| MÉTROPOLITAIN2, -AINE, subst. masc. et adj.,MÉTRO, subst. masc. A. − Chemin de fer métropolitain (vx); p. ell. métropolitain (lang. officielle admin.) et par apocope métro. Réseau de chemin de fer électrique, totalement ou en majeure partie souterrain, desservant différents points d'une grande ville (notamment une capitale) ou d'une grande agglomération urbaine. Compagnie du Métropolitain, réseau métropolitain. La rue (...) présente sur un de ses côtés une tranchée à découvert pour les tramways et chemins de fer métropolitains (Verne, 500 millions, 1879, p.161).L'une des premières stations du Métropolitain, du côté de la porte Maillot (Mille, Barnavaux, 1908, p.151). B. − Abrév. cour. métro. Métro de Paris, de Lyon, de Marseille; bouche, entrée, sortie, correspondance, ligne, rame, galerie, portillon de/du métro; carte, ticket (moins souvent billet) de métro; extension, travaux du métro; prendre le métro. Ce monde du métro, employés ou voyageurs habitués des banquettes dans les stations ou mendigots et clochards hantant les galeries (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p.389): 1. ... comment va-t-on à Auteuil? Par le métro, évidemment, ne serait-ce que pour découvrir ce curieux moyen de locomotion souterraine. Mais par quelle ligne? Je me renseigne, j'erre un peu dans un dédale de couloirs blancs comme une crémerie.
H. Bazin, Vipère, 1948, p.206. ♦ Métro, boulot, dodo. V. boulot2A et dodo B 2 loc. − P. méton. 1. [En parlant de pers. phys. ou morales] Administration, société assurant et gérant l'exploitation de ce réseau ferré. Travailler au métro; panne, grève du métro; conducteur, contrôleur de métro; employé, poinçonneur de/du métro. Les photos dédicacées de ses amis: Gaston et Julien dans leur uniforme du métro (Dabit, Hôtel Nord, 1929, p.219).Elle devait faire un stage, dans n'importe quelle station, les places de fond étant très recherchées, m'expliqua-t-on à la direction du personnel du Métro (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p.389). 2. [En parlant d'une partie de ce réseau] a) Ligne, voie ferrée de ce réseau. Métro aérien, souterrain; chantiers du métro. Tendre l'oreille pour suivre au bruit le tracé des métros (Giraudoux, Siegfried et Lim., 1922, p.117): 2. Le même 3 octobre, une partie de la cour de la caserne de la Cité s'était éboulée dans la galerie en construction du Métro Châtelet-Porte d'Orléans...
Romains, Hommes bonne vol., 1932, p.30. b) Station de ce chemin de fer (souvent suivi du nom propre de la station). J'ai quatre minutes pour gagner mon métro (Martin du G., Thib., Belle sais., 1923, p.824).Les pas des Montmartrois qui coulent de toute la Butte vers le métro «Abbesses» font une rumeur de cascade (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p.86): 3. Elle débarquait au métro des Champs-Élysées, la station à cette heure aussi la plus select, presque réservée aux maçons et aux plâtriers dont elle portait parfois le plâtre sur sa robe, son seul fard.
Giraudoux, Bella, 1926, p.31. − Ensemble des galeries, couloirs, quais souterrains qui constituent une station. C'était l'heure où les ateliers de nouveau se remplissent et le métro absorbait et vomissait des fourmis à tête d'homme (Mauriac, Myst. Frontenac, 1933, p.274).Le café fait l'angle du boulevard Saint-Germain et de la rue de Solférino, le Métro a deux sorties, de chaque côté du boulevard, à cinquante mètres en amont du carrefour (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p.254). c) Chacune des rames circulant sur ce réseau ferré ou sur une ligne de ce réseau. On entend, de loin, le métro passer sur le viaduc dont les piliers se perdent dans l'ombre (Dabit, Hôtel Nord, 1929, p.95).Vers le soir, entre deux métros, il entendit les martinets crier (Mauriac, Myst. Frontenac, 1933, p.246): 4. New-York est une ville qui ne s'arrête, ne se détend jamais. Les métros, les tramways y courent de haut en bas toute la nuit, vingt-quatre heures par jour... On s'endort au grondement du chemin de fer aérien et l'on se réveille au même bruit...
Morand, New-York, 1930, p.277. ♦ Le premier métro. Le premier train, la première rame de la journée (sur une ligne). Le dernier métro. Le dernier train de la soirée avant la fermeture. Attraper, manquer le dernier métro. Quelquefois, celui-ci [un camarade] rate le dernier métro et Lecouvreur lui permet de rester coucher chez son ami (Dabit, Hôtel Nord, 1929, p.218). d) Voiture d'une rame du chemin de fer métropolitain. Dans un métro surpeuplé je soulignais les fragments de Novalis qui me frappaient le plus (Du Bos, Journal, 1923, p.358).Dans le métro, les gens la regardaient: la tristesse se voit sur vous comme un vêtement (Montherl., J. filles, 1936, p.985). Prononc. et Orth.: [metʀ
ɔpɔlitε
̃], fém. [-εn]; [metʀ
ο]. Étymol. et Hist. 1. 1294 adj. «qui a un siège archiépiscopal» Chités metropolitaine (Mir. St Éloi, éd. Peigné-Delacourt, p.86b); 1465 esglise metropolitaine (Lettre de Louis XI, 14 septembre ds Ordonnances des rois de France, t. 16, p.350); xives. subst. maistre politan, (Chron. de Terre-Sainte ds Geste des Chiprois, éd. G. Raynaud, p.19, 73); 1759 métropolitain «dignitaire de l'Église orthodoxe» (Voltaire, Hist. de l'Empire de Russie, I, 67); 2. 1488 adj. metropolitain «qui a le caractère d'une capitale» (La Mer des hystoir., t. II, fo46c ds Gdf. Compl.), rare; à nouv. 1868 (Littré); spéc. a) 1873 chemin de fer métropolitain (Année scientifique et industrielle, p.324); 1874 subst. Métropolitain (ibid., p.177); p.abrév. métro 1891 (Charivari, 12 juill., p.2); b) 1873 police métropolitaine (Verne, loc. cit.); 3. 1777 «relatif à la métropole (p. oppos. aux colonies)» (Beaumarchais à Vergennes, 4 février, II, p.315 ds Proscwitz, p.266). Empr. au b. lat. metropolitanus comme adj. «d'une capitale» (ives. ds TLL s.v. 896, 16), «d'une cité ecclésiastique» (av. 553, ibid., 898, 28), «d'un évêque» (av. 430 ds Blaise Lat. chrét.), comme subst. «l'évêque métropolitain» (av. 420 ibid.), dér. de metropolis, v. métropole. Métropolitain «chemin de fer urbain», dont les deux attest. citées appartiennent à un cont. anglo-amér., sont peut-être empr. à l'angl. metropolitan att. comme adj. dès 1867 ds NED Suppl.2(cf. J. Rey-Debove ds Cah. Lexicol. no5, 1964, pp.105-106; v. aussi Rey-Gagnon Anglic.), de même que police métropolitaine att. en angl. metropolitan police dès 1838 ds NED, s.v. police. Fréq. abs. littér. Métro: 353. Métropolitain1 et 2: 127. Fréq. rel. littér. Métro: xixes.: a), b) néant; xxes.: a) 77, b) 1454. Bbg. Kant (S.). L'Opinion devant un prob. technol. Thèse, Nanterre, 1979, pp.124-131; p.147, 160, 189. − Quem. DDL t.23., s.v. métropoli. |