| MÉTATHÈSE, subst. fém. A. − LING. Interversion de phonèmes contigus ou non, à l'intérieur d'un mot. Il y a métathèse dans la forme populaire espagnole flaire pour fraile «moine» (B. Malmberg, Phonét., Paris, P.U.F., 1962, p. 72).La métathèse est l'un des traits les plus caractéristiques du picard moderne (Ch.-T. Gossen, Gramm. de l'anc. picard, Paris, Klincksieck, 1976, p. 114). B. − MÉD. ,,Déplacement intentionnel d'un corps ou d'une substance, d'une région de l'organisme où ils sont nuisibles, dans une autre où ils ne le seront plus ou le seront moins`` (Méd. Biol. t. 2 1971). L'opération de la cataracte par abaissement est une métathèse (Littré). C. − LOG. KANTIENNE. ,,Transposition des termes d'un jugement qui sert à déduire un autre par voie de raisonnement immédiat`` (Littré) Prononc. et Orth.: [metatε:z]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1587 gramm. d'apr. FEW t. 6, 2, p. 58a; 1606 metathese (Nicot, s.v. bergier); 2. 1747 méd. (James, Dict. universel de méd., s.v. Metathesis); 3. 1840 philos. (Ac. Compl. 1842). Empr. au b. lat. des grammairiens metathesis (ives.), également «transposition des termes» (début ives.), du gr. μ
ε
τ
α
́
θ
ε
σ
ι
ς «transposition de deux lettres» et «transposition de termes», au propre «transposition» d'où «transport» et «changement», dér. de μ
ε
τ
α
τ
ι
́
θ
η
μ
ι «changer de place», formé de μ
ε
τ
α
́, v. mét(a)- et τ
ι
́
θ
η
μ
ι «mettre, poser» ( θ
ε
́
σ
ι
ς «action de placer»); cf. la forme m. fr. methatesis «changement de terme» (Fabri, Art de pleine rhetorique, livre II, fo48 vo). Au sens 2 l'angl. metathesis est att. dep. 1696 ds NED. |