| MÉGALOMANE, adj. Qui est atteint de mégalomanie. A. − PATHOL. [Correspond à mégalomanie A] Toute une gamme d'états intermédiaires existe entre le vrai délirant mégalomane et l'homme simplement orgueilleux et vaniteux (Pt Lar. Méd.1976, s.v. mégalomanie). − Emploi subst. Du surhomme il [l'homme qui affirme que «si Dieu n'existe pas, je suis Dieu»] n'a que la logique et l'idée fixe, de l'homme tout le registre. C'est lui cependant qui parle tranquillement de sa divinité. Il n'est pas fou (...). Ce n'est donc pas une illusion de mégalomane qui l'agite (Camus,Sisyphe, 1942, p.145). B. − [Correspond à mégalomanie B] Hitler avait subi la contagion prussienne par laquelle les Allemands avaient perdu leur quiète bourgeoisie pour devenir militaires et mégalomanes (La Varende,Tourmente, 1948, p.130).L'homme orgueilleux, vaniteux, plein de lui-même, mégalomane (Divin.1964, p.221). − [P. méton.]: −. On n'y tient pas à sa vérité. Dans cette abondance soudaine d'agréments le bon délire mégalomane vous prend comme un rien. Je me mis à divaguer à mon tour (...). On s'en sort des humiliations quotidiennes en essayant comme Robinson de se mettre à l'unisson des gens riches, par les mensonges, ces monnaies du pauvre.
Céline,Voyage, 1932, p.498. − [En parlant d'une collectivité] Longtemps encore nous verrons des constructeurs de musées se complaire aux façades emphatiques, aux escaliers extravagants et, qui pis est, réussir à faire approuver leurs plans et leurs devis par des municipalités incompétentes ou mégalomanes (Réau,Archives, bibl., musées, 1909, p.9).Bologne, la ville paradoxale des tours penchées, la ville mégalomane et monumentale qui, placée à mi-chemin de Florence et de Venise, semblait être condamnée à déguiser, sous sa grandiloquence prétentieuse, le génie de l'une et de l'autre (Faure,Hist. art, 1914, p.421). − Emploi subst. J'ai toujours combattu la politique des mégalomanes et (...) je déplore ces grands armements qui arrêtent tout progrès intellectuel (...) dans l'Europe continentale (A. France,Mannequin, 1897, p.27). REM. Mégalo, subst.,fam. [Par apocope de mégalomane au sens B] Les mégalos ambitionnaient jadis la couronne de Louis XIV ou la tiare de Pie XI. Maintenant ils se proclament capitalistes (H. Bazin,Tête contre murs, 1949, p.195). Prononc. et Orth.: [megalɔman]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1896 (Th. Ribot, Psychologie des sentiments, ch. 5, 251 ds Quem. DDL t.9). Comp. des élém. formants mégalo-* «le grand, les grandeurs» péj. et -mane2*. Fréq. abs. littér.: 12. Bbg. Quem. DDL t.9, 23. |