| * Dans l'article "MÉMÈRE,, subst. fém." MÉMÈRE, subst. fém. A. − Fam. [Dans le lang. des enfants et dans celui des adultes] Grand-mère. Pauvre mère, dit le tonnelier, tu ne sais pas combien je t'aime. Et toi, ma fille! il la serra, l'embrassa. Oh! comme c'est bon d'embrasser sa fille après une brouille! ma fifille! tiens, vois-tu, mémère, nous ne faisons qu'un maintenant (Balzac, E. Grandet, 1834, p.216). B. − Fam., péj. Femme d'un certain âge et de forte corpulence. La patronne vaut le déplacement, une grosse mémère à bigoudis avec des bas roulés sur les chevilles (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p.218). − Emploi adj. Quand elle se rengorge, elle fait déjà un peu mémère (Colette, J. de Carneilhan, 1941, p.188). − P. iron., loc. [Utilisé pour ridiculiser une tendresse exagérée portée à une pers. ou, surtout, à un animal] À sa mémère: . Est-ce que tu te rends compte, Blaise, à bord d'un Curtiss qui fait du 500 à l'heure! C'est tout de même autre chose que de rouler sur une route goudronnée, dans sa tuture, avec le chien-chien à sa mémère.
Cendrars, Lotiss. ciel, 1949, p.31. C. − Région. (Canada). Commère. Marcel: C'est Ragot Potin, le chroniqueur sportif du Balcon Star... Il se sauve... Phil: Désespoir! La pire mémère de la galerie sportive... Rattrape-moi le, Rita, pis enferme-moi le jusqu'à nouvel ordre (J.Barbeau, La Coupe Stainless,Montréal, Leméac, 1974, p.40 ds Richesses Québec 1982). REM. 1. Mémé, subst. fém.[Correspond à supra A] . Je vous embrasse bien tendrement avec la chère petite Camille que je vois d'ici, heureuse, gaie, causant avec ses petits poulets et pensant quelquefois à mémé et pépé (Pasteur, Corresp., 1884, p.423).Nous avons passé devant sainte Clotilde. «Laissez-moi entrer là», m'a-t-elle dit, «je ne retrouve un peu de force qu'en priant». Elle m'avait déjà confié son retour à la foi de sa «mémé» comme elle dit enfantinement, et je ne m'en étais pas étonné (Bourget, Actes suivent, 1926, p.164). 2. Mémérage, subst. masc.,région. (Canada). Commérage. Comprends-tu, el monde autour avait beau prendre c'tes mémérages-là avec un grain de sel... (A. Ricard, La Gloire des filles à Magloire, Montréal, Leméac, 1975, p.91 ds Richesses Québéc 1982). 3. Mémérer, verbe intrans.,région. (Canada). Bavarder, potiner. (Ds Fichier TLFQ). Prononc.: [memε:ʀ] et [mε-]. Étymol. et Hist. 1834 mémère «femme d'un certain âge» ici équivalent de «mère» (Balzac, loc. cit.); 1842 «grand-mère» (Abbé Pétin, Curé de St Nabord, Dict. patois fr.); 1881 fam. «grosse femme d'un certain âge» (Huysmans, En mén., p.39). Redoublement hypocoristique de la 1resyllabe de mère*. Fréq. abs. littér.: 21. Bbg. Quem. DDL t. 1. _ Pauli 1921, p.27. |