (Tscheuschner,Prévis. temps,1919, p. 4).V. boréal B 1 ex. du même aut., ibid.: 1. L'intérêt que présentent les météores est multiple : la plupart sont des éléments de ce que l'on nomme «le temps»; leur étude a permis aussi de mieux connaître les propriétés de l'atmosphère, en particulier ses couches supérieures, ainsi que celle de phénomènes physiques comme l'électricité ou la lumière.
Encyclop. univ.t. 101971, p. 993. B. − 1. ASTROPHYS. Corps solide qui se consume en traversant l'atmosphère; traînée incandescente laissée par le passage de ce corps. Synon. étoile filante (cour.).Les vois-tu bien les innombrables feux du ciel? Constellations, planètes, météores, astres lointains, étoiles d'un jour (Flaub.,Tentation,1849, p. 418).Hier nous avons eu un très beau météore, qui ressemblait à un paquet d'étoiles très brillantes en forme de boule (Mérimée,Lettres ctessede Boigne,1865, p. 248).En 1848 (...) [Mayer] explique l'incandescence des météores par une perte d'énergie cinétique dans l'atmosphère (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 1, 1961, p. 275). Rem. L'emploi de météore comme synon. de météorite est déconseillé par Sc. 1962 et Astron. 1973. − Loc. verb. fig., vieilli et littér. Briller, passer comme un météore. De façon fulgurante. Panizzi (...) a passé à travers Paris comme un météore, en route pour Parme et Modène (Mérimée,Lettres E. Ellice ds R. Universelle, 1859, p. 515). 2. − P. anal., vieilli et littér. Celui ou ce qui éblouit de façon vive mais passagère. Le succès n'est qu'un météore qui ne vivifie rien sur son passage (Constant,Esprit conquête,1813, p. 166).Il est dans le caractère français de s'enthousiasmer, de se colérer, de se passionner pour le météore du moment (Balzac,E. Grandet,1834, p. 145): 2. En général, tous les gouvernements démocratiques ne sont que des météores passagers, dont le brillant exclut la durée.
J. de Maistre,Souveraineté,1821, p. 495. REM. Météoro-, élém. de compos.Élém. représentant météore, entrant dans la constr. de qq. adj. ou subst. de la lang. sc. (méd. et météor.). a) Météorognosie, subst. fém.(-gnosie du gr. γ
ν
ω
σ
ι
ς «connaissance»), météor. ,,Partie de la météorologie ayant pour objet l'étude des influences exercées au sein de l'atmosphère par les différents météores`` (Villen. 1974; ds dict. xixes.). b) Météorographe, subst. masc.,météor. Appareil permettant d'enregistrer simultanément les variations de plusieurs phénomènes atmosphériques. Il a été lancé à l'Observatoire Constantin [en Russie] (...) des cerfs-volants munis de météorographes (Marchis,Nav. aér.,1904, p. 546). c) Météorolabile, adj.,méd. Qui est particulièrement sensible aux variations atmosphériques (d'apr. Méd. Biol. t. 2 1971). d) Météoropathologie, subst. fém.,méd. ,,Étude des rapports entre les conditions et phénomènes météorologiques et la pathologie humaine ou animale`` (Méd. Biol. t. 2 1971). e) Météoroscope, subst. masc.,météor. Instrument météorologique. (Dict. xixes.). Prononc. et Orth.: [meteɔ:ʀ]. Ac. 1694, 1718: meteore, dep. 1740: mété-. Étymol. et Hist. Ca 1270 metheores «phénomène qui se passe dans l'atmosphère» (Mahieu Le Vilain, Météorologiques d'Arist., ms. Bruxelles 11200 ds Notices et extr. des mss de la B.N., t. 31, 1repart., p. 2); 1585 (Isaac Habert, Les trois livres des meteores, Titre ds Gdf. Compl.); 1671 Meteore Ignée «phénomène céleste lumineux» (Pomey). Empr. au gr.
μ
ε
τ
ε
́
ω
ρ
α «phénomènes ou corps célestes» plur. neutre de l'adj. μ
ε
τ
ε
́
ω
ρ
ο
ς «qui est en l'air». Fréq. abs. littér.: 181. |