| MÉNINGE, subst. fém. A. − ANAT. Chacune des trois membranes superposées qui enveloppent l'encéphale et la moelle épinière. Méninges crâniennes, rachidiennes. Le trou occipital (...) par lequel s'engagent: la moelle allongée et ses méninges (G. Gérard,Anat. hum.,1912, p. 46).On distingue de dehors en dedans: la méninge dure (dure-mère), (...) la méninge molle (...), constituée d'un feuillet pariétal, l'arachnoïde (...) et d'un feuillet viscéral, la pie-mère, (...) entre ces deux feuillets circule le liquide céphalorachidien (Méd. Flamm.1975).V. arachnoïde ex. 3, artériotomie ex. B. − Fam., au plur. Cerveau; intelligence. La tante ressemble à une imbécile. Jamais idées plus plates et dévotion plus étroite ne se sont logées dans les méninges d'une vieille fille (Feuillet,Morte,1886, p. 55).Ça ne doit pas beaucoup vous développer les méninges de conduire comme ça tous les jours cette espèce de boîte à sardines cahotante (Aragon,Beaux quart.,1936, p. 72).Dans ses méninges les échos d'une absurde obscène musique résonnent encore (Prévert,Paroles,1946, p. 251). − Loc. fam. Se casser, se fatiguer, se retourner, se torturer, se triturer les méninges. Vous ne voulez tout de même pas qu'on aille tout nus par les rues? dit Jacques, qui ne s'écartela point les méninges pour trouver une objection plus neuve (Miomandre,Écrit sur eau,1908, p. 199). Prononc. et Orth.: [menε
̃:ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. a) Ca 1370 miringue «chacune des membranes qui enveloppent le cerveau» (Chauliac, La Grande Chirurgie ds Sigurs, p. 66); 1478 méninge (Id., Le Livre appelé Guidon de la practique en cyrurgie, ibid.); b) 1860 plur. «cerveau, esprit» (Sainte-Beuve, Chateaubr., t.1, p.264); 1908 s'écarteler les méninges (Miomandre, loc. cit.); 1936 y a pas de quoi se casser les méninges! (Céline, Mort à crédit, p. 520). Empr. au lat. méd. de basse époque meninga (du gr. μ
η
̃
ν
ι
γ
ξ, -ι
γ
γ
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ς «membrane très fine, méninge»). Fréq. abs. littér.: 19. DÉR. 1. Méningé, -ée, adj.Relatif aux méninges. a) [D'un point de vue anat.] Cellules, enveloppes, espaces méningé(e)s. Dans les interventions abdominales, on a utilisé une anesthésie rachidienne en injectant, par ponction lombaire, un dérivé de la cocaïne dans le sac méningé qui entoure la moelle épinière et l'origine des nerfs auxquels elle donne naissance (Bariéty, Coury,Hist. méd.,1963, p. 780).En partic. Artères méningées. Branches de l'artère maxillaire interne irriguant en particulier la dure-mère et se ramifiant dans celle-ci. Crochet à artère méningée, du DrTh. de Martel (Catal. instrum. chir. (Collin), 1933, p. 420).Elliptiquement. La méningée moyenne et la petite méningée, branches de la maxillaire interne se subdivisent en un nombre considérable de rameaux dans l'étage moyen (G.Gérard,Anat. hum.,1912, p. 377).b) [D'un point de vue physiol.] Épisode, pathologie méningé(e); raideur, tumeur méningée. Une fièvre élevée doit toujours faire penser à la possibilité d'une pneumonie malgré l'intensité des réactions d'ordre méningé (P. Ménétrier, M. Stévenin dsNouv. Traité Méd.fasc. 1 1926, p. 298).L'état s'aggrave d'heure en heure. Ce matin, phénomènes méningés (Martin du G.,Thib.,Consult., 1928, p.1067).En partic. Hémorragie méningée. L'hémorragie méningée de l'adulte peut se présenter sous forme d'une hémorragie sous-arachnoïdienne ou sous forme sus-arachnoïdienne (Quillet Méd.1965, p. 357).Réaction méningée. Synon. de méningisme (rem. s.v. méningite).Syndrôme méningé. ,,Ensemble des troubles liés aux atteintes diffuses des méninges, quelle qu'en soit l'étiologie, qui regroupe des signes cliniques (céphalée, vomissement, constipation, raideur méningée) et des modifications de la composition du liquide céphalo-rachidien`` (Méd. Flamm. 1975). −[menε
̃
ʒe]. − 1resattest. a) 1803 «relatif aux méninges» (Boiste), b)1949 syndrome méningé (Garnier-Del.); de méninge, suff. -é*; cf.1765 méningée subst. fém. «artère qui se distribue à la dure-mère» (Encyclop.). 2. Méningiome, subst. masc.Tumeur des méninges, relativement bénigne, se développant très lentement et entraînant une compression du cerveau. Les méningiomes intracrâniens sont généralement mis en évidence par l'artériographie (Lar. Méd.t. 21972).−[menε
̃
ʒjo:m]. − 1reattest. 1929 (Roussy ds Nouv. Traité Méd. fasc.5, 2, p. 273 et 310); dér. sav. de méninge, suff. -iome*; cf. l'angl. meningioma att. dès 1922 (NED Suppl.2). BBG. − Quem. DDL t. 18 (s.v. méningé); 14 (s.v. méningiome). |